Un noble, Karell Borotyn est decouvert assassine, vide de son sang avec deux estranges marques dans le cou. Si le baron Otto et le Dr. Doskil sont persuades qu’ils s’agit de l’oeuvre d’un vampire—en l’occurrence, le comte Mora qui hanterait le village voisin. L’inspecteur Neumann n’en est pas aussi convaincu…
Tod Browning est un realisateur tout en atmosphere et ne reculant pas pour autant devant les extremes. “Pere” de Dracula (1931) au cinema, il aura donne a Lon Chaney, l’un de ses plus grands success avec London After Midnight (1927) et aura ete jusqu’au choc frontal avec les bien-pensants avec Freaks (1932).
Freaks, representera a l’epoque son plus grand echec, et aussi sa plus lourde croix a porter. Ayant “choque” producteurs et public et ayant perdu cette aura de realisateur “bankable”, Browning se verra dans un premier temps reduit a se remaker lui-meme avec MotV, remake “talkie” inavoue de LAM, ou Lugosi remplacera Chaney.
Le probleme etant neanmoins que, cette fois-ci en position de “vulnerabilite” dans les studios, il n’aura plus aucune latitude pour empecher les interventions des producteurs dans le deroulement de la realisation—et surtout, dans le “final cut” de son metrage.
Montage ou—selon les sources—des allusions sur la relation incestueuse qu’entretenait le comte Mora avec sa fille, ou bien plus prosaiquement des scenes de comedie(?) seraient restees sur la table de montage.
Ainsi, ce qui commencait essentiellement comme une oeuvre “de commande” devant permettre a Browning de “redorer” son blason dans la profession, finira comme un film bancal a tout les niveaux, film ou Browning, sans recours au pseudo d’”Allan Smithee” (une trouvaille pour realisateurs en “delicatesse” avec le resultat final de leur metrage)—cette astuce juridique n’ayant pas encore cours a l’epoque—verra son nom figurer comme seul responsable (coupable?) sur l’affiche d’un film qu’il ne pourrait que renier.
Apparemment amputee d’un quart de sa duree (n peu pres 20 minutes sur 80 initialement au compteur!), le film multiplie ainsi les personnages incongrus, car non decemment presentes a l’ecran; les actions erratiques, car sans queues ni tetes; les details sans fondements, car les explications sont tombees sous les coups de ciseaux; les faux-vrais coupables et vrais-faux innocents, car ne sachant plus reellement qui est qui et pourquoi; les intrigues tortueuses et obsconses, car les tenants et aboutissants se sont perdues dans les poubelles du studio…
Triste spectacle qu’un film qui n’aura pas l’ombre d’une chance, malgre le talent (pourtant connu et reconnu) du realisateur. Une experience a vous faire perdre la foi et changer de profession…
Statuer de nos jours sur MotV tient de la “mission impossible”, tellement le film—monte avec les pieds—empeche de juger de la performance des acteurs; les scenes etant trop deconnectees les unes des autres; le montage trop lent—ou trop rapide, selon que, melangeant scenes a effects speciaux renforcant une impression de film d’epouvante avant de s’enliser dans une conclusion “bateau” qui tiendrait plutot du Titanic cinematographique tellement elle semble hors de propos—voir etre la fin d’un film completement different(!!).
Malheureusement, si MotV est un remake qui n’ose porter son nom, essayer de le comparer a l’original ne sera pas plus possible, LAM ayant vu sa derniere(?) copie detruite dans l’incendie d’une salle d’archive du studio en 1967. Ainsi, a l’heure actuelle, seule une version de 45minutes “montee” a partir de materiel publicitaire (avec intertitres) existe.
Enttre un film mutile a l’extreme, et un metrage perdu dans le temps, LAM / MotV semble etre quelque part un “film maudit”. Ne reste que pour l’amateur, le reve insense qu’un jour, une copie intacte du premier reapparaisse, redonnant son interet au second (pour ne pas dire le “rehabilitant”), ou qu’une version non-tronquee du second refasse surface, donnant ainsi (indirectement) une chance d’apprecier le premier. Un avis de recherches est donc lance a tous ceux possedant des greniers ou caves bien fournies…
Non pas un film a “voir”, que plutot un film a “retrouver”…
Mark of the Vampire: impossible a juger la piece en l’etat…
Mark of the Vampire (1935) – Tod Browning
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Mark of the Vampire (1935) – Tod Browning
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
Re: Mark of the Vampire (1935) – Tod Browning
Je ne serais pas aussi extrême, "La marque du vampire" reste en soi un film aujourd'hui encore très regardable, une réussite de la terreur gothique, au ton au fond assez ironique, entre histoire de détectives et de terreur. Un classique bancal, mais un classique tout de même !
Dans son blog, Patrick Brion précisait à l'occasion de de la rediffusion récent de ce film au Cinéma de Minuit de France 3 à propos des retouches subies par le film :
"A propos de LA MARQUE DU VAMPIRE. Le film a lors de sa sortie américaine été amputé pour lui permettre d'être un film de complément court destiné à accompagner un autre film beaucoup plus long. Ainsi, il n'y est plus fait allusion au suicide du personnage joué par Bela Lugosi. Ce personnage se serait - semble-t-il - suicidé après avoir eu des relations incestueuses avec sa fille. La marque de ce suicide apparaît encore sur la personne du héros car on voir la place où la balle fatale l'aurait atteint."
Dans son blog, Patrick Brion précisait à l'occasion de de la rediffusion récent de ce film au Cinéma de Minuit de France 3 à propos des retouches subies par le film :
"A propos de LA MARQUE DU VAMPIRE. Le film a lors de sa sortie américaine été amputé pour lui permettre d'être un film de complément court destiné à accompagner un autre film beaucoup plus long. Ainsi, il n'y est plus fait allusion au suicide du personnage joué par Bela Lugosi. Ce personnage se serait - semble-t-il - suicidé après avoir eu des relations incestueuses avec sa fille. La marque de ce suicide apparaît encore sur la personne du héros car on voir la place où la balle fatale l'aurait atteint."