Black Friday (1940) – Arthur Lubin

[bluesoul]

Un condamne a mort, le Dr. Sovac, sur le point d’etre execute, donne a un journaliste ses notes. La lecture de ces notes, eclaircira son cas d’une toute nouvelle lumiere. Quelque temps auparacant, le Dr. Ernst Sovac, brilliant chirurgien sauve grace a une transplantation de cerveaux son ami, l’affable professeur de literature, George Kingsley qui a ete blesse dans une course-poursuite entre Red Cannon, chef de bande notoire, et son groupe de truands. Decouvrant que Cannon disposait d’un magot consequent, Sovac decide de manipuler Kingsley qui souffre de dedoublement de la personalite de plus en plus prononcees, car possedant les souvenirs de Cannon, ainsi que sa soif de vengeance…

Quatrieme duo “actif” entre Karloff et Lugosi, BF manie un superbe equilibre en un fond d’histoire fantastique a base de transplantation (partielle) de cerveaux et une histoire reminicente des films noirs, mais et surtout, influence par les films de gangsters des annees 30s et 40s.

Ainsi, abonderont course-poursuites, fusillades, poursuites, chantage et manipulations, trahisons en tous genres, reglements de comptes brutaux, poules de cabarets et gangsters rapides de la gachette.

En derniere minute, la production decidera de remanier le casting, permutant ainsi Karloff du role-double de professeur de literature et enemi No.1 avec celui du chirurgien de genie initialement devolu a Lugosi, le role schizophrene sera re-attribue a Stanley Ridges, star passee et quelque peu tombee dans l’oubli, tandis que Lugosi, vera sa contribution degradee au role de sous-gangster ambitieux.

A l’arrivee, et meme si Lugosi fait figure de “perdant” au change, le metrage semble avoir trouve ainsi un tres bon equilibre entre les performances du trio; Karloff dans le role du medecin desirant s’emparer du butin pour financer ses recherches, damnant ainsi son ame, Ridges dans le double-role, qui manie aussi bien qu’un Jeckyll et Hyde les phases alternant humanisme et violence gratuite, la raison vacillante, toujours sur le fil du rasoir, condamne de part sa part d’ombre nouvellement “gagnee” et Lugosi, gangster revanchard, qui essaie de finir le “boulot” commence et en meme temps que de mettre la main sur la “gagnotte”, lui aussi condamne, car sur la liste noir de son ancient accolyte.

La mecanique tres bien rodee, imbriquant les differents protagonistes dont le destin sera maintenant lie par l’intervention de Karloff, les fesant advancer inexorablement vers leurs funestes destinees respectives.

Si Karloff alterne avec son talent habituel, les faces envieuse assoiffee d’argent et altruiste inquiet pour son ami et que Lugosi campe avec brio un gangster violent et pret a tout, ces deux roles restent neanmoins subordonnes a Ridges qui vampirise le metrage grace a sa double performance, ou a coup de maquillage simple il parvient a incarner deux personnages aux antipodes l’un de l’autre pour le prix d’un role, oscillant entre le hero d’un fiml de Frank Capra ou d’un gangster-flick de la Warner.

Un film, qui partant d’un pitch purement fantastique, parvient facilement a se classer parmis les bons films traitant des multiples personalites, le tout dans un decor de film de gangster plus que satisfaisant, meme jubillatoire.

A voir pour la star oubliee qui parvient a clouer les deux “monstres” au mur.

Black Friday: 4 / 5

[Manolito]

Un bon film Universal, certainement, même s'il souffre un peu de son côté "batard", entre deux genres (SF et gangsters). Lugosi est vraiment très en retrait dans cette production, au point qu'il me semble abusif d'y voir une "collaboration" entre lui et Karloff. Mais du solide divertissement hollywoodien classique, un peu oublié, mais vraiment sympathique à découvrir.

[Superwonderscope]

la critique sur le site:

http://www.devildead.com/indexnews.php3?NewsID=10484

[Manolito]

J'avais arrêté ma petite suite de chroniques fantastiques rétro à la fin des années 30, avec "Quasimodo" il me semble, et elle reprend au tout début des années 40 avec ce discret, mais sympathique représentant de l'Âge d'Argent Universal.

Ca fait un peu plus de 2 ans que ce cycle d'articles s'était interrompu, la faute aux "choses de la vie" ; j'espère que cette fois-ci, ça repart une bonne fois pour toute et que vous prendrez du plaisir à les suivre !