La fièvre du samedi soir de John Badham (1977)

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Dragonball
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La fièvre du samedi soir de John Badham (1977)

Message par Dragonball »

Saturday night fever



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En allemand c'est encore plus classe ! 8)

Un groupe de jeune italoamérican attend impatiement, chaque semaine, le Samedi soir, le soir ou les prolétaires de la semaine, deviennent, l'espace de quelques heures, des princes.

Voilà un film pour lequel la mention "culte" n'est a mon avis pas usurpée, loin de là, tant celui ci semble avoir marqué toute une génération.

Mais en y repensant, tout de même ..... Quel monument de vulgarité kitch !!! :shock: :shock: :shock: :mrgreen:

Dès que l'on quitte la piste de danse rythmée par les sublimes tubes des Bee Gees, mon dieu que c'est parfois too much !

Certaines séquences sont tout simplement hallucinantes, (Travolta, fier comme un paon, se préprant méticuleusement devant son miroir ! :)), d'autre, supers glauques (La fille n'arretant pas de courir après Travolta, et finissant, par dépit, sur la banquette arrière de sa voiture avec un de ses copains !), tout celà sans compter les blagues débiles qui fusent durant tout le film !

Ce n'est que vers la fin du film qu'on ressent un peu d'apaisement, un peu de sérénité. Ouf, le tour de montagne russe est terminé ! :)

Ahrgggg, rien que d'en parler, j'ai envie de le revoir ! :mrgreen:


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kill bill
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Message par kill bill »

Alors je fais mon Manolito :D :
Pour ceux qui veulent revoir le film (Dragonball ? :wink: ), il passe au Max Linder ce 10 janvier à 20h30 dans le cadre des Ciné Partys organisées par le Forum des Images.
Plus d'info là : http://www.maxlinder.com/

:P
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Dragonball
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Message par Dragonball »

kill bill a écrit :Alors je fais mon Manolito :D :
Pour ceux qui veulent revoir le film (Dragonball ? :wink: ), il passe au Max Linder ce 10 janvier à 20h30 dans le cadre des Ciné Partys organisées par le Forum des Images.
Plus d'info là : http://www.maxlinder.com/

:P
Purée la news ! :shock:

Voir ce film au Max linder, ça doit être une sacrée expérience.

Mais bon, visiblement, ils prévoient une espèce d'ambiance festive qui ne me tente pas du tout. Manquerai plus que y ait des mongols qui s'amène ne pattes d'Eph pour matter le film ! :?
Kyun
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Message par Kyun »

Et bien, je l'ai vu ce film ce soir (ce n'est pas trop tot, Kyun! Tu dois te rattraper plus, bon sang!).

Je suis assez d'accord avec ce que dit Dragonball la-dessus. Les points forts du film, c'est bien entendu les passages disco avec les tubes des Bee Gees (et je les prenais pour des hippies a l'helium! :oops: ).

Ces séquences hallucinantes font partie du charme de ce film. Et puis, je ne vois pas de honteux a voir Tony se preparer devant son miroir, curieusement, j'avais l'impression d'avoir deja vu ca repris quelque part (mais bon, c'est Satœurdéi-naïte-fiveure dont on parle!).

Mais je trouve que le film a effectivement quelque peu vieilli. Ou bien j'ai été simplement décu et m'attendait a plus de dance, de disco, de swinging tune to the Bee Gees. C'est vrai, j'ai eu trop d'espoirs. On ne voit meme pas Travolta dans le film dans la meme pose/apparence que sur la couverture archi-célébre.

Mais bon, au moins maintenant, j'ai plus de respect pour les Bee Gees.
Haribo
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Message par Haribo »

J'ai toujours adoré la touche de Karen Gorney sur l'affiche. :lol:
Superwonderscope
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Message par Superwonderscope »

tu me l'as piquée, celle-là :D

avec son air de "je le suce ou je le suce pas?", elle est extraodinaire!
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
celia0
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Message par celia0 »

Et j'adore le générique de fin avec la réconciliation sur fond de "how deep is your love"
Avis aux nouveaux forumers, il est parfaitement normal voir de santé publique d'envoyer chier manolito au moins une fois.
Dragonball
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Message par Dragonball »

Superwonderscope a écrit :tu me l'as piquée, celle-là :D

avec son air de "je le suce ou je le suce pas?", elle est extraodinaire!
Ben en même, le film est un peu basé sur cette problèmatique ! :mrgreen:
Manolito
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Re: Saturday night fever de John Badham (1977)

Message par Manolito »

Enfin découvert fort tardivement (ou plutôt : j'en avais déjà vu des bouts, mais jamais le métrage dans son intégralité).

