Charles Eastman, né Ohiyesa, est un jeune Sioux, qui va devenir symbole de l’intégration des Indiens en devenant médecin.Sitting Bull est le chef des Lakota, qui refuse de se plier à la politique américaine, voulant retirer aux Indiens leur indépendance, leur culte et leur terre.Le Sénateur Henry Dawes est persuadé qu’il faut intégrer les Indiens au monde des Blancs, il est ainsi l’instigateur de la politique mis en place. Ces trois destins vont être au cœur de l’histoire, montrant un point de vue différent sur les évènements qui se déroulent, débutant après la victoire des Sioux sur le Général Custer à Little Big Horn, en 1876, et s’achevant après le massacre de Wounded Knee (1890), en 1895.

Le québécois Yves Simoneau est depuis le milieu des années 90 une valeur sûre du petit écran US. Intensity, son adaptation du roman de Dean Koontz avec Molly Parker, 44 Minutes: The North Hollywood Shoot-Out, reconstitution haletante de la fusillade d’Hollywood North en 97, et 36 Hours to Die, histoire de kidnapping fort bien troussée ont notamment démontré qu’il savait impliquer, voire bousculer son auditoire tout en restant d’une exemplaire sobriété dans sa façon de filmer.
Et on retrouve justement cette même combinaison de retenue et d’efficacité sans fioriture dans sa façon de nous narrer la tentative avortée du gouvernement américain de sédentariser le peuple sioux à la fin du 19eme siècle. Le film démarre fort, par une courte mais brutale évocation de la bataille de Little Big Horn, une mise en image dépourvue de tout héroïsme guerrier. Et l'intérêt ne se relâche ensuite quasiment jamais au cours des 2 heures 10 du film. Certes on pourra regretter un certain déséquilibre narratif au sein de ce foisonnant récit, résultat d’une tentative pas totalement maîtrisée d’évoquer en parallèle 3 destins particuliers, ceux de Charles Eastman, Sitting Bull et Henry Dawes, associés à l’Histoire du peuple Sioux sur cette période. Il est effectivement vrai qu'on se serait volontiers immiscé un peu plus dans la vie de ces 3 personnages, comme on aurait aimé profiter davantage de la présence d’Anna Paquin, particulièrement sous-employée ici. Mais bon, en l’état, ça reste passionnant, souvent poignant, et globalement écrit avec une exemplaire rigueur par Daniel Giat, le scénariste du Path to war de John Frankenheimer, une autre production HBO et évocation particulièrement rigoureuse d’une page sombre de l’Histoire américaine (la guerre du Vietnam sous la présidence Johnson).
L’interprétation est impeccable, avec notamment un très bon Aidan Quinn, en homme politique cherchant vainement à rester pragmatique dans sa lutte pour la cause sioux. A ses côtés on retrouve la crème des acteurs indiens d’Hollywood (August Schellenberg, Eric Schweig, Wes Studi, Gordon Tootoosis).
Bref, un bon TV, instructif sans être rébarbatif, émouvant mais pas tire larmes.