A travers l'histoire de deux frères, tous deux princes du plus grand empire sur terre, évocation de l'épopée de Moïse. Si l'un des deux frères a régné sur l'Egypte, l'autre a eu un destin encore plus extraordinaire. Quand leur parenté, fondée sur un mensonge, leur est révélée, tout les sépare, leur foi, leur passé et leur avenir et provoquera ainsi la chute d'une dynastie. (allocine)
Dreamworks démarre très fort pour leur premier film d'animation. En décembre 98 sort sur les écrans ce Prince of Egypt, préparé par Spielberg et Katzenberg. On ne saurait dire à qui revient la paternité du film, pas moins de 3 réalisateurs au générique (Chapman, Hickner, Wells). Le drame humain est toujours traité avec pudeur et délicatesse. La violence est le plus souvent hors champs ou se manifeste par touches subtiles. Les personnages sont bien déterminés et attachants, leurs regards en disent long, on retrouve la quintessence du cinéma muet. On pense évidemment aux films de Cecil B. DeMille. Le film n'est pas manichéen, puisqu'on passe d'un rang à un autre par le regard de Moïse, à même de comprendre les comportements et les douleurs de chacun. Les femmes ne sont pas en reste, entre les mères, la soeur et l'épouse de Moïse, elles ont un caractère bien trempé et sont à la source de la prise de conscience du héros. La BO de Hans Zimmer est puissante (un bon cru cette année 98 pour le monsieur... Cf. The thin red line) et les chansons de Schwartz (Pocahontas, Hunchback of Notre Dame) itou. A part peut-être les deux comiques de services qui détonnent avec le ton très solennel du film, c'est un sans faute. La mise en scène est inventive, l'animation exemplaire, les morceaux de bravoures nombreux, la musique énorme, les décors et la lumière sont superbes. Ils ont vraiment mis le paquet.
Je n'avais pas du tout aimé cette relecture pompeuse de l'épopée de Moïse, bigrement hollywoodienne en grandiloquente - pas au bon sens du terme à mon goût. C'était le premier gros film d'animation Dreamworks, si je me souviens bien.
Les "making of" promo étaient hallucinants d'arrogance : les mecs de dreamworks invitaient grosso modo les employés de disney à envoyer leurs CV car ils étaient surs que leurs films allaient couler Disney rapidement !
Par rapport à la vision de Cécile B de Mille, je trouve l'approche beaucoup plus sobre. Par exemple, le personnage de Moïse est moins théâtrale. Alors après, bien sûr, on sent la volonté de démonstration technique, et on se demande aussi l'intérêt d'engager Val Kilmer pour faire la voix du Prince d'Egypte, si ce n'est pour montrer qu'on joue dans la cour des grands.
Pour l'anecdote, je me souviens que, pour la voix de Dieu, ils voulaient mélanger plusieurs voix masculines et féminines, mais des rabbins ont émis des objections en projection-test : eh oui, Dieu ne saurait être une femme
Fatalis rex a écrit :Pour l'anecdote, je me souviens que, pour la voix de Dieu, ils voulaient mélanger plusieurs voix masculines et féminines, mais des rabbins ont émis des objections en projection-test : eh oui, Dieu ne saurait être une femme
je connaissais cette anecdote, et elle est vérifiable dans le film, car on entend bien une voix féminine (dans la VO). Elle a peut-être bien été atténuée après cette projection-test cela dit...
Fatalis rex a écrit :on se demande aussi l'intérêt d'engager Val Kilmer pour faire la voix du Prince d'Egypte, si ce n'est pour montrer qu'on joue dans la cour des grands.
Un film d'animation, c'est un Blockbuster, des années de travail et une montagne de fric dépensé. Si on se place dans la peau d'un producteur, ou d'un banquier, il faut donc mettre le paquet, et pas lésiné à engager des stars pour faire les voix.
Fatalis rex a écrit :on se demande aussi l'intérêt d'engager Val Kilmer pour faire la voix du Prince d'Egypte, si ce n'est pour montrer qu'on joue dans la cour des grands.
Un film d'animation, c'est un Blockbuster, des années de travail et une montagne de fric dépensé. Si on se place dans la peau d'un producteur, ou d'un banquier, il faut donc mettre le paquet, et pas lésiné à engager des stars pour faire les voix.
Et ça leur coûte encore plus de fric, sans qu'il ne soit prouvé que la seule voix d'une star attire plus de public. Surtout que les doublages de stars ne sont pas forcément très bons, vu que c'est un métier différent.
