
Joker et Noah, deux prisonniers (l'un blanc, l'autre noir) s'évadent suite à un accident de camion. Ils sont toutefois reliés par une chaîne qui les contraint à partir en cavale l'un avec l'autre. Même s'ils ne s'apprécient pas...
Stanley Kramer, un producteur/réalisateur spécialiste des causes libérales dans le cinéma des années 50 : ses films abordent alors de nombreux sujets épineux et sensibles, que ce soit la mutinerie militaire (Ouragan sur le Caine), la dénazification de l'allemagne (Jugement à Nuremberg), la délinquance juvénile (L'équipée sauvage), la troisième guerre mondiale (Le dernier rivage), Le créationnisme (Procès de singe), et le racisme, avec des titres tels que La demeure des braves, Devine qui vient dîner ce soir et La chaîne.
On a ironisé sur ses bonnes intentions, ses maladresses et la balourdise de certains titres. Rappelons nous surtout que Kramer a fait une bonne part de ce trajet sous les années de plomb du Maccarthysme, quand approcher ce genre de cinéma pouvait vite vous rendre suspect. N'a-t-il pas produit "Le train sifflera trois fois" en plein coeur de cette tourmente ?
La chaîne est un film un peu plus tardif, mais cette histoire est tout de même restée chez les américains un classique du cinéma sur le racisme. Le ton est pourtant relativement léger. Il n'y a pas de grande diatribe, de grand discours ou de plaidoyer vibrant. Juste l'histoire simple de deux hommes issus de milieux très modestes, qui vont comprendre petit à petit qu'ils ont plus de choses en commun que de différences. L'audace du métrage ne nous saute plus forcément à la figure, mais voir comme dans ce film un Noir et un Blanc se tabasser vigoureusement l'un l'autre n'était sans doute pas anodin en son temps. Aujourd'hui, la charge nous paraît presque sage, et la mise en scène un peu passe-partout. "La chaîne" est un film modeste, mais intéressant, chronique sobre et assez subtile d'un fait divers au fond banal et quotidien.

Vu sur le DVD Mgm US zone 1 sorti en 2001. La copie 1.66 4/3 séduit par sa définition au piqué convaincant et sa restitution subtil du noir et blanc. La compression est invisible. Il y a quelques saletés à signaler, mais rien de vraiment plus gênant que cela. Par contre, on repère assez souvent des instabilités, certains détails donnent lieu à des petites diffraction pas toujours très propre. Les halos de edge enhancement sont plutôt légers, mais relativement fréquent quand même. Un transfert globalement honnête tout de même. Bande son anglaise mono 2.0 de bonne tenue. Avec VF et STF (compatible avec un visionnage zoomé en 14/9). Servi avec une bande annonce 1.33 4/3. A visionner en 60p ( le disque bugue en 24p)
Aussi dispo en France chez MGM :
