Weird Woman (1944) – Reginald Le Borg

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bluesoul
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Weird Woman (1944) – Reginald Le Borg

Message par bluesoul »

Norman Reed, professeur d’universite specialiste (et pourfendeur) de superstitions en tous genres, revient d’un voyage de recherches au terme duquel il a epouse la fille d’un ami et collegue qui a ete elevee par une tribu pratiquant le voodou. Il ne sait pas encore que l’attend un filet d’intrigue, passions, chantage et peut-etre meme meurtre, le tout alimente par les superstitions de sa femme l’attend…

Dans les annees 40s, les studios Universal ont déjà derriere eux la serie des grands classiques, il semblerait que l’entree en guerre du pays, les force egalement a reduire un tant soit peu la voilure en matiere d’ambitions affichees dans leurs productions.

Ainsi sera mise en chantier la serie des films consacres a Inner Sanctum, dont le cahier des charges gravera dans la pierre la necessite de limiter le budget. Une autre regle d’or de cette serie sera de mettre de facon recurrente en vedette Lon Chaney Jr., qui a la meme epoque, et entre The Ghost of Frankenstein (1942), The Wolf Man (1941), Son of Dracula (1943) The Mummy’s Tomb (1942) represente leur grande vedette dans la derniere partie de la serie des “Classic Monsters”.

Deuxieme opus de la serie basee sur l’emission radiophique de suspense Inner Sanctum apres Calling Dr. Death, le metrage (re-)remettra Lon Chaney Jr. en vedette au prise avec un engrenage impitoyable, le tout orchestre encore une fois par Reginald Le Borg a la realisation.

“Pourquoi changer une formule gagnante” pourrait etre la question a se poser devant ce deuxieme volet. Le Borg ayant livre une copie plus que satisfesante avec un premier episode, matine de psychologie ou un Chaney depasse se debattait deja dans une histoire alambiquee, la seule chose qui changera sera la dimension psychologique (cette fois, matinee de surnaturel) qui menera notre victime au bord du gouffre mental.

Weird Woman, titre plutot racolleur et peu disant il faut le dire(!), est base sur le roman “Conjure Wife” de Fritz Leiber, roman qui connaitra encore deux adaptations additionnelle sous les titres de Night of the Eagle (1962) et Witches’ Brew (1980).

Cette fois-ci, le recit prendra la forme d’un ensemble de conspirations alimentees par la superstition de l’epouse de Chaney, qui en prendra d’abord ombrage, avant de de commencer a voir sa raison vaciller face a l’enchainement d’evenements tragiques qui visent son bonheur et peut-etre meme sa vie…

Si le sujet emprunter beaucoup a Night of the Demon (1957) de Jacques Tourneur, qu'il bat au passage de treie annees, le traitement se permet une individualite et une identite propre des plus appreciables.

Encore une fois, Le Borg se montre a l’aise dans son recit et sa realisation, qu’il s’agisse de dances rituelles voodou dans la jungle la plus impenetrable, de joutes verbales et sociales dans des soirees du gratin universitaire, ainsi qu’une tension psychologico-surnaturelle omnipresente, a un tel point que meme le spectateur commence a douter des coincidences prenant place a l’ecran.

Le reste du casting se montre tout a son avantage, qu’il s’agisse d’amoureuse transies, de petits copains jaloux, d’ambitieux professeurs et d’hommes de raison face a leur peurs (et pulsions) les plus primitives.

L’un dans l’autre, un bon petit thriller qui manie aussi bien les peripeties que le fond de son histoire et met en scene des acteurs tres inspires.

A voir, car un film qui sait se montrer plus ruse et retors qu’il pourrait n’y paraitre.

Weird Woman : 4 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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