Eiichi Kudô chez Wildside

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MadXav
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Eiichi Kudô chez Wildside

Message par MadXav »

Exclu Fnac oblige, c'est dans relatif anonymat que Wildside procède à ressortie de certains de ses "Introuvables".
Ainsi, le coffret Eiichi Kudô sorti en Mars 2007 s'est-il vu subdivisé en trois disques vendus à l'unité depuis deux semaines.

Le coffret était celui-ci :
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A l'unité, cela donne ça pour 12,99euros pièce :

- Treize tueurs (VOSTF, 16/9eme) de 1963
La tête d’un homme est mise à prix, 13 assassins ont 60 jours pour réussir…
Matsudaïra, petit seigneur provincial, fait régner la terreur sur son fief et ceux qu'il traverse chaque fois qu'il se rend à Edo (Tôkyô) ; et comme il est le frère cadet du Shôgun, personne, au gouvernement central, n'ose le condamner. Jusqu'au jour où un ministre donne secrètement l'ordre à son plus fidèle vassal d'organiser son élimination. Lors de son prochain voyage, une redoutable souricière attend le suzerain et son cortège de 50 cavaliers…

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- Le grand Attentat (VOSTF, 16/9eme) 1964
« Ce film de samouraïs est une allégorie réaliste du mouvement radical étudiant des années 60 au Japon » Eiichi Kudo
Jinbo, petit samouraï fonctionnaire sans histoire, voit sa vie basculer le jour où un de ses amis – soupçonné d'appartenir à un groupe révolutionnaire - se réfugie chez lui pour fuir une violente rafle policière. Voulant s'interposer, Jinbo est accusé de complicité tandis que sa femme est tuée devant lui. Il parvient à s'enfuir et, ivre de vengeance, décide d'épouser la cause des révolutionnaires qui sont en train préparer un coup d'état.

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- Les onze guerriers du devoir (VOSTF et 16/9eme) 1967
Peut-on être fidèle à un homme qui sème la terreur ?
Au cours d'un incident frontalier, le seigneur du fief d'Oshi est provoqué et tué par le seigneur du fief voisin, le cruel et despotique Nariatsu. Mais après enquête, le pouvoir central à Edo va donner raison à Nariatsu, car il est le fils de l'ancien Shôgun. Oshi organise sa vengeance : onze samouraïs, parmi les meilleurs guerriers du fief, vont donner leur vie pour réparer l'injustice.

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J'avais fait l'impaase sur le coffret en raison de son prix. Là, à l'unité, je me laisserai bien tenter...
Des opinions sur ces films ???
Dessin et sketching liés au cinéma, au voyage, etc. :
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noar13
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Re: Eiichi Kudô chez Wildside

Message par noar13 »

un must pour tout fan du genre, pour moi le coffret est indispensable

tu peux commencer par le grand attentat
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Filou
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Re: Eiichi Kudô chez Wildside

Message par Filou »

Vu le premier film du coffret que je viens d'acquérir, à savoir Les treize tueurs.

Durant le Japon féodal, un vassal du clan Akashi se suicide pour protester contre le comportement de son maître qui a violé une femme et tué l'époux de cette dernière lors d'une halte dans un fief voisin. Le seigneur d'Akashi étant le frère du Shogun, il est pratiquement intouchable. C'est ainsi que commence une machination visant à assassiner le cruel seigneur...

Bien aimé ce film qui s'inspire un peu des Sept samourai. C'est une belle oeuvre, assez classique dans sa réalisation mais toujours magnifique visuellement, que se soit la photographie ou les cadrages.

La première partie du métrage est entièrement constituée de dialogues et nous présente les nombreux personnages qui participeront à l'assassinat du seigneur. Le récit est dense et il faut faire attention à ne pas se perdre dans les différents noms évoqués. Pourtant, c'est la partie du film que j'ai préféré. Le recrutement des assassins est assez brève, rappelant un peu celle des Sept Samourai. Tous les personnages ne sont pas également traité, certains étant à peine dévoilés, ce qui est un peu dommage pour l'implication émotionnelle. Pourtant, certains personnages sont réellement travaillés, comme le commissaire Shinzaemon et son rival ou encore le personnage qui demande 200 pièces d'or pour faire partie des assassins. La dernière partie du film est un concentré d'action, avec de nombreux combats de sabre et de retournements de situations. L'ensemble manque parfois un peu de clartés mais c'est tout de même un beau morceau de bravoure.

Pas un chef d'ouvre, mais un film soigné qui vaut la peine d'être vu.
"Suicides, assassinations, mad bombers, Mafia hitmen, automobile smash-ups: The Death Hour. A great Sunday night show for the whole family. It'd wipe that fuckin' Disney right off the air."