Il est impressionnant de voir à quels points ce film fait daté ! Tout, dans ses fringues, son ambiance, sa sociologie schématique, ses références culturelles, fait complètement daté, artificiel, sent le coup marketing fabriqué et bidon, un espèce de "Mean Streets" édulcoré pour teenagers un peu salaces... Il est intéressant dans ce sens de se rappeler que ce film a été inspiré d'un article-enquête soi-disant véridique sur les jeunes de Brooklyn - article dont on apprit plus tard qu'il était complètement bidon !! Bref, typiquement le genre de film qui en dit plus sur les intentions des gens qui l'ont fait que sur le sujet qu'il est censé aborder !

Le Disco était une mode de marchand de disque qui n'avait guère de signification sociologique souterraine, et cette curieuse tentative d'y coller une espèce de "Fureur de vivre" des 70s, avec en vedette un jeune acteur alors très à la mode dans une série TV, paraît pour le moins artificiel, voire doucement racoleur.

Et pourtant, malgré tout, il y a quelque chose qui passe. Au-delà du machisme déplaisant des personnages, des clichés énormes, d'un scénario qui se disperse aux quatre vents, de ses scènes de danse fun, mais au fond assez inutiles, il y a quand même un petit quelque chose. Avec ce personnage de Tony, jeune gars un peu con, entouré d'abrutis, qui va finir par essayer de se couper de son univers d'origine pour recommencer ailleurs, se donner une seconde chance dans la vie...

Commercial au mauvais sens du terme, facile, très inégal, mais il reste un petit quelque chose de touchant dans tout "la fièvre du samedi soir".

Vu sur le dvd belge, apparemment une resucée du dvd américain de 2002. La qualité d'image est franchement passable. La copie est propre et le transfert reste fidèle à la photo très 70s (gros filtres diffuseurs par endroit). Néanmoins, il y a un espèce de voile sensible de bruit numérique/compression, plus ou moins perceptible selon les plans, qui tue toute profondeur et piqué dans l'image, rend les contours instables. Un exemple de plan bien massacré : lorsque Tony et sa copine discute du pont, de l'ouvrier coulé dans le ciment, etc, avec le ciel qui est une espèce de bouillie agitée de pixels gris. Pour un film aussi renommé et dans un catalogue de major, ce n'est que juste honnête. Et l'édition spéciale US de 2007 semble avoir le même genre de soucis. La piste 5.1 est par contre très sympa, naturel. La musique des Bee Gees m'arrache les oreilles, mais bon, c'est subjectif.
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Re: Saturday night fever de John Badham (1977)

Message par Kekulé Von Sardonik »

Manolito a écrit : Le Disco était une mode de marchand de disque qui n'avait guère de signification sociologique souterraine, et cette curieuse tentative d'y coller une espèce de "Fureur de vivre" des 70s, avec en vedette un jeune acteur alors très à la mode dans une série TV, paraît pour le moins artificiel, voire doucement racoleur.
Je ne connaissais pas cette série, "Welcome Back, Kotter", que je viens de découvrir sur imdb. Travolta a joué dans 63 épisodes !
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DPG
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Re: Saturday night fever de John Badham (1977)

Message par DPG »

Ben moi je viens à la rescousse du film car je l'aime bp bp !

