Avril - Gérald Hustache-Mathieu (2006)

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Superwonderscope
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Avril - Gérald Hustache-Mathieu (2006)

Message par Superwonderscope »

Avril (Sophie Quinton) est une jeune novice dans un couvent dit de "Trappistines" en plein Haut-Doubs. Orpheline, elle a été recueillie bébé par la Mère Supérieure (Geneviève Casile). Au bord de prononcer ses vœux, elle est apostrophée par Soeur Bernadette (Miou-Miou) qui semble regretter la vie passée au couvent. Pendant sa dernière retraite destinée à lui purifier l'âme, Soeur Bernadette lui apprend qu'en fait, elle ne fut pas seule à arriver au couvent. Elle a un frère jumeau (Clément Sibony) dont elle a toujours ignoré l'existence. Avril décide de mettre à profit ces 15 jours et aidé d'un jeune peintre (Nicolas Duvauchelle) , part à la recherche de son frère localisé en Camargue.

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Le sujet fait un peu peur, entre téléfilm France 3 et la touche arty qui va bien.

Le résultat est un joli film touchant, assez drôle et porté par une Sophie Quinton parfaite en novice qui apprend la vie. Il y avait le risque de sombrer dans le ridicule, il n'en est rien, tant le réalisateur/scénariste réussit à faire passer pour une douce folie la galerie de personnages assez atypique qui garnit le film.

Le scénario ménage soigneusement quelques surprises égrenées ça et là, avec une certaine logique et réciprocité dans le comportement des frère/sœur. Volonté d'éloignement (elle recluse dans un couvent, lui dans une cabane au bord de la mer). Caractère atypique (elle souhaitant prononcer ses vœux, lui vivant avec un garçon). Mensonge "forcé" par l'environnement (elle ne lâchant pas sa vie d'avant, lui mentant à ses parents adoptifs)... deux vies en parallèle, montrées par petites touches oscillant entre drame et comédie douce-amère. La relation entre Clément Sibony et son ami (Richaud Valls) est là aussi teintée de ces deux balanciers, mais ne sombrant jamais dans la facilité ou la caricature.
Ce qui équivaut aussi pour le rôle-titre d'Avril, toujours montrée sous une caméra qui traque le regard et le mouvement, en évitant soigneusement de poser tout jugement. Enfin, le personnage un peu en marge de Nicolas Duvauchelle donne aussi pleine mesure dans un registre émotionnel tout en retenue et loin de tout pathos facile.
Scénario qui n'est pas exempt de suspens jusque dans son dernier quart, par ailleurs, ménageant là aussi finement d'autre surprises pour le spectateur.
J'avais lu dans quelques critiques à l'époque que le film possédait un discours contre la religion. Je ne le pense pas, ce n'est pas la foi qui est mise en cause ou le fonctionnement du couvent, mais une illuminée (la Mère Supérieure) qui provoque le changement de cours d'une vie qui n'aurait pas du être, ceci pour satisfaire sa propre volonté de voir évoluer sous ses yeux une vie qu'elle aurait voulu mener. Le tout dans un ordre de nonnes qui n'est plus reconnu par l'Eglise. On pourra ainsi peut être juste reprocher sa dépiction un peu trop caricaturale au final, ce qui parait amusant au premier abord vue la crise qu'elle pique à la fin, mais qui est contre-productif par rapport au film.

Une mise en scène très sûre, une utilisation intelligente des espaces naturels, une symbolique peu appuyée et fort à propos (très belle scène de la découverte de la mer par Avril). .. un petit film inattendu qui fait oublier les maladresses de par son ton sincère et touchant. Et son côté antithèse de la Mélodie du Bonheur lui va à merveille!

Le DVD Z2 sorti par Aventi est de belle qualité sans être renversant (et qui plus est pas cher pour son édition double).
96 minutes. 1.85:1. 16/9

PS : je l'ai classé en section fantastique du fait de sa séquence finale qui laisse à penser que...
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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