Michael Clayton (2007) Tony Gilroy

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MadXav
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Michael Clayton (2007) Tony Gilroy

Message par MadXav »

Michael Clayton est un mec qui règle vos problème. Un problème juridique délicat ? Clayton connait l'avocat qu'il vous faut. Des démarches à entreprendre ? Michael va vous guider. Une ampoule à changer ? Il connait le meilleur électricien du monde. Vous venez d'écraser un gosse ? Michael vous envoie chez l'Elephant bleu le plus proche... Bref, Michael travaille avec les plus grands et sait jouer de ses contacts pour satisfaire tout le monde. Sauf qu'un jour, un vieil ami avocat pète un câble, reconnait lui-même qu'il est un enfoiré et met en péril tout son cabinet. Michael est appelé à la rescousse mais il ne se doute pas que les enjeu sont bien plus grands...

Atteignant 7.5/10 sur imdb selon près de 50.000 votants, Michael Clayton est un mystère.

Le film se situe dans la catégorie des polars de type "seul contre les puissants" façon L'Affaire Pélican, Traque sur Internet ou La Firme par exemple. En fait, le film aurait pu être un habile croisement entre La Firme et Erin Brokovich. Malheureusement, il n'est au final pas grand d'autre qu'un échec total et impardonnable. D'une mollesse stupéfiante, doté d'enjeu sans ampleur (dans le sens où ils ne sont jamais mis en avant) et bourré de séquences inutiles gonflant artificiellement le tout, Michael Clayton est une gigantesque erreur. On nous montre un Clooney jouant aux cartes. Un intérêt dans l'histoire ? Non. La relation avec son gosse ? Sans objet. La narration commençant par la fin ? Ridicule artifice visant à dynamiser la laborieuse introduction.

En bref, si on purge le film de tout ce qui ne sert à rien, voir dessert carrément l'histoire, on tombe de 2h à 30 minutes de pelloche. Lamentable.

On ne se prend donc pas au jeu, on attend mollement la suite, on espère sentir une certaine pression sur les épaules du héros mais finalement que dalle. Le final s'avère encore plus lamentable puisque le héros parvient à ses fins via le subterfuge le plus prévisible de l'histoire du thriller, déjà utilisé cent fois dans tous les petits polars minables...

Bref, c'est du très médiocre dont on ne retirera pas grand chose, voir rien. Malgré son sujet (une firme agrochimique aux produits toxiques) laissant espérant un léger engagement, le film ne fait que se caresser doucement afin d'éviter tout rapprochement avec des multinationale genre Monsanto par exemple...

Habituellement, Tony Gilroy est scénariste. C'était déjà pas bien glorieux puisqu'il a réussi à transformer les chef d'oeuvres d'espionnage de Robert Ludlum en bêtes films d'action décérébrés. Mais là, en tant que réal, c'est largement pire !
Donc pour moi, c'est le nouvel homme à éviter ! En même temps, j'aurai dû me méfier, vu que c'était produit par Soderbergh...

J'ai vu ça en Blu-Ray. Disque nickel même si la photographie n'a rien à (dé)montrer.
Dessin et sketching liés au cinéma, au voyage, etc. :
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Superwonderscope
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Re: Michael Clayton (2007) Tony Gilroy

Message par Superwonderscope »

Je suis à l'opposé de madxav, j'ai trouvé le film passionnant et les personnages d'une ambiguïté et d'une finesse d'écriture remarquable.

Michael Clayton (Geogre Clooney, donc) est un homme dont l'utilité dans la firme menée par S.Pollack demeure un mystère pour beaucoup. Ancien flic, ancien avocat, il est un 'janitor', entre exécuteur de basses oeuvres ou facilitateur. Une sorte de chainon manquant dans la chaine décisionnaire. C'est là où Tony Gilroy donne justement son talent de narrateur. un homme en proie à un doute naissant, avec un parcours personnel en échec, en recherche de reconnaissance. Clooney joue cela tout en retenue, il est vraiment bon.
Puis le personnage joué par Tilda Swinton. Là aussi, Gilroy choisit l'ambiguité. une femme de pouvoir, une femme dure, décisionnaire mais en proie à des doutes permanents. Elel n'est pas présenter de manière unilatéralement bonne ou méchante. Là aussi, une direction d'acteur impeccable. les scènes où elle se trouve seul face à elle-même, se jaugeant, traquant son image, la trafiquant, ses hésitations... c'est déjà en soit une actrice hors pair et là, elle y est étincelante.

Là où mon analyse diffère aussi de celle de xav, c'est le choix narratif. On est à des lieues de "films à thèse" comme des pochades notoires à la Civil Action de Steve Zaillian. Le problème en lui même (un produit nocif mis sur la marché alors que chacun savait les problèmes de santé qu'il allait causer) n'est pas le vrai sujet du film. Ce sont les "hommes/femmes de l'ombre", les rouages de la mécanique politico-financio-judiciaire, les affres du doute. Les prises de position, aussi, les remises en question, les choix à effectuer. Pas un polar d'action à thèse "bstr". le final, en ce sens, est assez révélateur. Oui, le héros arrive à une fin (en ayant vendu auparavant ses croyances pour des dettes personnelles et non pas par conviction!) mais elle n'est pas au final des plus heureuses pour lui, la caméra ne montre pas de gloriole hollywoodienne, de sens de victoire de de la justice pour tous. Une victoire personnelle. Juste la fin d'un cycle. J'ai trouvé le film très désenchanté.

BD français impeccable, son multidirectionnel avec de jolies ambiances et une photographie feutrée très bien rendue.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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