Eric Erikson, homme d’affaire d’origine americaine nationalise suedois, se retrouve contre son gre etre la piece maitresse dans un jeu d’intrigue et d’espionnage entre l’Allemagne nazie et la Suede neutre au profit des allies.
Force d’utiliser ses amities et connexions dans le monde de l’exploitation petroliere, il risque maintenant, non seulement sa vie, mais egalement celle de ses amis.
La musique d’ouverture est nerveuse et met dans l’ambiance immediatement.
Le cadre “exotique” de la Suede et du Danemark exploite a merveille dans ce qui reste un film sur la deuxieme guerre mondiale.
Utiliser un personnage historique dans un pays neutre en plein conflit laisse egalement beaucoup de champ a la mise en scene de la duplicite. A ce jeu, Casablanca est bel est bien battu. Le double jeu est de mise a tous les etages.
Dans TCT, pas de roi, mais que des pions, qui meme si manipulateurs, ne sont qu’a la fin que manipules. Plus que le “sale business” du petrole, les saletes de l’espionnage marqueront a vie.
En resulte, un film assez sinistre par son message (la fin justifie les moyens, et face a ces moyens, pas de choix possible) et nettement moins glorieux que les habituels films sur la 2GM qui preferent mettre en avance la victoire finale et les medailles que celle-ci fait miroiter.
Delaissant les “heros”, le film s’attache a mettre en avance, la race la plus honnie, celle des “traitres” volontaires ou non. La plupart du temps, plus qu’a des actes de resistance en temps de guerre, l’on a plutot l’impression d’assister a des actes de trahisons humaines.
A ce jeu, notons l’extraordinaire performance de William Holden et Lilli Palmer qui de par leur complementarite (espion force face a traitre par choix, suedois neutre face a allemande determinee) font egalement ressentir la schizophrenie de leur nation respective. En effet, jusque ou peut-on etre allemand et suivre la folie nazie ou etre suedois et endurer l’inaction.
TCT est un film qui bat du revers de la main des dizaines de films heroiques, et en guise de remerciement se vera tomber dans un quasi-oubli.
La fin la plus anti-hollywoodienne d’une romance eleve ce film au status de must.
Des reunions du gotha aux rues “a filles”, des tournages en exterieurs sur les “lieux du crimes”, tout est fait pour apporter un cachet veridict a une Histoire (avec un “H” majuscule) qui n’a raconte que ce qu’elle a bien voulu raconter, car cela est bien connu; l’histoire est racontee par les vainqueurs.
Defait de son glamour hollywoodien, le conflit majeur du XXe siècle allait paradoxalement en paraitre plus hypocrite, mais aussi plus humain.
A voir absolument pour remettre en perspective ce que l'on croyait savoir sur la 2eme Guerre Mondiale.
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The Counterfeit Traitor (1962) – George Seaton
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En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.