Free money - Yves Simoneau (1998)

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
manuma
Messages : 3001
Enregistré le : dim. mai 08, 2005 9:44 am
Contact :

Free money - Yves Simoneau (1998)

Message par manuma »

Le Suédois, surveillant en chef de la prison du comté, dirige d’une main de fer sa prison et sa famille, composée de ses 2 filles, sœurs jumelles, et 2 gendres lui servant de larbins,. Les 2 gendres en question, Larry et Bud, découvrent par hasard qu’un train transportant des millions de dollars non marqués, destinés à être détruits, va bientôt traverser la ville.

Image


Demeuré inédit en salles aux Etats-Unis (où il se contenta d’une diffusion en avant-première sur une chaîne du câble) comme chez nous d'ailleurs, cette production canadienne met pourtant en scène rien de moins que Marlon Brando, et ne le convoque pas seulement pour une courte apparition comme l’intégralité de sa filmo depuis Superman pouvait le laisser penser, mais pour un vrai premier rôle orignal, voire même bien gonflé. A ses côtés, hormis Charlie Sheen et Thomas Haden Church, dans des prestations également assez hautes en couleurs, ce serait même plutôt les autres qui font de la figuration. Donald Sutherland (savoureusement sobre, vu le contexte), Mira Sorvino, David Arquette et Martin Sheen – apparaissant le temps d’une seule séquence clin d’œil à Apocalypse Now – ne font en effet quasiment tous que traverser l’écran. Enfin, autre atout de l'entreprise : pour ficeler son mélange de film criminel et de comédie débridée, Free Money s’en remet au solide métier d’Yves Simoneau, un réalisateur jusqu'à présent moins chanceux au cinéma, où il a souvent dû composer avec des scripts de seconde main (Mother’s day, Ignition), qu’à la télévision (Intensity, 44 minutes : The North Hollywood shoot-out, Bury my heart at wounded knee).

Le résultat est quant à lui une strict affaire de goût qui, je veux bien le croire, pourra en dérouter plus d’un. Disons que ça se situe quelque part du Coen brothers, d’inspiration Raising Arizona / Fargo / Burn after reading (la palette est large, je sais, mais c’est dur à décrire plus avec plus de précision) et quelque chose de plus farrellien par moment, notamment dans ses quelques passages humoristiques d’un mauvais goût pleinement assumé (du genre Brando se coinçant la tête dans un chiotte plein de pisse). Reste que l’association de ces diverses influences abouti à quelque chose sortant clairement de l’ordinaire et que, de mon côté, j’ai trouvé ça franchement savoureux dans l’ensemble. Il va sans dire que Brando contribue largement à la réussite de l’entreprise. Jouant sans aucun complexe de son surpoids, transformant en grand-art ce qui chez d’autres n’aurait été que du cabotinage éhonté, avec dans le regard et la gestuelle ce petit côté illuminé en totale impro des grands jours, Brando n’a décidemment peur de rien, et surtout pas d’en faire des tonnes. Maintenant je ne cache qu’il faut prioritairement avoir aimé ses prestations de Missouri Breaks ou The Island of Dr. Moreau pour apprécier celle-ci. Face à lui, Charlie Sheen et Thomas Haden Church ont forcement le cabotinage un peu moins génial, mais s’en sortent tout de même avec les honneurs dans des rôles tout aussi peu gratifiants que celui de Brando (en gros, 2 imbéciles finis). Alertement mené par Yves Simoneau, qui comme d’habitude fait souvent preuve d’une belle élégance dans le choix et la composition de ses cadres, Free money est, en résumé, loin de mériter l’oubli dans lequel il végète depuis sa réalisation.

Vu sur le DVD Zone 2 édité en 2007 par Action & Communication. Le format proposé (1.85, avec choix du 16/9) m’a eu l’air d’être celui d’origine du film, mais jen'en ai pas confirmation et cela reste donc à vérifier. Outre la version française (5.1), l’édition propose une version anglaise (5.1 également) et une version anglaise sous-titrée. Enfin quelques bandes-annonces d’autres titres édités par le label sont disponibles pour les plus motivés.
Répondre