Une station orbitale sovietique, “officiellement” demilitarisee doit accueillir deux astronautres non-russes pour verifier en l’etat les lieux avant un possible rachat par l’Agence Spatiale Europeenne. Juste avant leur arrivee, un incident jete le trouble parmi l’equipage russe. Commence alors une suite d’evenements etranges, de plus en plus inquietants, sentiment encore renforce par une equipage russe cherchant a cacher leurs reelles activites et les nouveaux arrivants, cherchant a les percer…
Si les premieres images (assez jolies d’ailleurs) d’ABB parviennent a donner le change, le spectateur averti se rend tres vite compte que le metrage qu’il est en train de regarder tient plus de l’”experimental” que d’autre chose.
Le “film” en effet est consitute TRES largement de scenes d’archives tres “realistes”—pour cause (elles sont reelles), certes, mais ne representant egalement qu’un simple “trompe-l’oeil” quand au serieux (et au budget) de l’entreprise.
L’on a donc des vue spatiale d’archives de la terre, des vaisseaux spaciaux et des vues exterieures de la station. L’interieur de la station, joliement decoree, mais en plus “simple”—en fait, TROP simple, car ressemblant nettment plus a l’intererieur d’un container re-amenage qu’a l’interieur d’une station spatiale. Un autre defaut, cette fois-ci au niveau de l’atmosphere—et donc de la mise en scene, et que cetter derniere ne donne JAMAIS une impression de claustrophobie pourtant inherente aux lieux de l’action.
Cote “realisme”, la sequence de dockage au debut du metrage frole presque l’amateurisme, tellement elle ne parvient pas a transmettre une impression d’apesanteur, impression, qui sera confirmee par la suite, car la station beneficie d’une “gravite artificielle”, peut-etre tres science-fictionnelle, mais aussi tres bidon, car trop pratique et permettant aux acteurs de “marcher” les pieds au sol, et a la realisation d’eviter a essayer de donner le mal de mer aux spectateurs a force d’essayer de leur faire prendre des vessies pour des lanternes.
ABB tient en fait plus d’une experience, cinematique ou financiere, ceci restera a l’appreciation d’un tout a chacun.
ABB se differencie ainsi s’un Blair Witch Project de par son budget (legerement) plus consequent, des acteurs un tantinet plus convainquants, mais une roublardise encore plus prononcee, tels les commentaires (en fait beaucoup de “voix off” sur fonds d’images d’archives ou de “confidences” a un journal-video de bord), et le fait de limiter les lieux de l’actions a un espace clos et etroit.
Si l’on accepte que des soi-disants “reality”-show ne sont rien d’autres que des evenements et incidents scenarises que l’on fait soit “interpreter” ou “subir” aux participants, ABB se rapproche en fait plus d’un Loft Story ou Big Brother “spatial” interprete par des acteurs “officiels”, jusqu’au confessional inclus, ou les astronautes confieront leurs secrets d’Etat a une camera (russe de surcroit!).
L’on est donc tres loin de par exemple un Solaris (2002) US en mode DV, mais plutot en presence d’un metrage realise par un Roger Corman eleve a coups de camera digitale et nourri a la reality-TV.
Bizarrement, l’idee est assez interessante, le contexte—et malgre la maigreur des moyens mis a disposition, plutot bien exploite dans sa premiere partie, du moins. L’interpretation pas mauvaise (les dialogues en russe aidant peut-etre a donner le change).
Le probleme etant donc le cote “arnaque” tres prononce de l’entreprise, ainsi que la deuxieme partie du film, qui se limite a labourer un terrain déjà trop connu (reflux de la guerre froide en environnement “clos”, psychose, vagues allusions surnaturelles / extraterrestres déjà suppute depuis longtemps, etc) et graduellement a virer beaucoup au n’importe-quoi (delires medicaux, images subluminales trasho-Lyncheennes), auquel meme les acteurs semblent de moins en moins croire… Si l’on ajoute un cote “artsy” destine a masque le cote fauche de l’entreprise, l’attention baisse TRES fortement alors que le suspense est cense aller…crescendo.
Le final en guise de “docu-avertissement” a coup de (fausses) interviews, images d’archives et site internet (ferme depuis!) acheve toute chance de donner le change…
Le metrage est-il “convainquant”; pas vraiment, car fesant plutot penser a un projet d’etudiant tendance manip’. Le film est-il divertissant; peut-etre bien dans sa premiere partie, si on accepte les limites du projet en question. L’experience est-elle recommendable; pas vraiment…A moins d’etre reellement TRES curieux.
A voir…Peut-etre…comme un cousin “abatardi” de Solaris (1972), car commercial, sans les moyens de la Lenfilm(!) et n’ayant rien d’interessant a dire au final...
Almaz Black Box: 2.0 / 5
P.S. A noter neanmoins, que les droits du films sont apparemment dans les limbes, et qu’en tant que tel, le film n’est sorti en DVD qu’au Japon (edite par la Toho, quand meme!)
P.P.S. Je sais pas si je suis le prermier europeen a me faire ce film, mais je pense bien etre le dernier...

En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.