Brock's last case - David Lowell Rich (1973)

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manuma
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Brock's last case - David Lowell Rich (1973)

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Après vingt ans de service à New York, le lieutenant Max Brock raccroche les armes. Il se retire dans sa ferme de Californie, où il a l'intention de cultiver des oranges. Sur place, il découvre que sa propriété n'est qu'une ruine et que son régisseur, Arthur Godencorn, un Indien, est accusé d'avoir assassiné le shérif. Seule l'institutrice, que la condition misérable des Indiens révolte, défend le malheureux. Brock est victime d'un attentat. Son sang ne fait qu'un tour. L'ancien policier retrouve ses réflexes professionnels ...

David Lowell Rich : voilà un nom que j’associe automatiquement à ce supersonique nanar d’Airport 80 : Concorde. Pourtant, il serait injuste de résumer la carrière du bonhomme à ce seul contre exploit cinématographique. A côté de ça on lui doit en effet quelques bandes nettement plus honorables comme A Lovely Way to die, petit polar décontracte réunissant un Kirk Douglas en légère roue libre et une Sylva Koscina au sommet de sa beauté, l’efficace suspense horrifique Eye of the cat (et sa remarquable partition atonale de Schifrin), le solide drame politique The Defection of Simas Kudirka ou encore, signé la même année que le Brock’s last case qui nous intéresse ici, l’improbable et amusant That Man bolt avec Fred Williamson en James bond black spécialiste des arts martiaux. Autant de titres – et sans doute plein d’autres encore que je ne connais pas, comme son Satan’s School for girls qui semble posséder sa petite réputation outre Atlantique - poussant à la reconsidération d’un télé/cinéaste certes sans véritable personnalité mais des plus capables, pour peu qu’on lui confie des sujets intéressants nécessitant prioritairement de sa part de solides compétences techniques.

Et un bon petit script sans trop d’ambition, c’est justement ce que propose ce Brock’s last case. Un scénario qui mise par ailleurs autant sur l’étude de son personnage principal que sur sa trame policière, relativement balisée quant à elle, pour une œuvre lorgnant pas mal du côté de la comédie policière, avec sa galerie de personnages pittoresques épaulant notre héros et ses dialogues ne manquant pas de savoureuses reparties. Précisons ici, afin d’expliquer cette approche, que Brock’s last case fut un temps envisagé comme pilote d’une future série mettant en scène ce personnage de détective new-yorkais à la retraite, perspicace, dur-à-cuir et pas toujours bien embouché, qu’enfile à la perfection Richard Widmark. Le projet sera cependant abandonné suite au peu d’audience récolté par ce téléfilm.

Ne reste plus à David Lowell Rich qu’à emballer proprement le tout. Ce dont il s’acquitte sans difficulté, signant une mise en scène enlevée qui, loin de se contenter du minimum, s’essaye au plan subjectif (la poursuite du début et celle de la fin), nous sert à l’occasion de jolis mouvements de grue, et exploite très correctement ses extérieurs. Du bon boulot dynamisé par un montage carré de Frank Morriss (monteur attitré de John Badham, du Duel de Spielberg et des premiers films de Zemeckis), une photographie soignée du vétéran Russell Metty et une partition musicale bien nerveuse de Charles Gross, combinant orchestre classique, musique folk et rythmes pop-jazz, un peu dans la veine de ce que faisaient au même moment Charles Bernstein et Jerry Fielding.

Diffusé en ce moment sur Ciné Polar, en VF. titre français : La Dernière enquête.
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