L’enquete de Mr. Moto sur un reseau de contrebandiers l’entrainera du Chinatown de San Francisco aux bas-fonds de Shanghai. Son periple lui fera croiser le fils d’un riche marchant, qui pourrait etre la cle de son enquete.
Ayant commence a se roder sur les “enqueteurs asiatiques” avec Charlie Chan debut des annees 30s; dans les deuxieme moitie des annees 30s, la Fox decide d’enfoncer le clou avec un autre hero de l’insondable orient, mais ne de la plume d’un autre auteur americain ???? (John P. Marquand cette fois, et non plus Earl Derr Biggers decede entre-temps). Seront ainsi realises huit metrage mettant en scene Peter Lorre dans le role-titre.
La tournure que prendra les relations nippo-americaine en 1941 avec l’”affaire Pearl Harbour” entrainera bien sur(!) une mise en sommeille, et ce, jusqu’a nos jours, des aventures du perspicace enqueteur japonais. A noter que par contre, la “brouille” entre les deux grands autour du controle de l’Ocean Pacifique, ne se revelant d’aucune incidence sur les aventures du concurrent direct de Mr. Moto; Charlie Chan qui continuera sa carriere jusqu’a la fin des annees 40s, avant d’etre, sans doute, lui aussi victime d’un “refroidissement” des relations entre les Etats-Unis et son pays d’origine, pour ensuite occasionnellement re-apparaitre—parfois meme a la television. En fait, un metrage mettant en scene sa petit-fille(!) est d’ailleurs prevu pour 2011.
Norman Foster, dont TfMM sera le troisieme metrage, aura déjà travaille sur deux films a suspense; I cover Chinatown (1936) et Fair Waning (1937) dont le premier fait eminament reference a une intrigue “orientale”. Par la suite, il semble se consacrer plus ou moins au genre, car oeuvrant sur tant Mr. Moto (Thank you, Mr. Moto (193), Mr. Moto takes a Chance (1938), Mr. Moto’s Last Warning (1939) ) que Charlie Chan (Charlie Chan in Reno (1939), Charlie Chan at Treasure Island (1939), Charlie Chan in Panama (1940) ) avant de “tourner la page” et s’attaquer a des genres moins “ethno-types”, pour ensuite finir sa carriere a la television.
Comme son illustre collegue, Mr. Moto s’habille a l’occidental, aimera les aphorismes et autres proverbes (seulement dans deux volets, dont celui-ci), pratiquera l’art du haiku (une forme de poesie japonaise) et restera profondement insondable aux esprits occidentaux que nous sommes. Japonais, il sera egalement froid, calculateur, observateur, pratiquera le Jiu-Jitsu et un cynisme qui ne porte pas son nom, le tout, en etant parfaitement maniere et affable. Bref, meme si globalement “positifs”, des “stereotypes” neanmoins.
La transformation physique de Lorre, quant a elle, semble se limite a une superbe raie sur le cote et a une paire de lunettes sur le nez. En fait, il reutilisera son experience sur la serie des Mr. Moto pour son interpretation de l’agent de l’empire japonais dans Invisible Agent (1942), ajoutant un parallele interessant ou un meme acteur incarnera l’image d’un “hero” et accessoirement “allie des occidentaux” dans la serie presente, se montrera sujet loyal de son pays et combattra ces derniers avec un meme “soucis de la perfection” dans un autre metrage. Il ne serait quelque part, pas faux, d’identifier le comte ???? de Invisible Agent a Mr. Moto.
Peter Lorre, sera gentiment seconde par le jeune premier du film, Thomas Beck, qui est surtout connu pour sa participation recurrente aux serie de—justement—Mr. Moto, mais aussi Charlie Chan. Si sa carriere se limitera aux annees 30s, celle de sa partenaire dans ce metrage (Virginia Field) s’entendra jusqu’au annees 70s et a la television.
Mr. Moto est l’un de ces heros asiatiques interpretes par des acteurs non-asiatiques (ici: Peter Lorre (austro-americain) ), tels ses collegues “crime-fighters” que sont Mr. Wong (Boris Karloff (anglais) ), Charlie Chan (Warner Oland (suedois) et Sidney Toler (ecossaise) ). Parmi les anti-heros, l’on reconnaitra surtout le (chinois) sinister Fu Man Chu (qui cumulera les interpretations de H. Agar Lyons, Warner Oland, Boris Karloff, Henry Brandon, David T. Bamberg, Glen Gordon, Christopher Lee, Paul Naschy et d’aures encore).
Si l’enquete, ne se devoilant que peu au spectateur, manque parfois de clarete (p.ex. le tatouage des membres de l’organization laisse apparaitre celle-ci plus comme une secte ou un culte criminel qu’autre chose), ainsi que l’habitude de l’epoque de ne laisser entr’appercevoir au public qu’une partie infime et confuse des donnees de l’enquete pour laisser plus de chances au hero de faire prevue de “sagacite”, ainsi que l’interpretation de Lorre qui reste tres (trop?) distancee, le rythme par contre, reste alerte, les bagarres sont bien amenees (meme si l’on devine aisement qu’elle ne sont pas effectuees par Lorre!), les deguisements de ce dernier sont parfaits (et seul sa voix si caracteristique ne le trahit). Bref, l’on ne s’ennuie pas. En somme, le metrage laisse augurer de bonnes choses a venir.
En fait, le plus grand reproche que l’on pourrait addresser au metrage, pourrait etre qu’une partie importante se deroule sur un bateau, ce qui reste peu “exotique”, heureusement que le debut et la fin du metrage parviennent a donner un peu le change.
A voir, pour faire connaissance avec le concurrent direct (et nippon) du sagace chinois Charlie Chan.
Think fast, Mr. Moto: 3.5 / 5
Think fast, Mr. Moto (1937) - Norman Foster
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Think fast, Mr. Moto (1937) - Norman Foster
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
Re: Think fast, Mr. Moto (1937) - Norman Foster
Le seul que j'ai vu pour le moment. En deça des quelques Charlie Chan que je connais, mais très loin d'être sans charme. Une petite bande de studio pleine d'humour portée par une savoureuse prestation de Mister Lorre. Me ferait bien les autres, à l'occasion.