
Ce documentaire est en fait un autoportrait cinématographique de la réalisatrice Agnès Varda qui revient sur sa jeunesse, son parcours, ses rencontres hors du commun, les époques qu'elle a traversées... Et aussi sa famille, son mari Jacques Demy et ses enfants...
Adulé par la critique, ce documentaire s'avère effectivement assez à la hauteur de sa réputation déjà très flatteuse la semaine de sa sortie. Dans son style ludique et fantaisiste, Varda nous fait traverser 80 années de vie d'artiste, de voyage, de rencontres incroyables, sur lesquelles elle pose son regard tendre et malicieux. Elle revient donc sur les endroits de sa vie : Bruxelles, Sète où sa famille se réfugie durant la guerre, Paris où elle étudie puis s'installe rue Daguerre, qui deviendra son QG permanent, la Californie lors de la tentation hollywoodienne de Demy. Le film est émaillé d'extraits et de documents très rares parfois pasionnants : Jim Morisson visitant le tournage de "Peau d'âne", des bouts d'essai tourné par Harrison Ford pour un film de Demy à la fin des années 60... On revient donc sur des rencontres souvent tendres, parfois incroyables, avec cette curiosité et cette simplicité d'approche très caractéristique de Varda : SDF, boulanger, star de cinéma... Varda est curieuse de tout et de tous et elle ne regarde ou n'écoute jamais personne avec condescendance, moquerie ou snobisme. Regard émouvant sur sa famille aussi, ses enfants et ses petits-enfants, et aussi sur Jacques Demy, à propos duquel il est révélé pour la première fois au public qu'il est décédé du Sida...
Bref, un film monument, parfois triste ou amer, mais toujours guidé par l'amour de l'art, la passion du cinéma, et le goût du bonheur, malgré tout. Un film qui nous rappelle pourquoi nous aimons le cinéma. ca fait du bien de temps en temps !