
Reste que si le film est réalisé par un cinéaste qui a donné de biens beaux films de cape et d'épée, L'AMOUR EN QUATRIEME VITESSE, alias VIVA LAS VEGAS, nous offre surtotu aujourd'hui un film très daté. L'intrigue minimaliste permet d'enfiler les séquences de comédies et de musique. De plus, il faut être honnête, Elvis Presley n'est pas vraiment un bon acteur. D'ailleurs, il apparaît le plus souvent très artificiel et peu charismatique lorsqu'il joue la comédie. Toutefois, dès que la musique entre en jeu et qu'il entonne un bout de chant, l'homme prend tout à coup sa véritable grandeur. C'est d'ailleurs fort surprenant... En soit, le film n'a rien de désagréable, c'est une comédie des plus légères qui semble être entièrement monté sur Elvis Presley et Ann-Margret.

Lucky Jackson (Elvis Presley) est un pilote automobile qui se rend à Las Vegas pour participer à un Grand Prix. Seul souci, il n'a pas les moyens de s'acheter un nouveau moteur. Peu importe, grâce au Craps, il gagne la somme nécessaire pour s'inscrire à la course, mener la belle vie dans un hôtel de luxe et s'acheter ce qui devrait le propulser à la première place de la course. Seul souci, l'argent va disparaître alors qu'il tombe amoureux d'une maître nageuse (Ann-Margret) et qu'il entame une relation amicale avec un concurrent aristocrate et italien (Cesare Danova).

Etrangement, le personnage le plus sympathique de l'histoire n'est pas, en tout cas de nos jours, Elvis Presley mais plutôt celui incarné par Cesare Danova. Comte italien pété de thunes, il entre évidemment en compétition avec le "King" pour remporter le coeur de la donzelle et accessoirement la première place de la course. Avec un flegme indéboulonnable, il donne l'impression que les frasques de Presley lui semble un peu immature et prend le tout avec le sourire. En ce qui concerne Ann-Margret, elle rivalise aussi avec le "King" en interprétant deux morceaux musicaux et se secouant comme un prunier dans des morceaux chorégraphiés. Néanmoins, on pourra être un peu circonspect face à ces petits cris guerriers lorsqu'elle entame une danse en duo venant un peu cassé l'ambiance de la chanson.

Enfin bon, si le film paraît émergé d'un autre âge, il garde tout de même un sacré charme. Pour l'apprécier, il faudra déjà ne pas être réfractaire à la comédie musicale, aux films de teenagers yéyé et à l'intrigue très prétexte. Reste donc les couleurs surréaliste, le morceau titre très sympathique et des rebondissements amusants. Enfin, la course finale, contrastant pas mal avec le reste du métrage, n'est pas si mal foutue avec plans aériens, embarqués ou truqués (Elvis Presley conduisant une bagnole de foire devant un écran affichant les images de la course).

Le morceau musical principal donne son titre au film. Il s'agit de "Viva Las Vegas" qui a été coécrit par Mort Shuman, musicien américain relativement connu en France pour y avoir mené une carrière dans la langue de Molière. La chanson ne restera pas cantonnée aux années 60 puisqu'elle sera reprise, entre autres, par ZZ-Top, les Dead Kennedys. Un trouvera même une version préhistorique qui servira dans le film LES PIERRAFEU A ROCK VEGAS.
Enfin, Tatsuo Yoshida s'est inspiré de L'AMOUR EN QUATRIEME VITESSE pour créer sa série animée SPEED RACER. Dans les deux, on retrouve donc un pilote automobile dont la nana suit la course à partir d'un hélicoptère. De même, on pourrait s'amuser à trouver d'autres points communs ne serait ce que dans l'intrigue, même dans l'insouciance du personnage ou encore la forme de la voiture.

Dans son genre, l'image du Blu-ray claque bien avec des couleurs en veux tu en voilà qui n'ont rien de naturel mais qui font plaisir aux yeux. La version anglaise est proposée dans un mixage Dolby TrueHD 5.1 qui n'est spécialement spectaculaire surtout qu'une grande partie des morceaux qui vont en tirer partie sont les passages musicaux. En bonus, on trouve un documentaire qui nous explique les liant attachant Elvis Presley a Las Vegas (il remontera sur scène en exclusivité pour l'un des grands hôtels de la ville pour un triomphe sans précédent). On essaie aussi de nous faire croire que ce film est exceptionnel mais, soyons lucide, ce n'est pas le meilleur Presley au cinéma.
