A la fin du 19eme siècle, Mathias, le tenancier d’une auberge essaie en Alsace, de s’arroger les voix des habitants du village a coup de “tournees” et credits au detriment de son commerce, ce en vue de devenir bourgemestre. Malgre le sens des economies de son epouse, ses dettes l’etouffent de plus en plus, jusqu’a ce que le plus feroce d’entre eux, lui propose d’epouser sa fille en echange de l’annullation de ses dettes. Refusant, Mathias, se trouve accule et desespere, jusqu’a ce qu’un soir d’hiver un riche voyager seul s’arrete a son auberge. Mathias prend une decision fatale…
James Young, realisateur de films muet, a oeuvre de 1912 a 1928. En fait, TB sera son troisieme avant-dernier film.
Le script quant a lui, est adapte, non pas de Poe comme le pretend le film, mais d’une piece de theatre; Le Juif Polonais.
En fait, tenant plus du drame rurale, que de l’epouvante suggeree par le nom (tres) librement associe a Poe, et risquerait de tomber dans l’oubli, si au generique ne figurait pas les nom de Lionel Barrymore (It’s a Wonderful Life (1946), The Devil Doll (1936) ) et de Boris Karloff (The Mummy (1932), The Old Dark House (1932), The Ghoul (1932), Frankenstein (1931) ), ce dernier dans un role tres secondaire, mais neanmoins marquant, car inquietant et aux relents funestes...
Meme, si l’histoire n’a au fond l’air guere marquante, elle n’en est pas moins rondement menee, notamment par la prestance des acteurs—Barrymore en tete, ainsi que des (seconds) roles bien remplis et interpretes.
Si l’histoire n’est pas de Poe, elle possede neanmoins quelques relents “Poesiens”, tels la (mauvaise) conscience qui ronge Barrymore, les apparitions spectrales de la victime, ainsi que les manifestations surnaturelles ou pyschotiques dont seul sera victime Barrymore.
A ce titre, les quelques effects speciaux (d’optiques) sont simples (l’on est en 1926!), mais bien realizes et depassent quand meme ceux de Melies a ses debuts.
La realisation en exterieurs et interieurs, parvient a eviter le statisme de la filiation avec le theatre et inherentes aux films muets, qui a l’epoque n’etaient souvent que de simples variations “cinematographiques” du theatres.
Comme tout bon film muet, le but du jeu est de transmettre le message, et ce, sans le verbe (parle). Le jeu, la presence et le charisme des acteurs restant une donne fondamentale, que plus que jamais, le realisateur devra servir.
A ce jeu-la, Young fait un excellent travail, et que ce soit Barrymore en tete-a-tete, les sinistres apparitions de Karloff, l’ingenuite de la fille de Barrymore (Annette), telle l’araignee dans sa toile; Gustav von Seyfferitz, dans le role de du creancier ou encore les reves dictes par la culpabilite de Barrymore, la mise en scene sait creer ses petits “effets”.
Comme souvent dans les films muets, “la bande-son” ne se limite qu’ son “accopampagnent en salle”. Simple, elle aussi, elle “colle” parfaitement aux images et au metrage.
L’un dans l’autre, et sans parler nullement de “super-productions” muette—n’est pas D. W. Griffith qui veut, du realisateur aux acteurs, tous y vont de leur apport de talents a l’entreprise.
Meme si non type “horreur” ou “fantastique” au sens moderne des termes et beneficiant d’une fin on ne peut plus “plan-plan” (et morale(!), alors que tout le reste du film laisse filtrer une amorlite assez prononee(!) ), un drame a tendance surnaturelle, qui retient sans probleme l’attention et livre un spectacle qui (a l’epoque) devait etre considere de bonne qualite.
Muet, non pas en noir et blanc, mais en couleurs “sepias”, theatral, mais indubitablement l’ancetre direct des metrages modernes. A voir donc.
The Bells: 4 / 5
The Bells (1926) – James Young
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The Bells (1926) – James Young
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