C'est dans un paysage denué de toute neige mais sous un soleil de glace accompagné d'un vent tout aussi glacial à vous déchirer les chairs au bord d'un lac transformé en patinoire que s'est déroulée cette 16eme edition du Fantastic'Arts et sa selection certes interessante même si elle n'a pas atteint l'effort surprenant fait en 2008.
C'est avec
THE BURROWERS que c'est donc ouverte cette nouvelle edition, western fantastique qui tente de redonner un nouveau souffle à ce genre même si cela a été déjà vu auparavant comme avec entre autre exemple Pale Rider... Rien de bien transcendant même si le mariage des deux genres reste agréable, le tout se laisse regarder et s'oublie doucement... Un doux ennui pour ma part.
SPLINTER, thriller epineux, nous a rapellé un peu les boules d'épines des Critters puisque ce monstre invincible et auto-regenerateur n'est en fait qu'un assemblage d'épines vivantes qui se nourrit de sang. Un huis-clos frenetique où un couple et un repris de justice se retrouvent enfermés dans une station essence en proie aux virulentes attaques de l'entité.
Gore et sanglant certes, bien rythmé, rapide et concis, le tout avec un certain humour. Rien d'innovateur par contre et cette irritante manière de filmer de facon frenetique, camera en transe finit par donner mal a la tête, la BO de surcroit martelant l'esprit comme trop souvent dans le cinema actuel. On en saura guère plus sur l'entité: elle est là, on l'accepte et on entre dans la danse... Ne cherchons pas plus loin.
La Norvège a donné dans le survival en nous proposant sa version moderne des Chasses du comte Zaroff avec ce
MANHUNT de très bonne facture même si une fois encore sans originalité ni scénario fignolé. Zaroff, Wolf Creek, Deliverance.. on sent les influences pour ce film forestier où 4 etudiants se retrouvent traqués par des chasseurs implacables et bestiaux.
Tout est rapide, on ne perd pas de temps, en quelques minutes, la chasse commence sans pitié, violente, brutale ce qui a régalé l'amateur de brutalité et de gore. L'ambiance est pesante, les décors superbes mais là encore on regrettera l'absence de toute explication. Qui sont ces chasseurs, quel est leur but, leurs motivations, comment ces chasses peuvent elles avoir lieu, quel est le rôle de l'aubergiste et de ce twist final a demi ouvert..
Autant de questions qui ternissent un peu cette oeuvre gratuite aussi sauvage que les bois dans laquelle se deroule cette chasse. Beaucoup aimé pour sa sauvagerie.. Est ce étonnant!!
Les questions s'accumulent aussi à la fin de la vision de
QUARANTAINE, le remake de REC orchestré par John Eric Dowdle.
Rien de bien nouveau dans le domaine du faux documentaire horrifique filmé caméra à la main.
Ici, une brigade de pompiers et une journaliste à sensation sont coincés dans un immeuble dont les habitants sont contaminés par une étrange forme de rage.
On retrouve tous les éléments de ce type de cinéma. La caméra tremble, virevolte, danse en tous sens tant et si bien que ca devient vite fatiguant. On apercoit des éclairs de gore entre deux flashes, tout va très vite, Dowdles connait son travail et livre au final un film tellement vu et revu qu'il en est inoffensif, jamais réellement effrayant sauf si on est un un tant soit peu receptif a ce type de cinéma-réalité aujourd'hui trop commun. Quel est ce monstre, quelle est cette maladie, il ne faut pas trop en demander, tout est pévisible et jamais effrayant... Le final est sec comme un coup de trique donc frustrant. J'ai failli m'endormir.
La Suede nous livre de son coté sa vision du film de vampire moderne dans les decors enneigés de Stockholm avec
MORSE.
Alfredson ne revolutionne pas le theme avec son film très interessant plus atmospherique qu'effrayant.
Un tueur psychopathe qui saigne a vif des adolescents, un adolescent refoulé et introverti, une étange fillette qui se revele être un redoutable vampire, voilà les bases de cette histoire qui ne parvient pas à instaurer le climat malsain qui aurait pu en découler, faute peut être a une réalisation trop classique et un traitement sans grande originalité.
Mais MORSE parvient tout de même a retenir l'attention 2H durant grace a ses décors, l'interprétation excellente des deux adolescents et cette atmosphère d'etrangeté.. Malheureusement trop de questions s'accumulent une fois encore et des zones d'ombres persistent. Quel est cet etrange vieil homme, père de la fillette? Pourquoi ne tue t'il que des adolescents males alors que la fillette se nourrit de sang quelqu'il soit? Qui est elle? D'ou vient elle? Pourquoi malgré cette vague de meurtres aucune enquete n'est lancée? Pourquoi personne ne parle alors que les temoins des agressions de la fillette s'accumulent?
Malgré cela, Morse est un joli essai vampirique moderne caressé de surcroit par un brin d'émotion.
Grand prix de ce festival.. Mérité en tout cas à défaut d'autre chose.
La veritable question quant à l'existence de
THE LONG WEEK END est la raison d'être de ce remake inutile, véritable copier-coller de l'original. Malheureusement pour lui, Blanks n'est pas Eggleston et son remake fait l'effet d'une baudruche. Il reprend chacune des suituations du précédent, lui pompe ses dialogues et son ambiance mais malgré les efforts, aucune véritable atmosphère de peur ne s'installe jamais. Celui qui connait l'original soupire et foinit par s'ennuyer, les autres y trouveront peut etre un certain charme.
On oubliera certaines inserts de synthese abominables et certains plans également de synthèse d'une laideur effarante notamment tout le generique de début. On en dira autant de son couple.. Ici, Peter est devenu un cretin de première, méché, arborant fierement un torse de surfeur garni de son beau médaillon, le play boy aux lunettes noires d'une insondable betise, le bimbo male pour revue specialisée et toute la fragilité de ce couple au bord de l'explosion se transforme ici en querelle de ménage frisant par moment le ridicule. Un décalque impersonnel et inutile qui esperons le ne fera pas oublier le chef d'oeuvre que fut le film de Eggleston auquel Blanks offre plein de clin d'oeil plutot lourd ici.
La salle s'est lentement dépeuplée.. Un signe d'une longue.. fin de soirée!
Le cinéma finlandais fut representé par
SAUNA, une oeuvre historico-fantastique qui ici mise tout sur l'atmosphère. Lent, monotone sans réelle ambiance, c'est l'oeil a demi-clos qu'on suit cette fable qui par moment fera sourire par certains anachronismes. En effet, on sourira devant ce sauna en beton armé planté au milieu d'un marécage en plein 1595 ou ces lnettes aux magnifiques montures portée par le personnage principal. Très peu de sang, peu de frissons, une oeuvre certes interessante pour les amateurs d'un cinéma fantastique autre.. pour les autres, la sieste est de mise.
Et par un beau miracle, le film obtient le prix du jury jeune.. On s'inquiete pour le cinema de demain!
DEADGIRL donne lui de nouveau dans le teen horror film à la mode avec ses étudiants découvrant un cadavre torturé dans les bas fonds d'un hopital. Un cinéma mode qu'apprecieront les amateurs de stupidités gore facon Hostel et autres horror flicks actuels et le public ado.. Rien de nouveau, rien d'original, l'ennui m'a vite gagné..
2 inedits videos sans grand interet:
REEKER 2 pour commencer qui ne laissera guère plus de souvenir que le 1er volet.. Des personnages sans interet au même titre que l'histoire qui met en scene notre serial killer post-mortem dans une autre dimension où sont absorbés nos fades heros. On regarde d'un oeil distrait et on passe sans conviction à
THE LOST, sorte de teen comédie horrifique US qui traine en longueur et accumule les invraisemblances scenaristiques pour nous emmener fort heureusement et seul point d'interet du film vers un veritable massacre final totalement hysterique et gore qui ravira les amateurs de folie furieuse. On notera surtout aussi la performance du jeune gothique tout en maquillage Marc Senter

