Un homme, gardien de nuit au troisieme etage de la Tour Eiffel se reveille un matin et decouvre, non pas une ville “endormie”, mais une ville “deserte”. Paris videe de ses habitants? Non, ils sont paralyses! Commence ainsi, son exploration d’une ville hors du temps, et hors de la realite. Une balade dans une ville devenue silencieuse et…poetique…
Si Rene Clair est plus connu de nos jours pour des metrages telle La Beaute du Diable (1950), And then, there were none (1945), It happened Tomorrow (1944), I married a Witch (1942), The Ghost goes West (1935)—pour ne citer que des fantastiques fantastiques—a aussi commence “petit”. Ainsi, Pqd est son deuxieme metrage “tout court” et contient déjà certains des elements-cles de son style cinematographique: poesie dans la mise en images, irrealite s’ingerrant dans la realite, mais aussi personnages quelque part delicieusement “decalles” (dans le sens “sympathique” du terme).
Par des moyens derisoires et une mise en scenes simple—mais tres bien servies par ses acteurs, Rene clair parvient a creer, non pas un court metrage post-apocalyptique, mais surrealiste. Non pas du surrealisme onirico-inquietant tel que pratique par Luis Bunuel et Salvador Dali, mais tout simplement poetique, (gentiment) anarchiste et non denuee d’humour, (ni de suspense), car marquant literalement une “pause” dans ce qui etait (déjà) a l’epoque la vie trepidante d’une grande capitale.
Il est egalement etrange de remarquer que de nombreuses problematiques des “post-apocalypse” se voient déjà traitees dans ce qui est: un court-metrage, francais de surcroit, et datant de 1924. Comme quoi, le cinema—comme l’histoire, sont condamnes a se repeter.
A voir, pour se permettre une “pause” et souffler un petit coup, ainsi que pour gouter au luxe de se tenir au “sommet du monde”, tels des mimes funambules…
Paris qui dort: 4.5 / 5
Paris qui dort (1925) – Rene Clair (court metrage)
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Paris qui dort (1925) – Rene Clair (court metrage)
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
Re: Paris qui dort (1925) – Rene Clair (court metrage)
Un très charmant petit classique fondateur de la SF cinématographique à tendance surréaliste, le cousin souriant et léger des films surréalistes bien plus sombres de Bunuel. Beaucoup de charme, divertissant et fondateur d'un genre à lui tout seul, maintes fois revus depuis, des personnages isolés errant dans une ville étrangement inerte...