Boroff, un célèbre compositeur Russe, s'apprête à signer la musique d'un film produit à Paris par l'américain Steve Canfield. L'URSS envoie alors Ninotchka Yoschenko, une agent très orthodoxe du socialisme, pour récupérer le musicien...
"Le belle de moscou" est la transposition d'un spectacle de Broadway des années 50, elle même adaptation musicale de la comédie MGM "Ninotchka" signé par Ernst Lubitsch en 1939. "La belle de Moscou" n'a certes pas la finesse de "Ninotchka". Sous des airs légers, ce dernier était un beau film sur l'ouverture d'une femme à sa féminité et ses émotions. Avec "La belle de Moscou", on verse dans quelque chose de plus superficiel, un spectacle sucré à la gloire de la lingerie parisienne, ne faisant pas dans la délicatesse quand il s'agit de solliciter le rire.
Le film a pourtant des touches d'humour assez coquasse, en particulier quand il s'agit de tourner en dérision les moeurs d'Hollywood, avec le personnage joué par Janis Paige sorte d'Esther Williams se retrouvant parachutée dans une transposition de "Guerre et paix". "La belle de Moscou" a aussi pour lui d'autres atouts certains, comme les qualités de production et la finition visuelle d'une comédie musicale en CinémaScope MGM des années 50, réalisée par le vétéran Rouben Mamoulian. Un filmage superbe, et des numéros musicaux de bonne qualité, parmi lesquels le ballet dans le studio de cinéma, ainsi que le numéro musical en URSS ou "Stereophonic Sound", amusante chanson sur les nouvelles technologies cinématographiques d'alors ! Un peu moins convaincant, le dernier numéro de danse dans lequel Astaire se frotte au Rock'n Roll. Un numéro qui est néanmoins tout un symbole quand on sait que "La belle de Moscou" sera sa dernière grande apparition dans une comédie musicale...
"La belle de Moscou" n'est pas un chef d'oeuvre, c'est certain, il s'agit pourtant d'un très solide divertissement MGM, avec ses grands moments, et son ambiance certainement magique, celle du temps où Hollywood était vraiment Hollywood !
Vu sur le dvd français Warner de la collection Fnac, en fait rigoureusement le même que celui sorti en 2006 par le même éditeur. Sans surprise de la part de Warner, nous avons un transfert tout à fait magnifique, une très belle copie 2.35 au télécinéma naturel, propre et très stable, sans trace de réduction de grain ou de "Edge Enhancement" proéminent. La définition n'est pas la plus affutée que vous trouverez, mais il faut se rappeler que nous sommes alors aux débuts des procédés couleurs "monopack"... Piste 5.1 restituant la bande son 4 pistes magnétiques d'origine, particulièrement excellente dans les numéros musicaux.
