Culo e camicia - Pasquale Festa Campanile (1981)

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manuma
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Culo e camicia - Pasquale Festa Campanile (1981)

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Il Televeggente : les mésaventures d’un timide monteur de télévision bègue qui voit son existence transformée par l’acquisition de chaussures magiques exauçant le moindre de ses souhaits lorsqu’il les porte. Un Uomo, un uomo e… evviva una donna : Renato, un homosexuel plutôt extraverti remet en question sa sexualité le jour où il rencontre la belle Ella Ferrari et en tombe amoureux.

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Film à sketchs constitué 2 segments d’environ 1 heure, Culo e camicia (« cul et chemise » en français) est signé Pasquale Festa Campanile, le plus injustement oublié des grands serviteurs de la comédie italienne des décennies 60 et 70. Le premier sketch, écrit par son habituel collaborateur Ottavio Jemma, s’inscrit dans le registre peu exploré – ou du moins rarement avec succès – par le cinéma italien de la comédie fantastique et bénéficie de l’habituel traitement humoristique à part de Festa Campanile, cocktail d’influences comiques variées allant des gags les plus gros (la vieille Fiat 500 de Montesano qui se transforme en fusée sur roues) à des idées / considérations et réflexions nettement plus fines (tout ce qui touche au quotidien de Montesano, personnage bien dessiné comme toujours chez Festa Campanile). Plaisant dans le contenu mais peut-être un peu statique du côté de la mise en scène - l’un des travers du cinéma de Festa Campanile, qui demeure avant tout un grand scénariste, le travail sur la mise en scène semblant parfois passer au second plan dans ses films - ce premier sketch annonce dans son registre conte moderne comico-fantastique les tout aussi intéressants Bingo Bongo et Un Povero ricco au sein de la filmo de leur auteur.

Le second sketch, écrit cette-fois par Ottavio Jemma, Stefano Ubezio et Renato Pozzetto, surfe en apparence sur la vague Cage aux folles et s’inscrit davantage dans les préoccupations habituelles du cinéma de Pasquale Festa Campanile. On retrouve en effet derrière l’énormité de certaines situations comiques (le gag hautement symbolique des bretelles de Renato coincées dans l’ouverture du coffre d’Ella), le côté farce de l’entreprise, cette volonté de disséquer les rapports homme / femme (mais aussi, dans le cas présent homme / homme) et ce même intérêt, ce soin porté à la description de tous les personnages, qu’ils soient attachants, détestables ou ridicules, une caractéristique propre à la grande comédie transalpine.

Au final une œuvre sans doute pas suffisamment truculente ou incisive pour rivaliser avec les meilleures comédies de son auteur, sans éclat dans la forme, mais avec assez d’idées et de personnalité pour se placer au dessus de la mêlée. A une époque où le cinéma italien grand public commençait à manifester de sérieux signes de fatigue il me semble que c’était déjà pas si mal.
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