Des l’ouverture sur le logo de l’A.I.P., suivi d’un morceau de rock pour le moins TRES mauvais, l’on n’est que peu etonne de voir le nom de Roger Corman figurant comme producteur.
Ce qui surprend par contre nettement plus, est le nom de Francis (Ford) Coppola au scenario et a la realisation.
Pour expliquer ce mystere, il faut savoir que Roger Corman a mit en son temps, le pied a l’etrier de nombreux realisateurs et acteurs, parmi lesquels : Jonathan Demme, Jack Nicholson, Francis (Ford) Coppola, Bruce Dern et bien d’autres encore.
Produisant, scenarisant et tournant (pas toujours dans le meme ordre) plus vite que son ombre, fesant signer a ses vedettes des contrats fixant un nombre de journees a effectuer et non un nombre de metrages a interpreter, pour ensuite s’evertuer a ramener le temps de tournage a un minimum par raison de couts, mais pour ensuite pouvoir utiliser ces memes acteurs pour le solde de leurs journees de tournage dans d’autres metrages. Ceci mena a la situation incongrue ou les scenaris des films suivants etaient ainsi brodes, non seulement en fonctions de la disponibilite de decors des grands studios en attente de destruction, mais aussi de la disponibilite (restante) des vedettes.
Cette forme de « guerilla » cinematographique apporte souvent aux productions Corman cette « touche » si particuliere, cette sensation que l’on assiste a un spectacle unique. Et effectivement, chaque film possede sans nul doute ses recits, son histoire particuliere de tournage, brodee en fonction des rencontres, des moyens disponibles et d’un systeme « D » parfaitement rode.
Compare a la « famille cinematographique » d’Ed Wood, Roger Corman puisait dans une « ecurie » de realisateurs, scenaristes et acteurs encore inconnus et prets a se lancer dans une carriere cinematographique. Corman pouvait aussi pretendre plus que Wood a un minimum de talent dans les arts cinematographiques et apporter de son experience, « coachant » ainsi une nouvelle generation de cineaste.
Le film de Coppola encore loin de la saga mafieuse du « Parrain » et du Dracula avec Gary Oldman se debrouille assez bien avec une histoire de famille vivant dans la folie et la tragedie alors q’un magot de par trop allechant fait que les protagonistes ne s’appaisantissent que peu sur de telles bisbilles.
Lorsque la veuve de belle-fille se fait hacher menue juste apres une decouverte nocturne macabre, on se peut que se douter que le nombre de victime ne fera qu’augmenter par la suite.
Les suspects sont nombreux comme dans tout whodunnit qui se respecte, tout aussi nombreux que les potentielles victimes.
Pour une de ses premieres realisations, Coppola s’en sort assez bien avec un budget que l’on ne peut que deviner riquiqui et qui a du etre englouti dans le tournage en Irlande (une rentabilisation additionnelle d'un autre tournage de Corman) et les quelques plans sous-marins realises. Le petit plus, est sans nul doute dans les details morbides ajoutes, tels ces poupees et jouets utilises d’une facon inquietante et des plus adequate et surtout, l’idee de la tombe submergee.
Coppola depasse sans doute aussi le cahier des charges Cormanien en dirigeant un minimum ses acteurs que, comme on pourrait le deviner, Corman aurait plutot tendance a considerer comme des elements du mobilier ou de decors. Ainsi, le casting se montre plutot a son aise dans une histoire plutot obscure qui multiplie les harengs rouges (« Red Herring » en anglais) que l’on se croierait chez le poissonnier

Malgre ses defauts, D13 reste une serie B honorable.
A voir, comme une bonne introduction au « systeme Corman », ainsi que pour le contraste avec le Parrain en guise de cerise sur le gateau.
Dementia 13 : 3 / 5