
Sur une terre post-apocalyptique, un aventurier nommé Rage



Sans aucun autre rapport avec Rush de sinistre mémoire que de se dérouler dans un monde post-apocalytique et d'avoir comme principal protagoniste le monolithique Bruno Minniti alias Conras Nichols notre irremplacable Thor, les distributeurs français semblent avoir eu autant d'imagination que Ricci en intitulant Rabbia-Fuoco incrociato, Rush 2.
Après ce désastre rigolo qu'était Rush on ne pouvait guère s'attendre à un miracle avec ce nouveau film de Ricci qu'une ouverture prometteuse laissait pourtant sous entendre. Aprés quelques stock-shots cataclysmiques nous voilà projetés dans une ville en ruines- en fait de vieilles usines désaffectées- où un groupe de militaires traquent quelques mutants irradiés au milieu de fumigènes blanchâtres.
L'effet est de courte durée puisque dés l'arrivée de Rage, bel aventurier apparemment recherché pour de bien mystèrieuses raisons que le scénariste n'a pas jugé bon de nous expliquer, tout bascule. A partir de cet instant, Rush 2 devient un grand n'importe quoi.
Sur un semblant de scénario ( Rage accompagne nos militaires à la recherche d'un stock d'uranium susceptible de redonner vie à notre Terre!!!!) Ricci aidé ici pour cette co-production italo-hispanique de Alfonso Balcazar accumule les non sens et les incohérences de façon quasi olympienne avec une telle désinvolture qu'entre deux éclats de rire on reste bouche-bée.
Tourné dans ces sempiternelles carrières et plaines romaines censées nous renvoyer l'image d'un monde ravagé, il est bien difficile de croire un seul instant à ces aventures tant elles baignent dans la stupidité voire la profonde bêtise.
Malgré les radiations représentées par des fumigènes blancs et autres pluies acides, Ricci enchaine les plans de forêts verdoyantes dans lesquelles se balladent en jean-baskets quelques survivants de l'Holocauste quand ils ne roulent pas en jeep ou en volvo.

Comment ne pas pouffer devant ces militaires dont les combinaisons anti-radiations ne cachent qu'une partie de leur corps si toutefois ils ne les enlèvent pas totalement!!

Si Rage change de nom au gré du scénariste, si Ricci appele sa base Omega alors que son symbole est Alpha, si le monde souterrain n'est qu'un entrepôt doté d'une porte coulissante et d'un écran géant, si le Grand Maître est un paralytique en toge blanche, que penser de ces combats mollassons entrecoupés de dialogues consternants qui meneront au flamboyant final où nos militaires attaquent un train en pleine course- autrement dit une locomotive poussive- sur fond de musique disco.
Vu le ridicule de l'entreprise gageons que Stelvo Cipriani a dû ressortir de ses tiroirs une vieille composition oubliée qu'il colla par dessus ces images.
Ricci semble avoir vu 2020 texas gladiators de D'Amato puisqu'il tente à son tour de méler à son consternant post-nuke des réminescences western. On a donc droit à une horde de brigands ringards en guise d'indiens qui ont troqué leur cheval pour des voitures afin d'attaquer un train. On est alors face à un étrange salmigondi, une sorte de ratatouille étonnante où Ricci mélange tout ce qu'il peut mélanger.
Si parfois un tel mélange peut être drôle à l'exemple de 2020 Texas gladiators, cela devient vite indigeste ici.
Ce sera donc plus de dépit qu'on sourira que de joie.
Narquois jusqu'au bout, il se permet un rebondissement faramineux qui découragera le plus fervent des spectateurs puisqu'on découvrira qu'il n'y a pas d'uranium mais en revanche nos héros trouveront une Bible presque aussi grosse qu'une valise

Aux cotés de Minniti, acteur fétiche de Ricci qui au fil des films gagne en muscle et en raideur ce qu'il perd en talent et ressemble plus que jamais à un Playmobil, on reconnaitra le filiforme Werner Pochath qui semble être le seul à croire un tant soit peu à cette catastrophe, véritable holocauste pelliculaire. Voilà peut être le vrai miracle du film!
Rush premier du nom brillait de médiocrité sous ses filtres rouges mais avait ce petit coté bon enfant, Rush 2 balaie cette médiocrité par sa simplicité intellectuelle et son abyssale bêtise qui aura vite raison du plus endurci des bissophiles.
Rush 2 rejoint ces séries Z fauchées que sont Le chevalier du monde perdu ou Cherry 2000.
Si comique soit il, c'est l'ennui et l'agacement qui prendront cette fois le dessus.
Le corbeau irradié qui de bible ne connait que le kamasutra.
