The Man who came back - Glen Pitre (2008)

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manuma
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The Man who came back - Glen Pitre (2008)

Message par manuma »

Pour avoir accusé Billy Duke, le fils du puissant juge Duke, d’assassinat sur la personne d’un noir gréviste travaillant à la plantation des Dukes, Reese Paxton se retrouve au bagne après un simulacre de procès. Cet ancien héros de la guerre de Sécession, dont la femme et le fils ont été exécutés sous ses yeux juste avant son incarcération, se mue alors en bête féroce assoiffée de vengeance et parvient bientôt à s’évader.


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Production indépendante tournée en Louisiane par un enfant du pays, Glen Pitre, qui signe ici sa quatrième fiction, The Man who came back est un projet plutôt séduisant sur le papier, du moins pour l’amateur de cinéma bis made in 70’s. Avec son petit côté revenge flick sur fond d’affrontements racistes, l’intrigue semble vouloir s’inscrire dans la veine des westerns post-Wild bunch à petits budgets du début des années 70, riches en débordements d’une violence légitimée (aux yeux de la plupart de leurs auteurs en tout cas) par la volonté de dénoncer les tares d’une société jugée alors dysfonctionnelle.

Et l’on touche là à un premier écueil que ne sait ou peut éviter le film : le décalage évident entre son fond contestataire - un discours progressiste pas franchement percutant adoptant le cadre historique de l’une des premières grève noire du sud des Etats-Unis – sans résonance directe avec l’actualité du moment et la complaisante générosité de Pitre dans son recours à la violence. Une absence de background revendicatif qui ne serait pourtant pas réellement préjudiciable au film – il ne fait de toute façon pas de doute que certains de ses grands frères des années 70 utilisaient également celui-ci plus pour le décorum que pour réveiller les consciences – si ce dernier se prévalait à défaut d’un certain panache dans la mise en forme, d’un peu d’originalité dans son écriture ou d’un jusqu’au boutisme jouissif et libérateur dans sa violence. Mais comme d’une part le script, au final rien d’autre qu’une resucée de L’Homme des hautes plaines à la sauce Mandingo, se révèle des plus attendus et que la réalisation, quoi que plutôt efficace, bute plus que sévèrement sur la décision absurde (mais sans doute forcée, petit budget oblige) d’un tournage en numérique, qui salope toute l’ambiance cajun dans laquelle aurait dû baigner le film, ne reste donc qu'un produit de série fauché et visuellement hideux, sans doute attachant dans ses ambitions mais à côté de la plaque dans son exécution.

Co-produit par son acteur principal, Eric Braeden, l’un des piliers du soap-opera Les Feux de l’amour, que j’ai trouvé très investi dans son rôle, même si je retiens davantage là dedans les prestations de Billy Zane, en shérif trouillard, Armand Assante en brute de service et ce vieux crabe de George Kennedy en juge / patriarche raciste, patron de plantation.
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