Titre US : Pirate Radio

Au milieu des années 60, alors que la BBC ne passe que très peu de musique pop, des radios pirates émettent à partir de navires ancrés hors des eaux territoriales et diffusent de la musique rock 24 heures sur 24...
"Good Morning England" est le come back du réalisateur de Richard Curtis 5 ans après la sucrerie "Love Actually". Il nous relate ici l'histoire de pionniers de la radio rock et "libre"(c'est-à-dire financée par la publicité), à une époque à laquelle la censure anglaise était encore particulièrement sévère. Evidemment, avec Curtis, cela signifiera une révolte bien gentille qui ne choquera que des gens convaincus que les chansons de Rolling Stones ou des Beatles entrainent les jeunes sur une voie dangereuse. C'est à dire en 2009 : personne...
A force de jouer les anachronismes, on ne comprend même pas vraiment l'enjeu de la libération des moeurs dans les années 60, avec des personnages se comportant en fait comme dans une comédie contemporaine (cf. le personnage de la lesbienne introvertie), comme si de rien n'était...
Caricatures hyper lourdes et grosses conventions sont donc de la partie, avec en particulier un final vraiment dénué de scrupule dans l'exploitation des ficelles les plus invraisemblables pour un hommage facile à "Titanic". Ou quand le conformisme d'aujourd'hui loue les rebelles d'il y a 30 ans, vu que ça ne dérange plus personne... Drogues douces et décadence gentille sont donc au rendez-vous de ce qu'il faut avant tout voir comme une gentille comédie. A réserver à ceux qui voient dans "Le cercle des poètes disparus" un grand hymne contestataire, donc !
Ce qu'on ne peut toutefois pas retirer à "Good Morning England", c'est sa distribution vraiment haut de gamme : Bill Nighy, Philip Seymour Hoffman, Nick Frost, Kenneth Branagh, Jack Davenport, Rhys Ifans, Emma Thompson... Un sujet original et a priori passionnant, d'excellents acteurs, souvent drôles il faut bien le reconnaître, et un divertissement qui se suit plutôt bien, même s'il est un peu trop long. On reste quand même dans la tradition d'une Angleterre de carte postale, avec bus impérial et Beatles à la clé. Dans les chroniques nostalgiques du rock anglais, on est en droit de préférer nettement "Still Crazy", qui tapait bien plus juste, ou même un "Velvet Goldmine" autrement plus sincère et au moins un minimum subversif !
Vu sur le bluray studio canal, image 2.35 1080p irréprochable, bande son dts master de très bonne qualité, même si elle n'est que rarement démonstrative. Un sans faute technique !