, totalement investi dans son rôle.
Tres beau choix pour la section COURTS METRAGES cette année, 6 petits délices parfois originaux dont on retiendra surtout le tout original et plein d'emotion avec son message vehiculé TONY ZORELL de Valentin Pottier, Valentin lui même heros fort androgyne de son film, tout en jambes filiforme et petit boxer noir.. le tres curieux et envoutant NEXT FLOOR de Dennis Villeneuve et le tout visuel DIX de Bif.
Et c'est DIX qui obtient le 1er prix!
Une belle brochette de retrospective de films aussi sur lesquels je ne reviendrais pas tant la qualité du choix fut sympathique:
SHINING dont l'effet en salles demeure toujours aussi impressionnant, le tout atmospherique
NOSFERATU d'Herzog que j'ai toujours apprécié, l'hysterie de
POSSESION etd'Adjani encore humaine et pas sosie d'un poisson lune a force de collagene et l'emotion de
ELEPHANT MAN sans oublier la fable toute poetique
d'EDWARD AUX MAINS d'ARGENT.
Lynch, a l'exception de son Homme-elephant, m'ennuyant au plus haut point, nous avons esquivé
Blue velvet tout comme
Les enfants de la cité perdue qui m'ennuie tout autant et cordialement zappé
DARK WATER, trop plein et ras le bol du cinéma asiatique que je n'ai jamais pu supporter.
Un jury sur lequel on se pose aussi des questions quant au pourquoi du choix de personnalités telles que Pierre Mondy fort sympathique au demeurant et de Veronique Jeannot fort applaudie, le trés sympayhique et souriant Francois Vincentelli.. tous transfuge de la TV, d'artistes telles que Sara Forestier... On est loin tout de même de la qualité etonnante du jury de l'an passé et des personnalités invitées qui donnait espoir quant aux futures editions du festival, choix qui donna lieu à pas mal de murmures de deception des fantasticophiles dans les files d'attentes et les rues de la ville toute remplies de musiques definitivement arretée aux 80s.
Seul Balaguero y avait sa place et dut satisfaire ses fans dont je ne suis pas, l'espagnol me faisant depuis ses débuts l'effet d'une infusion camomille à chaque nouveau film.
Une 16eme edition toute mi figue-mi raisin.. ni bonne ni mauvaise cinématographiquement parlant, sans réelle surprise pelliculaire ni surprise hors salles... mais d'agréables rencontres dans les files. Les interessés Devil et hors Devil se reconnaitront..
Au revoir Gerardmer, quitté dimanche midi avec une pointe de tristesse- c'est toujours bien les vacances et traverser le lac gelé a pied d'un bout a l'autre

- et à l'année prochaine.. avec qui sait une selection enfin de Draven movies!

On peut rever!