Network, 1976, Sidney Lumet
savoy1
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Re: Eiichi Kudô chez Wildside

Message par savoy1 »

Le grand attentat

Là encore, cela peut se voir comme une variation sur le thème des Sept samouraï. Sauf qu'ici, pas d'apparition de la populace accablée par les taxes.
On suit les représailles menées par les autorités à l'encontre des supposés meneurs d'un renversement prochain de pouvoir. Pris dans cet engrenage de violences, un samouraï va se mêler au groupe qui fomente un attentat.

Ici, aucune compassion pour les personnages. On est partagé entre le samouraï pour qui l'existence se résume à "ne pas gêner et ne pas être gêné" et des dignitaires tous plus veules les uns que les autres, seul le pouvoir leur important. Au centre, nos félons ne sont guère mieux lotis, la palme revenant à l'illuminé bouddhiste et obsédé sexuel. A noter d'ailleurs que la représentante du sexe faible au sein de la conspiration en est réduite le plus souvent à satisfaire les appétits charnels de ses collègues.
Seuls trouvent grâce aux yeux du réalisateur le héros bien malgré lui. Et un brave artisan, toujours enjoué, dont la scène d' "adieu" à sa famille résonnera longtemps dans ma mémoire, un uppercut d'émotion amené sans crier gare. Tous savent d'ailleurs, dans un même élan de lucidité, qu'ils n'en réchapperont pas.

Ce sont d'ailleurs de nombreuses séquences qui reviendront longtemps en mémoire. Cette caméra portée qui charge telle une bête enragée dans la mêlée de combats bordéliques, jusqu'à ne filmer que le ciel. Cette bataille anarchique où l'on court en tous sens, jusqu'à épuisement dans l'eau boueuse des rizières. La populace piétinée au passage. Pour ma part, détonnant en ce début des 60's.

Et puis ces cadrages parfaits, découpant visages et silhouettes, entravés d'architectures de bois et de papier de riz. Voir ce personnage le sabre à la main, suivant ses potentielles victimes en ombres chinoises, dans un travelling du plus bel effet.
Et la bande son, qui accompagne pendant de longues minutes au rythme d'un tambour métronomique, l'attente de l'attentat.

Bref. Du grand cinoche B, du vrai cinéma populaire, croisant les préoccupations révolutionnaires de son voisin italien de l'époque. Ici pas d'alibi culturel à justifier pour apprécier un métrage nippon.
savoy1
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Re: Eiichi Kudô chez Wildside

Message par savoy1 »

Les onze guerriers du devoir

Encore un film de "commando" pour E. Kudo. Ici il s'agit d'assassiner un seigneur, dans un contexte de regroupement de fiefs et d'augmentation de pouvoir.

Ayant vu ce film dans la foulée du Grand attentat (voir ma chronique ci-dessus), je me vois obligé de le juger à l'aune de ce dernier. Et force est de constater que c'est beaucoup moins intéressant à tous points de vue.
Le grand handicap étant déjà l'absence quasi-totale de caractérisation des samouraïs. Hormis son responsable, le groupe n'est composé que de figures anonymes et interchangeables. Donc pas vraiment moyen de s'intéresser à ces guerriers, sauf en tant qu'entité de masse.
Les acteurs ont tendance à surjouer dans l'énervement et l'hystérie. Le genre d'interprétation qui prête le flanc à la caricature et l'imitation nippone telle que la pratique nos pauvres humoristes du cru.
Côté mise en scène, cadres et photo noir et blanc ne m'ont pas particulièrement attiré l'oeil comme c'est pourtant souvent le cas devant ce genre de spectacle historique.
Bref, une série B que j'ai suivi d'un oeil routinier.

Passons maintenant aux points positifs, car il y en a, quand même.
Côté scénario, s'il y a peu de véritables rebondissements, à noter que l'on ne suit pas l'habituelle préparation, longue et minutieuse, de l'opération. Ici, les personnages, perpétuellement au bord de l'explosion, n'en finissent pas de vouloir précipiter les choses, au risque de tout ficher en l'air. On a ainsi droit à plusieurs séquences de tension bien ressentie. Et si l'on n'a guère l'occasion de s'intéresser aux samouraïs, on a en revanche une contrepartie des actions du groupe sur la famille du meneur. Là, l'honneur rentre plus que jamais en compte.
A noter une coquetterie de style qui fait se succéder la séquence d'une bataille telle que prévue par les belligérants et sa véritable conclusion. Un effet toujours bienvenu.
Enfin, au niveau des qualités, et non la moindre, toujours cette faculté qu'a Eiichi Kudo à capter la nature au moment des scènes d'action. Ici, ce sera une forêt, puis surtout une plaine au petit matin. La brume et le soleil levant jouant leur rôle dans des affrontements toujours sauvages et désordonnés, conduisant les combattants à l'épuisement le plus total.
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