Quelle strane occasioni - N Loy, L Magni, L Comencini (1976)

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manuma
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Quelle strane occasioni - N Loy, L Magni, L Comencini (1976)

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Le Superman italien. Un homme fait fortune en exhibant ses parties intimes dans des établissements spécialisés à Amsterdam. - Le Petit cheval suédois. Un architecte cède aux faveurs d'une ravissante Suédoise, qui se trouve être la fille de son meilleur ami. - L'Ascenseur. A la suite d'une coupure d'électricité, un évêque se retrouve coincé dans un ascenseur avec une jeune femme qui s'avère être plutôt extravertie...

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Cette Fiancée de l’évèque est composée de trois sketchs réalisés par Nanni Loy, Luigi Magni et Luigi Comencini, soit un maître reconnu du cinéma italien et 2 plus obscurs (chez nous du moins) cinéastes transalpins dont l’un au moins (Loy) mériterait bien une reconnaissance au moins égale à celle de Comencini (pour ce qui est de Magni, ne connaissant pas du tout son œuvre, je ne m’avancerai pas à parler de cinéaste mésestimé). Trois histoires qui évoluent dans des registres comiques différents, allant de la farce sexuelle pour la première à la satire sociale pour la dernière en passant par la comédie de mœurs (la seconde) – mais se rejoignent dans leur thématique, toutes trois s’attaquant au machisme et à l’hypocrisie chez le mâle italien, plus particulièrement dans ses rapports avec le sexe dit faible.

Ecrit par Sergio Corbucci et signé Nanni Loy sous le pesudo d’Anonymo, Le Superman italien s’annonce comme le segment le plus gras du lot. Pourtant, malgré l’aspect scabreux de son sujet propice à une déferlante de gags faciles, Loy évite brillamment la vulgarité. On nage certes dans un certain misérabilisme, mais sur un ton moqueur qui fait toute la différence. Une histoire mordante, bien menée, à la conclusion d’un beau cynisme, dans laquelle Paolo Villaggio nous ressort son petit numéro bien rodé d’abruti congénital, aux côtés de la superbe Olga Karlatos. Notons que l’année suivante Nanni Loy apparaitra, plus ou moins dans son propre rôle, dans le film à sketchs de Sergio Corbucci, Tre tigri contro tre tigri, une œuvre nettement plus oubliable, ouvertement tournée vers la face à caractère sexuelle quant à elle.

Le second sketch met en scène le grand Nino Manfredi, d’où cette sensation automatique d’avoir affaire à de la grande comédie à l’italienne. Ce qu’est effectivement ce second segment, subtil dans l’humour, futé dans la réflexion et étonnamment touchant dans sa conclusion douce-amère.

Même première impression et même constat final pour le troisième sketch, L’ascenceur, signé Luigi Comencini et interprété par un autre monstre de la comédie italienne, Alberto Sordi, que seconde ici une Stefania Sandrelli toute frisée et sexy en diable. Là encore un régal donc, du cousu-main dans les dialogues, du tout premier choix dans l’interprétation, du haut de gamme dans la réalisation, maniant avec classe un sujet qui aurait facilement pu tomber dans le scabreux (et qui annonce un peu dans son aspect huit-clôt ce petit chef d’œuvre Comencinien qu’est Le Grand Embouteillage).

Au final un excellent film à sketchs, dont les 3 segments s’avèrent d’un intérêt égal, ce qui est suffisamment rare dans ce type d’entreprise pour être souligné. Diffusé en ce moment sur Ciné Cinéma Classic dans une copie tout juste convenable.
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