Donald Woods, un journaliste blanc sud-africain progressiste, publie une série d'articles défavorable à Steve Biko, un leader Noir anti-appartheid radical, maintenu en résidence surveillé par les autorités. Biko le contacte et l'invite à le rencontrer...
Après le triomphe de "Ghandi", le réalisateur anglais Richard Attenborough se frotte à Hollywood avec "Chorus Line", qui est un échec commercial. Avec "Cry Freedom", il revient donc à un cinéma dans la tradition de "Ghandi", une fresque transcrivant des faits réels, tournée en Afrique, offrant à Denzel Washington son premier grand rôle, celui de Steve Biko, leader anti-appartheid dont la mort en prison eut un retentissement international.
Si l'appartheid a pris fin en 1991, 1987 était encore une période très dure, avec des lois d'exception qui se sont encore ajoutées à celles du régime raciste d'Afrique du Sud. Attenborough signe un film qui se compose en fait en deux parties, avec d'une part une moitié consacrée aux rencontres entre le journaliste Donald Woods et Steve Biko ; et une seconde partie, après la meurtre de Biko, consacrée aux persécutions et à la fuite de Woods.
La première partie est évidemment la plus intéressante, exposant les théories de Steve Biko, reconstituant la vie dans les townships, les méfaits brutaux d'un régime militaro-policier. La seconde partie est moins forte, et fonctionne en grande partie sur un suspens un peu bateau quant à l'aventure rocambolesque vécue par Woods pour fuir l'Afrique du Sud avec sa famille.
La mise en scène et l'écriture sont toujours pertinentes, toujours au service de sujets forts, certains moments retrouvent le spectaculaire de "Ghandi", mais le film ne retrouve jamais le souffle de la précédente fresque ; plus regrettable, il ne semble tracer qu'une partie du portrait qu'il pourrait faire du monde de l'appartheid et de ses opposants. C'est un peu dommage, car on sent bien qu'Attenborough a la volonté et les moyens de signer un grand film sur le sujet, mais qu'il passe un peu à côté. Il n'en reste pas moins que "Cry Freedom" est un film réussi, qui transcrit tout de même très correctement et avec acuité les mécanismes du régime, ainsi que certains fondamentaux des dictatures policières. On en sort avec l'envie de signer un chèque direct à Amnesty International et Reporters Sans Frontières, ce qui prouve que quelque part, le film fonctionne et a sa légitimité...
A sa sortie, "Cry Freedom" fut à son tour un échec, ne parvenant pas à convaincre réellement ni le public, ni la critique. Il est sorti en dvd en France chez aventi et/ou Universal, mais je n'ai aucune idée des spécificités techniques. Je l'ai vu pour ma part sur ciné cinéma star, copie 2.35 16/9 correcte pour du câble, mais avec quand même quelques pains, comme ce générique recadré en 1.78 par exemple. Avec VM anglaise dolby stéréo d'origine. Signalétique - 10...
