Cette étrange envie d'aimer 1977 M. Imperoli (Public averti)

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eric draven
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Cette étrange envie d'aimer 1977 M. Imperoli (Public averti)

Message par eric draven »

Mario Imperoli restera pour l'amateur de cinéma érotique italien celui qui lança à tout juste 16 ans Gloria Guida, filmant sans pudeur son corps d'adolescente nu aux courbes de femme déjà parfaites dans la série des Lycéennes et autres, lui offrant ainsi la gloire internationale.

Derrière ses comédies, il sut derrière une certaine légèreté traiter de sujets alors tabous tels que le plus souvent l'inceste et la prostitution adolescente. 8)

Quella strana... est certainement son film le plus abouti et le plus grave, une des oeuvres non seulement les plus fortes et marquantes qu'il ait réalisé mais aussi dans ce style de cinéma érotico-morbide dont l'Italie se fit la spécialiste dés la fin des 60s.

Marco et Angela sont frère et soeur. Après le décés de leurs parents, les 2 ados vivent dans l'immense bâtisse familiale qui se dresse au milieu de la verdoyante campagne. Ils ont développé une très forte relation incestueuse. Marco aime admirer sa soeur dormir nue, Angela en est passionnement amoureuse, leurs jeux aussi ludiques soient ils ayant dépassé depuis longtemps le stade de l'innocence du moins pour la jeune fille.
L'arrivée d'une professeur de piano, séduisante femme mûre, va étourdir les sens de Marco qui en tombe follement amoureux.
Après qu'elle les ait surpris faire l'amour, Angela va se replier sur elle même, les observant derrière un miroir sans tain, maladivement jalouse. Cette relation triolique morbide ne pourra conduire qu'à un drame inéluctable, cruel, violent, sanglant, dans un climat de plus en plus lourd et maladif, point de non retour d'une folie latente...

Quella strana.. c'est l'histoire d'un amour passionnel, obsessionel et contre-nature baignant sans cesse dans un climat de folie latente que dissimule la beauté du cadre naturel et champêtre.
Vivant isolés dans cette grande demeure délabrée, les 2 ados se sont au fil du temps coupés du monde dont les seuls reliquats sont ce prêtre qui vient leur rendre visite et Rocco l'homme à tout faire, monstrueusement balafré à la suite d'un accident de voiture qui lui a fait perdre l'usage de la parole.
Un des passes-temps de Marco est de truffer la maison et le jardin de micros et de hauts-parleurs, véritables espions et objets de communication dont il se sert avec sa soeur mais également pour terrifier et rendre fou Rocco en diffusant des bruits d'accidents suramplifiés qui lui déchirent l'esprit.

Premiers signe d'une douce folie à l'instar d'Angela qui se complait à regarder et son frère et l'intimité de cette intruse derrière un miroir sans tain, intruse qui sera le point déclencheur d'une autre folie cette fois destructrice, cruelle et meurtrière.

Voyant son frère lui échapper lentement, elle va vivre en recluse, l'espionnant derrière un miroir sans tain, guettant ses faits et gestes, nourrissant chaque jour un peu plus une haine pour cette femme qu'elle doit pourtant accepter par amour pour Marco.

Angela se détruit lentement, rongée par la colère et le désespoir. C'est étrangement auprès de Rocco qu'elle va trouver un peu de réconfort, donnant naissance à une curieuse relation oscillant entre protection et amour surnois aussi trouble que troublante entre l'adolescente et cet escogriffe. Jusqu'à cette nuit où Angela surprendra son frère entrain de faire passionément l'amour à cette femme mûre, celle ci ayant succombé aux charmes si innocents de l'adolescent.

Ce sera l'occasion pour cette folie latente habitant chacun des protagonistes de pouvoir enfin exploser lors d'un final aussi inattendu que cruel, d'une violence stupéfiante, véritable moment de pure terreur mâtiné de gore rapellant les meilleurs films d'horreur d'alors.. ou quand l'amour se marie à la mort même bien involontairement.. ou l'ironie des choses.

