La jeune fille unique d'un pharmacien est abusée par un employé de son père après avoir perdu conscience. 9 mois plus tard, elle accouche d'une petite fille. Elle est désormais considérée comme une "fille perdue" et envoyée dans une maison de redressement...
Classique du cinéma allemand, "Journal d'une jeune fille perdue" a toujours un peu souffert d'avoir suivi et vécu dans l'ombre de "Loulou", la précédente et célèbrissime collaboration entre Pabst et l'actrice Louise Brooks. Pourtant, et à nouveau, le réalisateur de "Quatre de l'infanterie", "L'atlantide", "Crise" ou "La rue sans joie" ne déçoit pas, signant un film muet tout à fait excellent, alignant de façon ininterrompue des scènes excellentes. Il s'agit d'une charge contre l'hypocrisie morale et sexuelle de la bourgeoisie d'alors - grande, moyenne ou petite - composée au mieux de faibles, au pire de pervers mal intentionnés. Les scènes réussies confrontant Louise Brooks à toute une bande de détraqués, se succèdent : les sadiques inquiétants gérant la maison de redressement, le barbu excentrique venant recevoir "une leçon de danse", la mère maquerelle, et on en passe. Star Power de Louise Brooks, inventivité de la mise en scène, beauté des images, conviction du propos, tout fait de ce "Journal d'une fille perdue" une grande réussite du cinéma européen.
Vu sur France 3 où il est passé ce dimanche, au cinéma de minuit de Patrick Brion, dans le cycle actuel Louise Brooks, excellente copie restaurée 1.33 noir et blanc.
Il existe aussi des bons dvd, par exemple en Grande Bretagne.
