Un equipe de scientifiques enrole par un consortium pour inventer un nouveau support d’enregistrement et concurrencer la bande magnetique se retrouve dans une ancienne demeure victorienne pour y effectuer leurs recherches. Le lieu a ete reamenage pour leurs travaux, excepte un piece plus vieille que le reste du batiment. Ils decouvriront tres vite la raison ; les ouvriers ont refuse d’y travailler car elle est hantee.
D’entree, la bande-son cree le malaise de par son etrangete. L’heroine a les sens assaillis et les nerfs du spectateur se tendent.
Comme dans toutes les productions british, les decors font tres carton-pate, mais en compensation du manque au niveau des decors qui pourtant parviennent a briller par leur nudite et leurs couleurs viscerales dans les sequences nocturnes, les acteurs issus de la television offrent d’excellentes performances. Il faut aussi dire, qu’ils ont egalement une excellente histoire sur laquelle travailler, ecrite par Nigel Kneale,le createur du professeur Quatermass.
L’intrigue, en elle-meme se deroule comme une enquete scientifique amenant un point de vue purement scientifique a un incident (surnaturel), qui autrement serait generalement tres vite re-classe comme n’etant pas du recours de la science.
A ce niveau-la, le film marche sur les plates-bandes de The Legend of Hell House (1973) et de The Haunting (1963) tout en evitant de mettre le surnaturel (l’enigme), mais la science (l’enquete) au coeur du recit. Le phenomene est ainsi considere comme un « ensemble de donnees en attente d’interpretation correcte », l’interpretation sera basee sur l’interrogation de temoins, la recolte de donnees (audios, thermiques, etc), qui meneront a l’echaffaudage de modeles theoriques, suivi par la verification quant a la veracite des modeles pre-cites, derniere ligne droite vers le Saint-Graal ; la comprehension du phenomene qui perd son aura sur-naturel, devenant un phenomene « explicable », et qui au final pourra etre re-constitue et dont un profit (pecunier) pourra etre extrait.
La peur naturelle et viscerale, laissera ici (dans la majeure partie du metrage en tout cas), la place a la curiosite scientifique (matinee d’interets financiers, certes).
Le cheminement de la pensee scientifique n’a en lui-meme pas varie depuis sa mise en pratique, et ce, quels que soit les sujets a explorer. La conclusion logique, etant que ces memes schemas s’appliqueront au sur-naturel. CQFD.
Cependant, l’aspect « fantastique » et « peur » ne sera pas oublie au detriment de la demonstration scientifique. La tension ne fera ainsi que monter au sein du groupe de scientifique. Tension generee par les attentes des investisseurs et les imperatifs financiers de l’entreprise, mais aussi par la competition entre scientifiques et leur chef d’equipe et son management dictatorial Un point interessant du recit, est aussi que plus le phenomene perd de son aura sur-naturelle, plus les scientifiques semblent perdrent leur sang-froid, comme si le « viol » du sacre les mettait mal a l’aise, et plus receptifs a ce dernier. Une idee interessante et tres bien exploitee dans le metrage.
Le mix etrange etrange entre « science-fiction » et « science », entre angoisse millenaire et raison moderne, entre les decors froids et clinique des installations scientifiques et de la piece hantee sont a ce titre saississants et font preuve d’une grande maturite tant dans l’ecrit que la realisation. A noter aussi, en filigrane, l’idee qui expliquerait pourquoi que les Iles Britanniques soient la patrie du monde spirituel.
A voir, pour l’intelligence du recit et pour voir que parfois, le petit ecran peut damner le pion au grand.
The Stone Tapes 4.5 / 5
The Stone Tapes (1972) – Peter Sasdy
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