Rien d’inattendu, mais dans le dernier paragraphe, quelle nostalgie! Ne en 1970, j’ai passe mes annees devant la teloche—et que de souvenirs. C’etait le bon temps, le temps de la "derniere sceance".
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Quand la télévision délaisse le cinéma
LE MONDE TELEVISION | 01.03.10 | 10h04 • Mis à jour le 01.03.10 | 10h04 artagez :
Alors que les salles de cinéma ont enregistré en 2009 plus de 200 millions d'entrées, soit la plus forte fréquentation depuis près de trente ans, le cinéma à la télévision sombre. En cause, l'érosion liée à la multiplicité de l'offre (chaînes thématiques, chaînes du câble et de la TNT, VOD et DVD). Onze films seulement se sont classés dans les cent meilleures audiences de 2009.
"Le mouvement de fond est la réduction de nombre de films en première partie de soirée, convient Rémi Jacquelin, en charge des acquisitions de TF1. En gros, on en diffuse un par semaine, cinquante par an." Et ce repli est continu. Une étude de l'Observatoire de la diffusion indique qu'entre 1998 et 2005, le volume de films sur les chaînes en clair a baissé de 11 %, passant de 839 à 758. Désormais, les "cartons" se comptent sur les doigts d'une main. A TF1, Rémi Jacquelin paye le prix fort pour conserver l'exclusivité de la diffusion de La Grande Vadrouille et Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre et ne pas laisser filer ces deux poules aux oeufs d'or. Arte ne disposant pas d'un budget comparable s'en tient à des incontournables : L'Armée des 12 singes ; Mars Attacks ! ; Le Grand Bleu. "L'apparition de la TNT a avivé le sentiment que le cinéma, hormis les films inédits, n'est plus un programme exclusif ou un événement sur les chaînes historiques. Le piratage réel ou supposé, le fait qu'on puisse acheter des DVD à 2,50 euros a contribué à le désacraliser, indique Frédéric Prallet-Dujols, directeur adjoint des acquisitions à France Télévisions. Avec 500 films par an, on essaie de proposer toute la palette des genres. Il est déterminant de ne pas se tromper d'antennes." Sinon, gare au bide !
LES "NANARS" FONT LA JOIE DE LA TNT
En déclin sur les chaînes hertziennes, le cinéma est, en revanche, plébiscité par celles de la TNT gratuite. Ainsi, quinze des vingt meilleures audiences de W9 en 2009 sont des films. Quasiment aucun inédit, mais la rediffusion d'opus connus qui, la même année, peuvent passer sur deux antennes concurrentes. Celles-ci s'arrachent le même genre de films auprès de la vingtaine de distributeurs français et américains. "Peut-être que dans deux ou trois ans, il y aura une lassitude de voir et revoir ces films qui tournent beaucoup", prédit Frédéric de Vincelles, directeur général de W9. Certains longs métrages en sont déjà à leur huitième passage depuis le lancement de la TNT en mars 2005. Tel est le cas de quelques nanars comme la série des "Charlots" (Les Bidasses en folie, etc.) et Maintenant on l'appelle Plata avec Terence Hill et Bud Spencer.
Dans le palmarès de TMC, figurent La ligne verte (1,7 million) ; Allô maman, ici bébé ; Crocodile Dundee ; Dirty Dancing ; Robin des Bois, prince des voleurs ; sur France 4, Rasta Rockett ; sur NRJ 12, Le Dernier Cheyenne. Guère de chefs-d'oeuvre. Cas singulier dans le paysage de la TNT, celui de Direct 8. La chaîne de Vincent Bolloré a copié la politique éditoriale de Paris Première qui a anticipé la vague nostalgique en mettant à l'antenne des films des années 1970 et 1980. Résultat, Direct 8 a engrangé ses meilleurs scores avec Pendez-les haut et court ; La Bataille des Ardennes et Le Solitaire. Explication de la martingale du succès : "Un film qui marche est un film qui a marché. C'est une alchimie rare, il faut que ce soit un film qu'on n'a pas revu et qu'on a envie de revoir. Un film identifié, pas inconnu au bataillon", signale Jacques Expert, directeur des programmes de Paris Première, qui inaugure la semaine prochaine un cycle "Clouzot". Autrement dit, une oeuvre ancrée dans l'imaginaire populaire et pas trop banalisée.
