Réalisé la même année que Porky's II, changement de direction pour Bob Clark avec l'adaptation de l'excellent roman "In God we trust, all others pay cash" (avec un jeu de mot parfaitement intraduisible!). Comédie "familiale" mais en fait, pas tant que ça.. C'est toujours Noël pour Bob Clark, mais il s'est éloigné de Black Christmas pour l'occasion.
Cleveland, année 40. Noël approche et Ralphie (Peter Billingsley) veut persuader ses parents (Melinda Dillon et Darren McGavin) de lui acheter la fameuse carabine Red Ryder pour Noel. Refus catégorique, Ralphie risquant de se crever un oeil, selon sa mère. Tout semble ligué contre lui : sa maitresse, le Père Noel du grand magasin local... tout ceci au beau milieu de ses copains de classe qui tentent d'échapper à la terreur locale, Scut Farkus (Zach Ward).
Le film sait éviter tous les pièges de la comédie sirupeuse américaine traditionnelle, avec emphase sur les grands sentiments, ôde à l'Amérique qui a du cœur et la louche de saccharose qui va avec (genre Miracle sur la 34e rue et autres It's a Wonderful Life)...et ça fait plaisir à voir. On reste dans un spectacle familial, certes, mais avec une certaine dose de satire de ce type de films et un ton inhabituellement féroce dans sa dépiction de la famille moyenne qui vit les fêtes de Noel de manière un peu forcée. Voir le personnage du père qui tente d'inculquer les bonnes manières à ses fils avant de sombrer dans des bordées d'injures insensées lorsque le calorifère tombe en panne
. Le chant de Noel "Jingle Bells" entonné dans la voiture familiale fini par une bonne grimace...la visite a Père Noel se transforme en cauchemar enfantin... autant de pied-de-nez à la gentillesse ambiante qui fait plaisir à voir.Idem pour l'univers de l'enfance vu à travers les yeux du jeune protagoniste, terriblement naïf et cruel. et l'imagination fertile de Ralphie fait le reste (lorsqu'il se voit héros d'un serial à la Hopalong cassidy/.Red Ryder, par exemple)
C'est assez amusant de noter à quel point les sujets et le ton de Porky's et de Christmas Story sont différents, mais que la patte du metteur en scène Bob Clark n'a jamais été aussi évidente dans le traitement des sujets.
Bref : A Christmas Story est enlevé, drôle, bourré de nostalgie sans sombrer dans le "ah c'était mieux avant", tendre et diablement bien joué
NB : le "méchant" n'est autre que Zach Ward, qui a largement poursuiv sa carrière depuis, notamment chez Uwe Boll en étant le héros de Postal, ALone in the Dark II et Bloodrayne II.
Vu sur le DVD Z1 Warner de 2002 qui aurait bien besoin de ressortir dans un meilleur état. Mono un canal poussif avec beaucoup de bruit de fond. Copie médiocre avec pas mal de poussières blanches sur le finale (et, non, ce n'est pas la neige qui tombe), avec des st français et le film annonce.
Et justement, un Blu-Ray collector sort pour les 25 ans du film. A noter que le film a remporté un petit succès en 1983, qui grandit rapidement en devenant au fil des ans une film-culte des fetes aux USA. il vient de ressortir sur les écrans US et notamment à Cleveland où une convention avec les acteurs du film a eu lieu il y a une dizaine de jours.
Et qui dit Blu-Ray, dit aussi le DVD Z1 collector sorti en parallèle le 4/11/2008 , sur deux disques en format widescreen cette fois-ci et avec un second disque bourré de bonus. il semble que Bob Clark ait enregistré un commentaire juste avant de mourir:
