N'ayant jamais caché qu'Eric n'a pratiquement vu aucun film musical grande époque

, c'est avec un certain émoi que j'ai donc glissé cette Fievre dans mon lecteur, beau DVD gratuitement acquis

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Réticences pour le theme et ce risque de vieillissement génant, réticence par la peur de voir une enieme teen comédie musicale fade et reticence vu l'aversion épidermique portée à Travolta, laideron supreme.
Et O Miracle!! Ce film m'a trascendé.. Review:
L'histoire est simple: Tony Manero, jeune immigré italien, vend de la peinture. Sa passion: la danse! Chaque soir il va s'entrainer sur les pistes où il est l'idole du public.
Il rencontre un jour Stephanie qui va devenir sa partenaire mais tout les sépare de par leur classe sociale et leurs aspirations. Tony vit pour la danse, son but le trophée. Mais il aimerait aussi se sortir de sa misère contrairement à ses copains..
La fièvre.. c'est avant tout son personnage central, Tony Manero, jeune fils d'immigrés italiens que la classe sociale rend frustré, violent, marginal.
Mais derriere cette facette se cache un jeune homme qui a du mordant, qui s'accroche à ses reves, un garçon d'une richesse interieure incroyable, richesse qui s'affirme lorsqu'il danse le soir sur les pistes multicolores au dessus desquelles tournoient les boules a facettes.
Badham exprime cette richesse interieure, cette fragilité voire cette tendresse dissimulée derrière un aspect rustre et brute avec emotion, et surtout très intelligemment, évitant les clichés mielleux.
Tony devient vite un personnage attachant, eminemment sympathique. Avec lui et sa bande de copains, Badham esquisse avec sympathie et parfois humour toute la condition d'une certaine classe sociale américaine et les problèmes de la jeunesse d'alors.
Il aborde les conflits et la noirceur d'une époque avec un certain brio. La religion, l'avortement, le racisme, il les survole certes mais il n'a pas ici besoin de les approfondir pour aller là où il veut aller, faire passer son message.
Ainsi, La fièvre.. contient quelques scénes dramatiques parfois intenses comme le « viol » d'Anette, le suicide d'Eddie ou le conflit avec les gangs.
L'amour triomphe bien sur et vainquera les barrières sociales, Tony trouvera sa voie et quittera sa condition.
La fièvre.. est un spectacle familial, rassurant, plein d'espoir malgré le coté cruel de certaines situations où chaque personnage est soigneusement dessiné.
La réalisation est alerte, sans voyeurisme ni pompierisme, les dialogues sont intelligents et posent les bonnes questions, celles que se posent ces jeunes, interrogeant leur morale.
A cela s'ajoutent les séquences de danse, brillantes et guère démodées finalement, la musique intemporelle des Bee Gees et les airs disco d'alors de pionners tels que MFSB ou le KC and sunshine band..
On se prend à bouger et mimer Tony.. et au final on vit 100mn avec cette bande de jeunes losers, partageant leurs craintes, leurs reves, leurs interrogations. On est soi même acteurs.
Et dernier point: un must pour tous les amateurs de danse et autres nightlovers.
Reste un casting impeccable tout en patt' d'eph et col pelle à tarte aux couleurs clinquantes.
Travolta, jeune espoir hollywoodien alors, est un Tony irreprochable.. on enleve juste la tête, avec Eric ca passe pas

, encore moins le brushing. Mais il avait au moins alors l'avantage de ne pas ressembler a Jabba!!
Filme culte d'une generation, on comprend alors. Film tendance gay, c'est evident... Outre la danse et ses figures ostentatoires, le mouvement disco repris par la communauté gay, Badham se plait a savamment filmer l'entre jambe de Travolta, s'amuse a lui faire glisser lascivement sa braguette, ballade sa camera sur son corps en slip étalé sur son lit, lui fait plonger sa main dans ce même slip sans honte ni détour

, le coté narcissique est appuyé au maximum tandis que les allusions foisonnent et qu'une ombre mysogine surnoise plane.. A contre-pied, Badham se permet une séquence où tandis que Tony et ses amis croisent deux folasses, ceux ci s'ecrient: Si le paradis étaient remplis de PD, on serait moins pressé d'y aller!
Un grand et beau moment pour Eric à 300% convaincu par ce classique qui va maintenant s'affairer à regarder enfin Grease, Car wash et Fame!
Le corbeau qui depuis plus de 20 ans a la fievre du samedi soir