Alors surexposé ou sous-exposé, le cinéma ? Souvenez-vous : "La dernière séance" avec Eddy Mitchell, le western du dimanche soir. Voilà un genre quasiment disparu du petit écran. Les chaînes privilégiant à l'excès, pour réunir un public familial, les grosses comédies populaires et les films d'action. A cet égard, le cycle de cinq westerns parmi lesquels Vera Cruz et L'Ange des maudits, que programme France 3 à 15 heures à partir du 1er mars, aura valeur de test.
LES FILMS D'AUTEUR INVISIBLES
Quant au cinéma d'auteur, il est quasi invisible. Les films à budget moyen ? Pas davantage. En tout cas pour la majorité des téléspectateurs qui ne disposent d'aucun bouquet ou abonnement. Plus aucun film en noir et blanc sur TF1 depuis dix ans et sur M6 depuis 2004. Les puristes râlant sur l'hégémonie des versions françaises s'égosilleront encore longtemps ou patienteront jusqu'au dimanche et son rendez-vous pour cinéphiles, "Le cinéma de minuit" (France 3). "Un film en VF marche deux à trois fois mieux qu'un film en VO", rappelle Jacques Expert. Quant à la version multilingue, coûteuse, elle est rare.
Hormis les cycles d'Arte (Cassavetes, Hitchcock, Chaplin, Miyazaki en avril) et les inoxydables La Grande Vadrouille et La Folie des grandeurs, impossible de voir un film français datant de plus de dix ans. Périmé ! Ringard ! Seuls Louis de Funès, Belmondo, Pierre Richard trouvent encore grâce aux yeux des programmateurs. "Gabin, Ventura ? Il faut éduquer pour qu'ils passent le cap des générations. Le jeune public est très demandeur de la 3D qui sera un élément de différenciation dans dix ans", pronostique Emmanuel Suard, directeur de la programmation d'Arte. Même carence sur France Télévisions, pourtant théoriquement débarrassée de la dictature de l'Audimat depuis la suppression de la publicité en soirée. Contribuer à former la culture cinéphilique ne semble pas faire partie de ses missions culturelles. Comme si le 7e art était, cycliquement, frappé d'obsolescence. On parle de "vieux" films, pas de "vieux" livres. L'opéra, pourquoi pas ? Une pièce de Sacha Guitry à l'occasion. Mais pas question d'offrir un classique du cinéma après le JT. Trop risqué en termes d'audience par les dirigeants de France 3. Les rares films diffusés récemment (Vol au-dessus d'un nid de coucou ; Délivrance ; Mad Max ; Blade Runner) ont attiré le samedi soir 800 000 téléspectateurs, soit 2 666 séances dans une salle de 300 places. Pas si mal !
Dans les années 1960, un enfant de la télé pouvait découvrir le meilleur du cinéma mondial. En juin 1963, la première chaîne diffusait, par exemple, L'Etrangère, d'Anatole Litvak, avec Bette Davis, et en avril 1965, Qu'elle était verte ma vallée (1941), de John Ford. En novembre 1969, la deuxième chaîne proposait La Fête de Gion (1933), de Kenji Mizoguchi. C'était un temps où la famille voyait le soir les films de Raoul Walsh et de Vittorio De Sica, d'Ingmar Bergman et de Comencini, de Jacques Demy et de Jean-Luc Godard... Sans pleurnicher sur cette époque, force est de constater que le cinéma "pop-corn" a envahi le petit écran.
Macha Séry
A noter, que je me rappelle d’une epoque ou Canal + etait « la chaine du cinema », et que depuis la derniere decade, elle se la joue « chaine du foot »...CQFD...

Malheureusement, il y a encore de la marge et pas en bien. Je posterai un etat des lieux pour le Japon sous peu.