Alors, dejà, pour chipoter, je peux préciser à Kyun que Travolta a bel et bien cette pose à un moment du film, c'est lorsqu'il danse tout seul sur "You should be dancing", la fois où il amène son frère avec lui en boite. Bon effectivement, il n'y a personne à ses cotés à ce moment là par contre ! :D Voilà, j'ai fais mon chieur ! :D :oops:

Bon, sinon, le film. Je trouve que justement, partant d'un postulat de départ assez classique, il évite de prendre des chemins trop balisés. Le héros n'en est pas "tant" un que ça. On ne nous dresse pas une success story sans accroc, le film a une vraie touche sociale, à travers ces portraits de petits gars de banlieue. (Le 2 est d'ailleurs un habile complement à ce niveau). Il y a même certains passages assez glauques, notamment avec la fille qui veut se faire Tony mais dont Tony se fout. Le tournage en décors naturels (avec ce que ça a provoqué de complications, voir le très bon making of) donne un vrai cachet 70's à l'oeuvre qui sonne tout sauf factice à mes yeux. OK, c'est pas "French Connection" ou "Serpico", mais bon, c'est pas le sujet ! Et par exemple, je ne rejoins pas DU TOUT Manolito sur le coté artificiel, calculé, et commercial. Du moins si ça a pt etre été pensé comme ça, je trouve qu'il n'en ressort rien dans le produit fini. Comme quoi, simple question d'appreciation.

Alors après, la BO, les scènes de danse, tout ça, je comprends qu'on accroche plus ou moins selon ses gouts. Sa "liaison" avec l'heroine aussi, ça devrait etre un peu le coeur du film, mais c'est pourtant pas ce qu'il y a de plus réussi au final. Mais je trouve que le film conserve au fil des ans, des décennies même, un vrai charme, une vraie aura, et un lot de scènes cultes et d'images emblematiques. Et rien que pour la scène où Tony danse tout seul sur "You should be dancing", je pourrais l'aimer ce film 8)) (la fille qu'il rembarre au debut de cette séquence, est, pour l'anecdote, l'actrice qui joue Frye ds "Une nounou d'enfer").

Moi je dis : 6/6 et pis c tout ! )8

Allez, cado, THE best sequence de danse de l'histoire du cinema, Fred Astaire rentre chez ta mère :

"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
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Le fievre du samedi soir - 1977- J. Badham

Message par eric draven »

N'ayant jamais caché qu'Eric n'a pratiquement vu aucun film musical grande époque :oops: , c'est avec un certain émoi que j'ai donc glissé cette Fievre dans mon lecteur, beau DVD gratuitement acquis 8)..
Réticences pour le theme et ce risque de vieillissement génant, réticence par la peur de voir une enieme teen comédie musicale fade et reticence vu l'aversion épidermique portée à Travolta, laideron supreme.
Et O Miracle!! Ce film m'a trascendé.. Review:

L'histoire est simple: Tony Manero, jeune immigré italien, vend de la peinture. Sa passion: la danse! Chaque soir il va s'entrainer sur les pistes où il est l'idole du public.
Il rencontre un jour Stephanie qui va devenir sa partenaire mais tout les sépare de par leur classe sociale et leurs aspirations. Tony vit pour la danse, son but le trophée. Mais il aimerait aussi se sortir de sa misère contrairement à ses copains..

La fièvre.. c'est avant tout son personnage central, Tony Manero, jeune fils d'immigrés italiens que la classe sociale rend frustré, violent, marginal.
Mais derriere cette facette se cache un jeune homme qui a du mordant, qui s'accroche à ses reves, un garçon d'une richesse interieure incroyable, richesse qui s'affirme lorsqu'il danse le soir sur les pistes multicolores au dessus desquelles tournoient les boules a facettes.

Badham exprime cette richesse interieure, cette fragilité voire cette tendresse dissimulée derrière un aspect rustre et brute avec emotion, et surtout très intelligemment, évitant les clichés mielleux.
Tony devient vite un personnage attachant, eminemment sympathique. Avec lui et sa bande de copains, Badham esquisse avec sympathie et parfois humour toute la condition d'une certaine classe sociale américaine et les problèmes de la jeunesse d'alors.

Il aborde les conflits et la noirceur d'une époque avec un certain brio. La religion, l'avortement, le racisme, il les survole certes mais il n'a pas ici besoin de les approfondir pour aller là où il veut aller, faire passer son message.