Quella strana.. c'est la parfaite illustration d'un amour impossible et contre-nature entre 2 êtres au sortir de l'adolescence depuis longtemps coupés d'une certaine réalité, l'illustration d'une folie dont on n'est peut être pas conscient mais qui vous ronge lentement se dissimulant derrière la beauté des apparences.

Les personnages de Imperoli ont cette beauté qui se fond dans celle de la nature environnante mais ils sont pourtant à l'image de cette gigantesque demeure, délabrée et fissurée de toutes parts, sorte de superbe ruine ancestrale paraissant indestructible mais abritant l'alienation d'êtres somme toute pervers. On songe parfois à l'hotel morbide et l'atmosphère pesante de Pensione paura et ce personnage d'adolescente livrée à sa propre démence incarnée par la Fani.

Imperoli avec un sens tout particulier de l'esthétisme donne à son film des réminescences quasi gothiques à travers ces longs corridors, ces escaliers interminables et ses salles aux murs effrités ornés de lourdes tentures et de tableaux, zébrés d'éclairs lors des nuits d'orage contrastant avec la luminescence de la campagne par ces journées d'été.

On songe par moment à ce cinéma d'antan où dans un climat érotique insidieusement osé des gourgandines en détresse étaient la proie de la démence de chatelains ayant perdu la raison.
Au même titre que les décors, Imperoli magnifie voire sublime la beauté angélique de ses personnages en des plans simples mais magistralement superbes, capture un regard, un visage comme on peint un tableau.

L'érotisme tout en nuance et volupté est tout aussi sublimé, jamais scabreux ou sale malgré le sujet traité, baigné par la magnifique partition musicale de Manuel De Sica.

L'interprétation tout en justesse des 3 principaux interprètes achève de donner au film cette touche de perfection.
On saluera donc ici la prestation du jeune et divin Christian Borromeo 8)) 8)) dont c'était le 1er vrai grand rôle à l'écran, Christian dont Imperoli capte l'essence même de son androgynie et la beauté quasi angélique de son visage lors de plans d'une étonnante maîtirise... Christian dont on admirera les quelques plans de nudité 8) même si frustré nous ne verrons jamais l'objet du désir.. :(
A ses cotés, Bebe Loncar offre ses courbes nubiles au personnage d'Angela, son regard vert presque translucide et ses formes généreuses de presque femme qu'Imperoli caresse de sa caméra.
La très mature Marina Giordana est l'intruse tandis que George Eastman est cet homme à tout faire balafré et muet, un rôle sidérant pour Eastman plus effrayant que jamais, tenant là un de ses plus beaux rôles, court certes mais déterminant pourtant dans cette histoire de folie incestueuse qui se cloturera par un no happy end presque onirique.
Voilà un point de non retour d'une folie irreversible ou quand sous fond de balançoire le fantôme du passé se superpose à un sourire si délicatement inoffensif...

S'il fallait retenir un film de la belle carrière d'Imperoli, ce serait celui ci, véritable petite perle du cinéma érotico-morbide italien.

Le corbeau qui regrette de ne pas avoir de frère!
Je pourrais vous tuer mille fois jusqu'aux limites de l'éternité si l'éternité possédait des limites.

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eric draven
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Re: Cette étrange envie d'aimer 1977 M. Imperoli (Public averti)

Message par eric draven »

Pas mal de choses à dire sur ce petit bijou du cinéma érotico-morbide qu'est Quella strana voglia d'amare, parfaite et magistrale illustration de ce cinéma bien souvent aux limites de l'interdit..

Quella... fut l'ultime film de Mario Imperoli avant qu'il ne nous quitte à l'âge de 46 ans. Le film n'est jamais sorti en France pas même en VHS, il se trouve donc être totalement inédit chez nous.

Le film curieusement est au fil du temps devenu quasiment introuvable y compris du coté de l'Italie. Il existe une VHS italienne bien sur très difficilement trouvable ou à des prix incroyablement élévés sur les quelques sites qui la propose.. et Eric doit avouer que cela faisait plus de 10 ans que je la cherchais deseperemment à travers le monde, Quella strana.. faisant partie des films dont je rêvais.

