The Informers - Gregor Jordan (2008)

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Superwonderscope
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The Informers - Gregor Jordan (2008)

Message par Superwonderscope »

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Ecrit par Brett Easton Ellis, et réalisé par Gregor Jordan (Ned Kelly): une vision de L.A en 1983. Une jeunesse dorée goinfrée de cocaïne et de sexe dont les vies ennuyées se télescopent avec la mort d'un des leurs. Le tout entrelacé avec des trajectoires paumées.

Billy Bob Thornton est en producteur de cinéma couchant avec une présentatrice télé (Winona Ryder) mais qui tente de se rabibocher avec sa femme à la dérive (Kim Basinger) pour des raisons financières, au final. Un trafiquant d'enfant (Mickey Rourke) qui tente un coup désepéré en planquant un gamin "à livrer" chez un concierge d'hotel (Brad Renfro, obèse et bourré de tics §£ ). Un père alcoolique (Chris Isaak) qui tente de se rapprocher de son fils (Lou taylor Pucci) lors d'un voyage à Hawaïi. Un chanteur anglais drogué jusqu'à la moelle (Mel raido) qui trompe son ennui en couchant avec des adolescents.

Tous des personnages en rupture de leur vie, à la recherche d'une certaine rédemption. Par le sexe, par la drogue, par l'amour, par le fric, par l'alcool. Une société complètement insouciante, basée sur la jouissance du moment, inconsciente du monde qui se dérobe autour d'eux, avec entre autres l'avènement du SIDA. Une nouvelle ère qui semble cependant naître à la toute fin du film, sur la plage, avec probablement la plus belle scène du film:
Spoiler : :
Amber Heard allongée sur la sable, atteinte du SIDA, qui souhaite désespérément du soleil encore et encore et Jon Foster la laissant mourir, lui indiquant que de soleil, il n'y en a plus. Il s éloigne d'elle en plan large sur la palge. Magnifique et cruel.
Visuellement, c'est splendide. Un Scope utilisé de manière assez majestueuse, photographie lumineuse qui appuie sur les décors luxueux vs la vacuité des vies décrites. Coté acteurs, hormis la distribution mise en avant (les acteurs/actrices sur l'affiche n'ont en fait que des seconds roles), le jeune casting est absolument parfait dans des rôles qui mettent en avant le fait qu'ils ont tout... mais ne sont contents en fait de pas grand chose. Amber Heard, splendide, passe les 3/4 du film à moitié nue. Les scènes de consommation de drogue et de sexe à tous les étages abondent. Jon Foster fait un héros qui doute crédible (mais qui manque le cote déchéance primaire d'un Robert Downey Jr dans Neige sur Beverly hills, par exemple) mais c'est surtout Lou Taylor Pucci qui sort du lot. Les scènes entre lui et Chris Isaak (épatant en père imbibé d'alcool) sont les plus réussies du film. les plus impliquantes, certainement, et les plus cruelles dans une relation père:fils glaciale.

Le problème majeur du film est la durée : 98 minutes. Des choix de montage quelquefois curieux et une écriture parfois chaotique. De ce fait, vue la pléthore de personnages, on ne s'attache pas suffisamment à les voir évoluer. Winona Ryder est entr'aperçue le temps de 2/3 scènes, idem pour Kim Basinger (plutôt bonne actrice cette fois-ci)... l'accent est clairement mis sur le groupe de jeunes et les histoires satellites perdent de leur force. Certes, le film ne possède pas de problème de rythme particulier, mais les histoires apparaissent parfois vaines et inutiles (comme celle du traffic d'enfant). ce qui rajoute au côté pervers voulu par l'auteur, mais c'est facile et racoleur. ET cela déséquilibre le film, on sent qu'il manque pas mal de chair autour de l'os...ce qui laisse comme un gout d'inachevé. Le film essaye de capturer cette ambiance ambivalente de jouissance par tous les moyens , de personnages qui ne peuvent/ne veulent faire face aux conséquences de leurs actes mais échoue à nous faire ressentir un quelconque sentiment envers eux.

Ceci dit, les années 80 sont vivaces à l'écran, la bande son colle là aussi bien (Le film commence par le "New Gold Dream" de Simple Minds, on y entend aussi Gary Numan, Wang Chung... et une amusante scène d'enterrement où la mère du mort indique que la volonté de son fils était de faire jouer "Shadows of the night" de Pat Benatar :D ). Et un score de Christopher Young décalé, en rupture totale de ce qu'il fait habituellement.

Visiblement, il existe une version plus longue que Ellis apprécie, mais la version cinéma fut raccourcie pour l'occasion. Ce ne qui donne pas la meilleure image du film, la sortie ayant par ailleurs été complètement ratée, le film ayant disparu des écrans au bout d'une semaine d'exploitation. ce qui sent par ailleurs l'opération financière plus qu'un vrai investissement cinématographique.

Malheureusement, le dvd Z1 de chez Sony ne propose que la version cinéma (2.40:1, 16/9 et un 5.1 de très bonne facture... tous les canaux sont sollicités de manière efficace, la scène d'ouverture donne le la en ce sens...image stable aux couleurs superbes). Pas encore vu le making of ou ecouté le commentaire.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Filou
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Re: The Informers - Gregor Jordan (2008)

Message par Filou »

Je remonte le thread car le film est sortis en Blu-ray et en DVD chez Metropolitan. C'est quand même une adaptation de Bret Easton Ellis (American Psycho). J'hésites à prendre le Blu-ray. D'autres avis pour me motiver à le prendre ?
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hitcher
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Re: The Informers - Gregor Jordan (2008)

Message par hitcher »

J'ai bien aimé l'ambiance particulière du film.
C'est pas aussi réussi que Rules of Attraction, mais c'est quand même pas mal.
Après, est-ce que ça vaut le coup d'investir dans le blu-ray? Je sais pas.
Si t'es un fan d'Ellis, pourquoi pas...
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Si on m'avait dit qu'un jour le forum Devil Dead tomberait dans les mains de personnes woke et intolérantes. §£
Et pourtant...
san
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Re: The Informers - Gregor Jordan (2008)

Message par san »

J'avais pas accroché...mais vu la critique, je vais regarder avec plus d'attention, j'ai dù louper des choses importantes! !! :wink:
manuma
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Re: The Informers - Gregor Jordan (2008)

Message par manuma »

Pas parfait, mais pas mal du tout quand même. Niveau reproche, je rejoins l’avis de S’perwondie : 90 minutes pour un film aussi ambitieux, avec autant de protagonistes, c’est un peu juste. Le film donne au final la fâcheuse impression de n’avoir que survolé la plupart de ses intrigues et personnages. La fin vous tombe dessus pratiquement sans prévenir.

Et c’est d’autant plus rageant que tout ça est bien écrit, bien réalisé et interprété. L’ambiance super chic, toc et libertaire de ces années-là, avec ce côté « fin d'époque » qui flotte dans l’air, est impeccablement rendue. Le regard moqueur posé sur l'industrie hollywoodienne de l'époque confère quelques bons points supplémentaires au film. On nous parle que de projets débilitants : un gamin de 12 ans qui devient président des Etats-Unis, une voiture qui parle, un rock star enlevée par des aliens. Et effectivement la dernière séquence claque bien. Dommage qu’elle arrive si rapidement.

M’en vais commander le score de Young, qui m’a bien tapé dans l’oreille.
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