Twilight - Robert Benton (1998)

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
manuma
Messages : 3001
Enregistré le : dim. mai 08, 2005 9:44 am
Contact :

Twilight - Robert Benton (1998)

Message par manuma »

Harry Ross, ancien policier devenu un privé lucide et désenchanté puis homme à tout faire pour sa riche clientèle de Los Angeles, vit à l'automne de sa vie, chez un couple de vieux amis, Jack Ames et son epouse Catherine dont il est vaguement amoureux. Se sachant condamné à brève échéance, Jack demande à Harry de livrer discrètement à une certaine Gloria Lamar une enveloppe contenant une somme importante. Agressé au cours de la livraison, Harry va entamer une longue et tortueuse enquête qui lui en apprendra autant sur lui-meme que sur ses amis.

Image


Twilight est le neuvième film de Robert Benton, scénariste de Bonny and Clyde, du Superman de Richard Donner ainsi que d’une bonne partie de ses propres réalisations. Il s’agit en outre de sa seconde collaboration avec Paul Newman et le scénariste-romancier Richard Russo après leur très réussi Nobody’s fool signé quatre ans auparavant.

Pour qui apprécie le travail de Benton Twilight est, du moins sur le papier, un projet des plus alléchants. Déjà parce que voir Newman jouer les privés plus de 30 ans près Harper ça vous titille agréablement la fibre nostalgique, sans compter que c’est l’assurance d’une prestation cinématographique de premier choix. Ensuite parce que Newman est sacrément bien entouré ici, jusque dans les plus petits rôles (M. Emmet Walsh : à peine une minute de présence à l’écran … mais quelle présence !). Et enfin parce que dans le genre policier Benton avait déjà signé dans les années 70 le très sympa The Late Show, avec Art Carney en privé physiquement bien mal en point.

Alors OK ça commence plutôt bien : Reese Witherspoon en Lolita, qui fait sauter le haut de son bikini à la deuxième minute du film, Newman qui se prend une balle dans l’entre-jambe une séquence plus loin et Susan Sarandon (ou une doublure, je ne sais pas) qui nage en tenue d’Eve dans sa piscine, le tout sur une musique impeccable d’Elmer Bernstein : il semble effectivement bien – et la suite va le confirmer – que l’on se dirige vers un neo-noir nonchalant à la Late Show, misant plus sur le pittoresque de ses personnages principaux et l’attention portée à leurs relations que sur l’intrigue criminelle, courue d’avance dans les grandes lignes.

Alors pourquoi le résultat laisse globalement le spectateur sur sa faim ? Ben peut-être parce que Benton a eu cette fois la main un peu lourde sur la nonchalance en oubliant de soigner aux petits oignons ses personnages secondaires, comme dans Nobody’s fool auquel, presque plus que The Late show finalement, le film fait pas mal penser. Susan Sarandon, Gene Hackman, Reese Witherspoon, Stockard Channing, Giancarlo Esposito : tous sont soit clichés, soit traités à la va-vite. Seuls Paul Newman et, dans une moindre mesure, James Garner (en privé concurrent … choix sans doute pas innocent de la part de Benton, au regard des carrières des 2 acteurs, en compétition dans l’emploi à l’écran du privé new look à la fin des années 60) sont à peu près bien servis. Si l’on ajoute à cela que, comme précisé plus haut, l’intrigue n’est pas d’une folle originalité, et bien cela nous donne un film forcement un peu décevant, même si jamais désagréable à suivre.

Titre français : L'Heure magique.
Répondre