Le fan de cinéma dit "autre", ce cher cinéma que j'idolatre, sera aujourd'hui HEUREUX d'apprendre qu'un DVdr existe, tiré d'une VHS.. mais de belle qualité et en VO italienne non sous titrée... dispo pour quelques livres sur le net. 8)

On doit à Imperoli, un des pères de l'érotisme sulfureux à l'italienne, le lancement de la carrière de la Guida dont il filma sans pudeur le corps d'adolescente à tout juste 16 ans à travers la série souvent bêtement retitré en France des Lycéennes... dont La ragazzina ( La lycéenne découvre l'amour) et Blue jeans ( Couples impudiques).. deux sexy com aigre-douces qui sous leurs aspects légers traitaient d'inceste et de prostitution adolescente dans des relans d'erotisme parfois morbides.

On lui doit aussi Le dolci zie traitant une fois de plus de relations incestueuses, 3 tantes lubriques voulant faire de leur jeune neveu leur amant.. le sexy giallo Mia moglie un corpo per l'amore et le polizesco Comme des chiens enragés célébres pour la gratuité de sa violence et son viol magnifique. :-D

Quella... c'est aussi ses interprétes et surtout le jeune et blond Christian Borromeo dont l'androgynie et le visage si angélique n'avaient jamais si bien été mis en valeur à l'écran.
Christian, d'origine noble, avait débuté adolescent dans Lezioni di violoncello in toccata e fuga avant d'apparaitre aux cotés de la Muti dans Moeurs cachés de la bourgeoisie.
Jeune premier du cinéma italien, Quella.. était son 1er vrai grand role au cinéma où tout son talent explose.

La frange blonde, ses yeux bleus azur, son visage et son corps gracile, ses allures androgynes en font une sexy star. Imperoli le deifie et sublime sa beauté ambigue.. et découvre son corps tout en pudeur même si on retiendra cette scène où uniquement vétu d'un pantalon blanc détrempé par la pluie, ses sous vetements apparaissent en transparence à la lumière des éclairs zébrant la salle par une nuit d'orage.. ouvrant la très belle séquence où la professeur le déshabillera, faisant glisser ce surplus de vetement avant de se donner à lui dans le grondement du tonerre..

Christian ne retrouvera plus d'ausi beaux roles et se voit alors ( malheureusement?) cantonné dans le cinéma de genre et surtout l'euro-sleaze..

On le voit, toujours plus sexy, nu en étudiant maltraité dans le rape and revenge de D'Amato Il pornoshop della 7ima strada. Encore plus foudroyant, il est l'adolescent tellement chaud qu'il en devient impuissant dans Pensions pour jeunes filles.. Il est l'adolescent suicidaire et perturbé d'Estigma et surtout un des protagonistes de La maison au fond du parc.

On le voit ensuite dans Tenebres et Murderock mais la mort du cinéma de genre lui sera fatale.. il ne fera plus que de brèves apparitions à l'écran avant de disparaitre. Il resurgira en 97 dans le polar TV Inquietudine aux cotés de la Longo et mettra un terme a sa carrière.

Réputé peu bavard et taciturne selon ses partenaires, Christian vit à Rome et accepte très difficilement dit on les interviews.. peu aimable et le verbe facile!!

Soeur de l'actrice Andrea Giordana, Marina Giordina, incarnant la soeur incestueuse, eut une petite carrière et on se souviendra d'elle surtout dans Ultime violence avec Helmut Berger.

On ne présente pas la Loncar encore moins notre George Eastman.. :-D

Demain de belles captures d'images.. 8)

Pour l'instant le DVDr:

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eric draven
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Re: Cette étrange envie d'aimer 1977 M. Imperoli (Public averti)

Message par eric draven »

Promis hier.. quelques captures des protagonistes et surtout, avant tout, mon Christian, Christian Borromeo, pour ceux a qui le nom ne dirait rien.. On n'oublie pas un tel visage.. Christian ou la quintessence même de l'angélisme androgyne. 8)) Si admirablement mis en valeur ici par Imperoli.

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La Giordana.. délicieusement et obsessionnellement incestueuse..

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Et la Loncar en professeur de piano, dangereuse intruse..

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