Ainsi, La fièvre.. contient quelques scénes dramatiques parfois intenses comme le « viol » d'Anette, le suicide d'Eddie ou le conflit avec les gangs.
L'amour triomphe bien sur et vainquera les barrières sociales, Tony trouvera sa voie et quittera sa condition.

La fièvre.. est un spectacle familial, rassurant, plein d'espoir malgré le coté cruel de certaines situations où chaque personnage est soigneusement dessiné.

La réalisation est alerte, sans voyeurisme ni pompierisme, les dialogues sont intelligents et posent les bonnes questions, celles que se posent ces jeunes, interrogeant leur morale.
A cela s'ajoutent les séquences de danse, brillantes et guère démodées finalement, la musique intemporelle des Bee Gees et les airs disco d'alors de pionners tels que MFSB ou le KC and sunshine band..
On se prend à bouger et mimer Tony.. et au final on vit 100mn avec cette bande de jeunes losers, partageant leurs craintes, leurs reves, leurs interrogations. On est soi même acteurs.

Et dernier point: un must pour tous les amateurs de danse et autres nightlovers.

Reste un casting impeccable tout en patt' d'eph et col pelle à tarte aux couleurs clinquantes.
Travolta, jeune espoir hollywoodien alors, est un Tony irreprochable.. on enleve juste la tête, avec Eric ca passe pas :? :twisted: , encore moins le brushing. Mais il avait au moins alors l'avantage de ne pas ressembler a Jabba!! :?

Filme culte d'une generation, on comprend alors. Film tendance gay, c'est evident... Outre la danse et ses figures ostentatoires, le mouvement disco repris par la communauté gay, Badham se plait a savamment filmer l'entre jambe de Travolta, s'amuse a lui faire glisser lascivement sa braguette, ballade sa camera sur son corps en slip étalé sur son lit, lui fait plonger sa main dans ce même slip sans honte ni détour 8)) 8)) , le coté narcissique est appuyé au maximum tandis que les allusions foisonnent et qu'une ombre mysogine surnoise plane.. A contre-pied, Badham se permet une séquence où tandis que Tony et ses amis croisent deux folasses, ceux ci s'ecrient: Si le paradis étaient remplis de PD, on serait moins pressé d'y aller!

Un grand et beau moment pour Eric à 300% convaincu par ce classique qui va maintenant s'affairer à regarder enfin Grease, Car wash et Fame!

Le corbeau qui depuis plus de 20 ans a la fievre du samedi soir 8)
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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Machet
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Re: Le fievre du samedi soir - 1977- J. Badham

Message par Machet »

Tout comme DPG, je fais parti des conquis.

J'ai découvert ce film sur le tard, au milieu des années 90, grâce à une soirée spécial Disco sur M6. Puis je l'ai revu il y a deux ans à la télé par hasard. La semaine dernière je suis tombé sur le bluray. Et hop dans le lecteur, back to New-York in the 70's, son esthétique documentaire, ce côté néo-réaliste italien, social, avec oui, un hommage évident à Rebell without a cause.

Saturday Night Fever est léger (souvent), limite parodique parfois, à l'ambition cachée, avec cet aspect commercial frontal : c'est un film d'exploitation, voila tout (Lloyd Kaufman est dans le coup), et c'est bien ce qui le rend attachant. De la bagarre, du sexe, de la danse, des tubes disco plaqués sur le film en dehors des scènes de boite de nuit. On est là pour plaire !
Brooklyn d'un côté, Manhattan de l'autre, ce pont symbolique entre les deux (lieu de blague et de suicide). Du bon cinéma, séduisant, bien réalisé, humain et touchant.

Le bluray est plutôt beau (on n'aura pas mieux), les making of du 30è anniversaire sont sympathiques (on peut même apprendre à danser), seul regret, un absent et pas des moindre : John Travolta. Le commentaire audio, très plaisant à suivre, est sous-titré en français. Par contre, pour les nostalgiques, la VF est récente (5.1 oblige), et affreuse bien entendu.

Il y a l'affiche de Rocky dans la chambre de Tony. Je me faisais la réflexion sur les similitudes entre les deux films. Ils sont construits de la même manière : on remplace les scènes de boxe par les scènes de danse. À peu de chose près, il s'agit de la même histoire. Pas étonnant donc que Stallone ait signé la suite (très bonne d'ailleurs).

