
Ecrit par Brett Easton Ellis, et réalisé par Gregor Jordan (Ned Kelly): une vision de L.A en 1983. Une jeunesse dorée goinfrée de cocaïne et de sexe dont les vies ennuyées se télescopent avec la mort d'un des leurs. Le tout entrelacé avec des trajectoires paumées.
Billy Bob Thornton est en producteur de cinéma couchant avec une présentatrice télé (Winona Ryder) mais qui tente de se rabibocher avec sa femme à la dérive (Kim Basinger) pour des raisons financières, au final. Un trafiquant d'enfant (Mickey Rourke) qui tente un coup désepéré en planquant un gamin "à livrer" chez un concierge d'hotel (Brad Renfro, obèse et bourré de tics

Tous des personnages en rupture de leur vie, à la recherche d'une certaine rédemption. Par le sexe, par la drogue, par l'amour, par le fric, par l'alcool. Une société complètement insouciante, basée sur la jouissance du moment, inconsciente du monde qui se dérobe autour d'eux, avec entre autres l'avènement du SIDA. Une nouvelle ère qui semble cependant naître à la toute fin du film, sur la plage, avec probablement la plus belle scène du film:
Spoiler : :
Le problème majeur du film est la durée : 98 minutes. Des choix de montage quelquefois curieux et une écriture parfois chaotique. De ce fait, vue la pléthore de personnages, on ne s'attache pas suffisamment à les voir évoluer. Winona Ryder est entr'aperçue le temps de 2/3 scènes, idem pour Kim Basinger (plutôt bonne actrice cette fois-ci)... l'accent est clairement mis sur le groupe de jeunes et les histoires satellites perdent de leur force. Certes, le film ne possède pas de problème de rythme particulier, mais les histoires apparaissent parfois vaines et inutiles (comme celle du traffic d'enfant). ce qui rajoute au côté pervers voulu par l'auteur, mais c'est facile et racoleur. ET cela déséquilibre le film, on sent qu'il manque pas mal de chair autour de l'os...ce qui laisse comme un gout d'inachevé. Le film essaye de capturer cette ambiance ambivalente de jouissance par tous les moyens , de personnages qui ne peuvent/ne veulent faire face aux conséquences de leurs actes mais échoue à nous faire ressentir un quelconque sentiment envers eux.
Ceci dit, les années 80 sont vivaces à l'écran, la bande son colle là aussi bien (Le film commence par le "New Gold Dream" de Simple Minds, on y entend aussi Gary Numan, Wang Chung... et une amusante scène d'enterrement où la mère du mort indique que la volonté de son fils était de faire jouer "Shadows of the night" de Pat Benatar

Visiblement, il existe une version plus longue que Ellis apprécie, mais la version cinéma fut raccourcie pour l'occasion. Ce ne qui donne pas la meilleure image du film, la sortie ayant par ailleurs été complètement ratée, le film ayant disparu des écrans au bout d'une semaine d'exploitation. ce qui sent par ailleurs l'opération financière plus qu'un vrai investissement cinématographique.
Malheureusement, le dvd Z1 de chez Sony ne propose que la version cinéma (2.40:1, 16/9 et un 5.1 de très bonne facture... tous les canaux sont sollicités de manière efficace, la scène d'ouverture donne le la en ce sens...image stable aux couleurs superbes). Pas encore vu le making of ou ecouté le commentaire.