Kansas City Confidential - Phil Karlson (1952)

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Superwonderscope
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Kansas City Confidential - Phil Karlson (1952)

Message par Superwonderscope »

en VF : Le 4e homme.

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Un ancien taulard reconverti en livreur (John Payne) se voit pris au piège d'un hold-up parfait. 4 hommes masqués, ne se connaissant pas les uns les autres, braquent une banque à Kansas City. Le livreur se trouvant au même moment est pris pour l'un des complices. Soupçconné mais relâché, il va tenter de savoir qui l'a piégé - et pourquoi.

Kansas City Confidential est une épatante série B, à mi-chemin entre le film noir et le thriller.

Un scénario d'une richesse et d'une complexité insoupçonnée qui avance en ajoutant des briques supplémentaires qui corse l'histoire. Le maitre du jeu, Preston Foster, tente "le crime parfait" et aux deux-tiers du film, l'intrigue que le spectateur croit maitriser rebondit dès à l'arrivée dans un resort mexicain. Nouvelle direction donnée, nouvelle donne... le récit est vraiment captivant. Tout en gardant une inspiration très "langienne" dans la thématique de l'innocent pris dans la tourmente (à la "Fury", par exemple)

D'autre part, les personnages sont tous ambigus, sur le fil du rasoir de leurs actions. Le héros John Payne est un ancien GI de la 2nde guerre mondiale, bardé de décorations et il répond "allez donc payer un café avec ça". A fait de la prison et se voit être pointé comme responsable du fait de son passé. Pete Harris (Jack Elam, excellent) est un pauvre gars qui a visiblement un problème de drogue qui se fait manipuler et subit plus qu'il ne souhaite être du voyage. Foster (Preston Foster) est un manipulateur brutal qui cache la finalité de son acte... il y a un vrai background à chacun, tous servis par des dialogues à double détente... et le tout saupoudré par un érotisme 50's du plus bel effet et plus que suggestif par instants : voir la scène où Teresa (Dona Drake) glisse un billet dans son corsage en demandant à Payne s'il ne veut pas un autre "souvenir", avec regard et mouvement de corps à la clé. Bref, des caractères vivants, pas de simples pantins au service d'une formule. Et avec chacun un sens de l'amoralité qui les fait tanguer d'un côté ou de l'autre de la ligne de démarcation (ténue) entre le bien et le mal. (les deux autres bad guys ne sont que des pointures comme Lee van Cleef et Neville Brand!)

Reste le personnage de Coleen Gray, apprentie-avocat, qui là aussi malgré son statut "virginal" prendra une décision qui la fera se démarquer des personnages féminins de l'époque (avec désobéissance au père au passage). Alors que la représentation de la femme était autrement plus stéréotypée de manière générale (femme fatale ou potiche), si l'on enlève bien sûr les exemples indépendants chez Ida Lupino, par exemple. En tous , peu décidaient de leur propre futur et étaient maitresses de leurs décisions - et n'évitaient pas les tartes en pleine tête et les pleurs ou cris d'effroi de rigueur... ici, pas du tout!

Karlson utilise sa caméra de manière habile. Des plans habilement constitués cherchant la perspective, les actions dans l'arrière-plan, de solides plans quant au hold up... une certaine classe, carrée dans son approche du sujet. Une violence bien présente, voir la rouste que se prend Jack Elam au début du film, et qui va perdurer le long du film. Rien de gratuit, mais une violence directe, virile et qui sert à la progression dramatique.

John Payne excelle dans son rôle de gars ordinaire pris dans un événement qui le dépasse, au service d'un genre (le film noir) pour lequel les cinéphiles s'en souviendront le mieux.

En tous cas, une excellente surprise bourrée de qualités visuelles et narratives, sans parler d'un scénario à l'ambition sociale certaine et ne reculant ni sur la complexité des relations ou des rebondissements. Vivement recommandé!

Vu sur le DVD Bach Films (acheté chez Noz à 1.50 €) Copie médiocre aux contrastes péraves, sous-titrage non amovible, mal encodé et qui "file", avec des fotes d'aurthaugrafff, avec en bonus un actalogue des films Bach dispo.
NB
1.33:1
99 mn
vostf
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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