Je termine par une citation de Jean-Pierre Dionnet : "la moitié des banlieusards a vu 15 fois Saturday Night Fever et 40 fois Scarface. Les deux Tony ont été des stars."
Il y a un p'tit détail qui me chiffonne
bluesoul
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Re: Le fievre du samedi soir - 1977- J. Badham

Message par bluesoul »

Pas revu depuis une bonne 40aine d’années (sur la RTBF belge) et toujours aussi quelque peu perplexe devant le truc, meme si au final j'aime beaucoup 8) .

Travolta, avant son trip (pseudo) ado-debile de Grease (1978), est en phase jeune (pseudo) adulte debile a donf dans la disco! :D

Ca, c'est sur le papier, mais il y a quelque chose de sincere et de profondément artificiel dans le film ou est-ce l’inverse.

Il y a un cote tarte-macho-c.n (i.e. voir une donzelle marcher dans la rue avec un déhanché hypr-calibre devant l’oeil appreciator de Travolta qui va essayer de l’emballer ou alors la sceance post-Bruce Lee de Travolta devant le miroir sous l’oeil appreciateur de…Farah Fawcett :mrgreen: , plus sombre est le gang-bang final :shock: ). Clair qu’en 2018 en plein Me-too post Weinstein a une époque ou triomphe des trucs comme Twilight que c’est plutôt…date… :D voire franchement..."autre" :?

Travolta se la joue rebelle ritalo-ricain et accentue dans un premier temps ses grimaces, le tout relève par moment la caricature de la famille—justement—italo-ricaine entre diner de pates assaisonnées de baffes le tout, sous l’oeil vigilant, mais juste, du grand frère qui porte la soutane! (a ce stade, on jurerait une photo du père Karras de l’Exorciste(!!!) :mrgreen: ).

A vrai dire, bibi était mioche lorsqu’il a vu le truc et en attendant, en avait profite pour d’abord lire la parodie qu’en avait fait Mad Magazine (version allemande), ce qui est sans doute la raison pour laquelle le film—dont j’attendais du “serieux”—m’a laisse, euh, un chouillat sur le bas-cote.

Ajoutons aussi que autant j’aimais les Bee Gees et la disco a la teloche, autant les clips videos se passant dans des discotheques me paraissaient toutes a prendre au second degré. Autant pour mon appreciation sociologique du phenomene. :D

Bidon tendance c.n-c.n? Pas si vite...

Plus sérieux, il y a le New-York des années 70s. Banlieue, famille et boulot gentiment sans issue pour les protagonistes qui n’ont qu’un exutoire: le samedi soir, la danse, la boisson, la baise et les c.nneries (dans cet ordre)!

Une décennie avant que la ville allait être ravagée par l’épidémie du Crack, sans compter le melange “ethnique” de la faune locale, il y a un petit cote documentaire qui force néanmoins un minimum le respect. Autre époque, autres moeurs, mais meme mur dans lequel tous semblent foncer (pas mieux pour la precedente generation dans la famille)...

Dans la chaise du real et sur ce qui est a la base un pur produit de commande, Badham livre la marchandise, multiple les angles et se met au service du hero (en est-ce vraiment un au final?), tout en se la jouant “documentaire” sur la faune qui hante les lieux.

On retrouve, époque oblige, ce qui reste des acquis de la libération sexuelle: fini les hippies, les communes, la liberation des corps et moeurs et vive l’hédonisme sans reel lendemain. Les plus pessimistes verront deja poindre les (autres) ravages du sida parmi la jeunesse au detour d’aventures sans—justement—lendemain.

Au passage, pas sur qu’il s’en rende compte, mais Travolta se fait très crypto-gayse a force de jouer de son corps et de jouer les séducteurs (avec peu de succès au final :D ) entoure qu’il est de…mecs…Epoque oblige, l’on échappé pas a une (petite) scene homophobique (dont on a l’impression que Badham l’a expédiée façon “cahier des charges” vite fait, et c'est mieux ainsi.)

