
Harry Caul est un professionnel de l’écoute, un ‘plombier’. Il enregistre des conversations sur contrat, froidement, sans jamais s’impliquer. Cette obsession a des conséquences sur sa vie privée ; il se montre distant jusqu’à la paranoïa avec ses collègues, et même son amie. Seul l’intéresse le travail bien fait. Mais les choses changent lorsqu’en espionnant un couple pour le compte d’un homme d’affaires, Harry suspecte qu’un crime pourrait être commis.
Un sujet en or pour De Palma... mais non ! Inspiré lui aussi par le Blow Up d'Antonioni, Coppola filme avec une retenue remarquable la solitude de cet homme devenu acariâtre et incapable de relations simples avec son entourage. La mise en scène est bien évidemment d'une grande classe, loin de la grandiloquence du Parrain ou de Apocalypse Now, le travail sur le son est assez incroyable (dont une BO splendide) et Gene Hackman y trouve un de ses meilleurs rôles (un de ses préférés selon lui) à la fois mystérieux et torturé. C'est d'ailleurs amusant de voir que Hackman rejouera quasiment le même personnage dans Ennemi d'état (jusqu'à emprunter les mêmes décors !), détail que l'on a occulté à l'époque de la sortie du film de Scott tant le film de Coppola s'avère assez peu connu, malgré sa palme d'or à Cannes à l'époque.
Un film à réhabiliter absolument et à replacer au rang des réussites dans la filmo de Francis !
