Le père Frank Shore travaille comme postulateur pour l'Eglise. Suite à la mort d'Helen O'Regan, la statue de la paroisse de Chicago pour laquelle elle travaillait se met à pleurer des larmes de sang aux vertus prodigieuses. Alors que de nombreux fidèles commencent à réclamer la canonisation d'Helen, le père Shore entame son enquête sur cette femme et fait la connaissance de sa fille Roxanne.

La seconde des 3 collaborations entre l'acteur Ed Harris et la cinéaste polonaise Agnieszka Holland (11 ans après le moyen To Kill a priest avec Totofe Lambert et 7 ans avant le très intéressant Copying Beethoven). Produit par Francis Ford Coppola, Ashok Amritraj et Andrew Stevens, The Third Miracle est apparemment tiré d'un best-seller littéraire (le genre du chose qui éveille toujours la suspicion chez moi) écrit par Richard Vetere, le scénariste du Vigilante de William Lustig. On retrouve d'ailleurs en toile de fond de l'histoire un environnement étrangement proche de celui du film de Lustig, puisque l'intrigue se situe dans les quartiers défavorisés d'une grande citée américaine rongée par la délinquance, au début des années 80.
The Third miracle (traduit chez nous par Au coeur du miracle) retrace le parcours spirituel du père Shore, postulateur au sein de l'église catholique ou, pour les non-initiés, prêtre chargé d'enquêter sur les phénomènes miraculeux en vue de monter des dossiers de canonisation. Un personnage et sujet très intéressant mais plutôt casse-gueule, point de départ d'un récit fictionnel qui flirte joliment et audacieusement avec le fantastique tout en posant des questions très terre à terre (sur la foi et la définition de la sainteté). Le film demeure, pour une large part, tout à fait crédible, évite le spectaculaire bon marché, sans non plus esquiver frileusement l'aspect surnaturel de son récit. Chapeau donc à Agnieszka Holland - réalisatrice qui, au passage, m'a rarement déçu - pour ce remarquable travail d'équilibrisme, ainsi qu'à Ed Harris pour son impeccable composition de prêtre tourmenté. A eux-deux ils effacent sans problème les quelques petites imperfections du récit et le parfois visible manque de moyens dont souffre le film dans sa reconstitution, faite à Toronto, du Chicago du début des années 80.
Vu sur le DVD édité en 2007 chez Action & Communication. Une édition économique, proposant cependant le film dans son format d'origine (1:85), avec si j'ai bien compris une option 16/9. 3 versions sonores sont disponibles : Francaise 5.1, anglaise 5.1 et anglaise avec sous-titres. En bonus, pas de miracle : on a droit à quelques bandes annonces dont celle du film et ça s'arrête là.