Toujours cote “sexe”, ajoutons le back-room de la discotheque avec ses danseuses de strip-tease tandis que les spectateurs les plus chanceux emballent leurs conquêtes du soir sur la banquette arrière sur le parking (devant leurs potes/amies qui attendent leur tour). :shock: Pas très très innocent le coin et pas si innocent l'epoque... :?

Bref, c’est une time-capsule de premiere. Chic et toc dans son analyse sociologique de l’epiphenomene qu'etait la disco, mais aussi bizarrement franc et sincere dans la description et l'univers de ses protagonistes.

Au final, loin d'une reelle success-story, plus une coming-of-(LATE)-age story du perso interprete par Travolta, qui parti de rien, arrive a pas grand'chose, finit par se rendre compte d'ou il erre et decide de continuer a esperer et parvient a se botter le c.l pour se mettre en marche.

Si Saturday Night Fever (1977) avec Staying Alive (1983), forme une mini-serie "officielle", bibi aurait bien envie d'y ajouter Grease (1978) en guise de "chapitre zero" pour former un trilogie: insouciance - (dur) reveil - dur labeur au bout duquel, peut-etre le succes...?

Saturday Night Live: 4.0 / 5 (loin de son image kitsch, un plutot bon drame, tourne par un realisateur pas fanfaron pour un poil et qui revele un excellent Travolta.)
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
Superwonderscope
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Re: Le fievre du samedi soir - 1977- J. Badham

Message par Superwonderscope »

Aussi curieux que cela puisse paraitre... je ne l'avais jamais vu. Reparé depuis et une grosse surprise. en fait, je vivais sur les chansons et autres stéréotypes que le film a pu faire surgir depuis 1977.
Je me suis retrouvé avec une comédie dramatique sur des secondes générations d'immigrés italiens de Brooklyn (des "blue collar", donc) de 20 ans. leur vie quotidienne, pivotale autour du perso de Travolta (bon, il fait pas trop 19 ans, on est raccord) et sa passion pour la danse. Le film indique comme inspiré d'un article générationnel (qui s'est avéré ensuite totalement préfabriqué par le journaliste) sur le jeunesse populo de Brooklyn. C'est exactement ce que le film donne, avec une série de tranche de vie ouvrière. J en m'attendais pas du tout à cela - à l'image du premier plan de Travolta marchant dans la rue avec son pot de peinture à la main. Etonnant;
Badham opte pour une caméra mobile (qui, si mes souvenirs sont exacts ne s'appelait pas encore steadycam ou alors venait de se faire baptiser comme telle?) pour les scènes de disco. C'est efficace, près des corps, dynamise bien l'ensemble.
La force du film , c'est aussi cette dynamique de groupe. De jeunes cons qui se plaisent les uns les autres, mais qui sont assez peu attachants pour le public. Ca c'était aussi une belle surprise. Violence, viols, beuveries... 'est quand même bien glauque. Notamment le dernier quart d'heure, avec ce double viol et cette
Spoiler : :
mort, accidentelle ou pas
, totalement inattendue. A contrecourant des films de drive ins qui pullulaient à l'écran. Il y a un aspect dramatique sec, que je trouve plutôt audacieux pour un film Paramount.

SNF est un film assez rugueux au final, sur 122mn. Il y a bien sûr les cènes de danse et les chansons répétées ad nauseam, mais ce n'est pas du tout ce que je retiens de plus. C'est le visage désespéré d'Annette, la romance impossible entre les deux leads, la cellule familiale de Travolta, son univers de travail (et son regard hagard quand son patron lui montre ses fidèles employés depuis 20 ans. on sent qu'il réalise que cela peut être sa vie - ou pas). Badham a parfaitement réussi sa mission de film social/à vocation sociologique et en ayant connu Brooklyn, il a tapé très juste.

Et je mentirais si je disais ne pas avoir fredonné tout le long du film : TOUTES les chansons contenues dans le film sont quand même des succès, c'est hallucinant; et la séquence de solo de Travolta est un modèle quia traversé les ans, pour en faire partie intégration la culture pop.
Inattendu comme film, au final, très sombre.
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