Après s’être tranché les veines par amour pour la belle Desiree, Zia se retrouve dans un monde parallèle peuplé de suicidés. Là, il se lie d’amitié avec Eugène, musicien russe raté s’étant donné la mort sur scène.

En voilà une bonne petite surprise. J’y allais pourtant avec beaucoup de prudence, redoutant la prod indy sans âme, artificiellement décalée sous son allure anticonformiste. Et j’en suis ressorti sous le charme. Certes il n’y a rien d’extraordinaire dedans, on sent clairement qu’il s’agit d’une œuvre sous influence (Jarmush, Kusturica et peut-être même un peu des Coen Bros.) et pour l'apprécier il ne faut pas être totalement réfractaire à ce genre d’exercice, sous peine de vite trouver ça barbant, mais si l’on se laisse séduire par le côté agréablement foutraque et absurde de la chose, on passe un bon moment. Le croate Goran Dukic, dont c’est le premier long, se sort en tout cas plus que bien d’un sujet à la fois ultra classique dans son message et plutôt casse-gueule dans le chemin qu’il emprunte pour nous le délivrer.
Bref, un film qui ne paye peut-être pas de mine, formellement sans éclat particulier, mais léger, frais et très attachant dans son interprétation, avec notamment une jolie prestation de Patrick Fugit (très intéressante filmo que la sienne, au passage) en amoureux paumé suicidaire.