Los Abrazos rotos - Pedro Almodovar (2009)

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Superwonderscope
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Los Abrazos rotos - Pedro Almodovar (2009)

Message par Superwonderscope »

Etreintes brisees (menues) Pour la VF

Un realisateur devenu aveugle suite a un accident de voiture n'ecrit plus que des sceanrii. A la faveur d'une proposition d'ecriture de film, les souvenirs vont refluer quant aux evenements qui se sont deroules 14 ans auparavant. Et bien sur, toute la verite n'est pas celle qu'il se l'imaginait depuis ces annees.

Trame archi-classique pour un Almodovar en pilotage automatique. Il pille/rend hommage a Douglas Sirk, une fois de plus. Dans Tacones Lejanos, c'etait le Mirage de la Vie, ici , c'est Magnificent Obsession qui se voit reecrit (tout en fqisant furieusement penser a Parle avec Elle). Ce n'est pas tant un probleme, c est surtout qu on a l'impression d'assister toujours au meme film, cette fois-ci en mode plus bourgeois. Finie la movida et les excentricites, la rebellion. Voici venu le temps des inquietudes et des regrets. La symbolique elephantesque (et c'est qui qui a peur de devenir aveugle, hein? Le Youki?) prend le pas sur le reste. Et aucune emotion ne passe. Dommage pour un melo moderne qui a pour cadre le monde du cinema et ses illusions.
Correctement joue, une Penelope Cruz bien dirigee, des apparitions genre 'best of de ce que j'ai pu faire' avec Chus Lampreave et Rossi De Palma qui volent la vedette a Penelope en une scene, un comble. Joli Scope, lumieres impeccables... d'un point de vue technique, rien a redire...
La construction en flqshback est rendue acceptable de par la nature du sujet du souvenir. Mais c'est agence de maniere assez desequilibree et l'on se languit parfois entre deux memoires qui reviennent a la surface, de durees oscillant entre 5 et 30 minutes... sur 2h09 de metrage, le final a rebondissement devient un peu agacant.

Le point le plus interessant : le film dans le film. Le realisateur a tourne un film qui fut un echec et comprend la raison de l echec 14 ans plus tard. Il decide de remonter le film et l'on voit un extrait vers la fin de ces Etreintes Brisees. C'est un clair hommage a Femmes au bord de la crise nerf, tant par le rythme que les dialogues, les decors, les costumes... et c'est hilarant! C'est bien la le noeud du probleme, c'est qu'il s'agit du film dans le film qui est le plus reussi...

Un Almodovar en mode mineur, donc. Il faut dire qu"il parle a peu pres toujours de la meme chose de la meme maniere> Il sera temps qu'il passe a autre chose...


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Re: Los Abrazos rotos - Pedro Almodovar (2009)

Message par Manolito »

Après la comédie légère et consensuelle de "Volver", Almodovar se plante un peu avec un thriller/mélo à la mise en scène léchée, au propos et à la trame a priori intéressante. Mais malheureusement beaucoup trop dénué de vrai suspens et bien trop long. Le final avec ses révélations inintéressantes et/ou très facilement prévisibles est un vrai supplice. Un ton un peu compassé, un film au propos relativement court par rapport à sa prétention (avec grosses références cinéphiles, très classiques d'ailleurs) et à sa longueur. Bref, un ratage quelque part...

Je ne suis pas très fan de Penélope Cruz, mais il faut reconnaître qu'ici, elle est vraiment superbe. La peintue de son couple avec son patron possessif est sans doute ce qu'il y a de plus réussi dans le métrage.

A notre que pour du cinéma d'auteur, Almodovar reste une valeur commercialement assez sure, puisque malgré son accueil mitigé, "Etreintes brisées" atteint déjà les 700 000 spectateurs, pour une carrière qui n'est pas encore terminée...
manuma
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Re: Los Abrazos rotos - Pedro Almodovar (2009)

Message par manuma »

Peut-être est-ce parce que mon dernier Almodovar remonte à Kika, il y a de ça 15 ans, mais pas trop d'impression de redite de mon côté. Et si je manquais un brin de motivation en l’attaquant, j’avoue avoir été rapidement conquis par cet habile mélange de suspense et de mélodrame, porté par une réalisation qui maîtrise tout de même rudement bien son affaire. Je veux dire par là que lorsque Almodovar souhaite faire passer une idée, une émotion à l’écran, il y parvient avec une élégance cinématographique rare, souvent sans avoir besoin d'employer un seul mot.

Après, il vrai que ça ne suit pas totalement côté scénario. La première moitié fonctionne parfaitement. Ca monte en puissance ... pour retomber lentement mais sûrement en intensité durant la seconde heure et s'achever sur une série de rebondissements par très bien gérés, en plus d'être hyper prévisible pour l'un d'entre eux.

Suffisamment intéressant néanmoins pour me donner envie de me remettre à Almodovar.
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