
La gatta in calore: Sex drugs and trash!!
Sous ce titre étrange ne se cache pourtant pas une oeuvre érotiquement torride et lubrique mais avant tout un drame passionnel troublant.
La gatta in calore est un érotico-thriller qui joue essentiellement sur l'atmosphère, l'atmosphère de détresse vécue par Emma, épouse délaissée par un mari qui lui préfère son travail. Elle finira par desespoir et frustration sexuelle par se jeter dans les bras de son nouveau voisin, Maurizio, jeune homme sauvage qu'elle observe la nuit à travers les persiennes en train de faire l'amour à ses amantes de passage.
Mais l'étrange, le sordide et la violence vont vite faire intrusion dans ce quotidien.
Emma l'observe et s'aperçoit de l'étrange comportement du jeune homme, battant ses amantes et les jetant nue dehors. Il semble cacher un terrible secret mais poussée par la frustration, elle va passer outre et se jeter dans ses bras.
Construit à l'envers, le film débute par la découverte du corps du jeune homme par le mari et de sa femme hagarde dans la cuisine.
Par flash-back on va assister aux evenements qui ont conduit au drame.
Petit à petit, Rossati dévoile la vie de Maurizio et l'enfer que va connaitre par amour Emma.
Le film prend alors une tournure sordide au climat plutôt malsain. Maurizio est adepte des drogues dures qui le conduisent à des accés de violence et des pulsions sexuelles particulièrement sauvages.
Se succédent alors une série de scènes chocs auquelles participe contre son gré Emma, scénes d'orgies où se mélent sexe et drogues.
La gatta in calore prend alors des allures de cauchemar eveillé, véritable trip sous acide que Rossati filme à l'aide de lentilles déformantes, kaleidoscope de visages grimaçants, putains ricanantes se déchainant sur Emma pendant que Maurizio se repait du spectacle, hilare. La caméra glisse au sol, reptilienne, un sol jonché de bougies donnant des airs de messe noire, sabbat de sexe et de drogue, à ces actes contre nature jusqu'au drame final qui donnera au film son titre et toute la lumière sur cette chatte en chaleur qui fait ici réference à l'animal.
Prise au piège, humiliée, rabaissée, sur le point d'être violée, Emma n'aura alors plus qu'une solution devant cette folie.
La gatta in calore, sans être une oeuvre essentielle n'en demeure pas moins un bon film, dispensable certes mais attachant malgré ses faiblesses dont une certaine platitude dans la mise en scéne et un certain manque de conviction des acteurs qui oublient parfois de donner un peu plus de consistance à leur personnage.
Si Rossati n'oublie pas d'y insuffler quelques notes d'humour, on regrettera le rebondissement final trop gros pour qu'on puisse y croire, tendant vers le giallo auquel il cherche à se referer en utilisant les ficelles du genre tout en y mélant les tendances du cinéma d'exploitation et de l'euro-trash. Le clin d'oeil est ici assez mal venu pour un film qui se voulait justement trash et desespéré.
Emma est interprétée par notre slave Eva Czemerys, l'une des héroines de L'assassino ha riservato 9 poltrone, morbosità, condamnées à l'enfer ou Prostituée le jour épouse la nuit.