Brainstorm - William Conrad (1965)

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Superwonderscope
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Brainstorm - William Conrad (1965)

Message par Superwonderscope »

Dernier film de l'acteur/réalisateur/producteur William Conrad ( et des trois qu'il a réalisé en 1965, avec Deux sur une guillotine et My Blood runs cold) cette "tempête de cerveau" est devenue assez rare, mais n'entretient aucun rapport avec le film éponyme de Douglas Trumbull

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Jim Grayam, un jeune ingénieur informaticien (Jeff Hunter) sauve une jeune femme d'un apparent suicide (Anne Francis). Elle est l'épouse délaissée de Cort Benson (Dana Andrews), patron du jeune homme , un homme avide de pouvoir et manipulateur. Les deux tourtereaux tombent amoureux, mais d'étranges événements surviennent à Jim. Entre des accusations de harcèlement téléphonique, de destruction de son bureau, il semble que Jim ait un double, ou que Benson souhaite le faire passer pour fou afin de garder sa femme. Profitant de cette manipulation, Jim décide de monter un plan afin de tuer Benson en se faisant vraiment passer pour fou, et donc échapper à la prison.


Oscillant entre drame et film noir (avec un soupçon de fantastique au milieu), Brainstorm est une sympathique série B et dotée d'un mise en scène plutot classieuse. de magnifiques mouvements de caméra (Conrad faisait déjà oeuvre de cela dans ses deux autres films pour la warner cette même année), amples et utilisant à merveille le format scope, tout comme l'utilisation des décors. Des plans séquences parfois audacieux, magnifiant la profondeur de champ (la scène où Jim/Jeff Hunter arrive à l'Hotel Intercontinental pour tuer Dana Andrews à sa conférence de presse est superbe!). Le plan final (dont on ne soupçonne qu'à la toute fin qu'il est filmé depuis un hélicoptère) témoigne là aussi d'une certaine classe et de souci technique.

Côté scénario, quelques fausses pistes diffusées de manière habile - sans recourir aux twists les plus saugrenues. On reste dans une ambiance de film noir, où les apparences de chaque personnages sont trompeuses. Dès le dé&but, on est assez paumé d'ailleurs : la séquence pré-génrique montre une voiture garée à un passage à niveau avec Anne Francis endormie à l'intérieur : tentative de suicide ou tentative de meurtre maquillé en suicide? Dana Andrews : mari conservateur ou manipulateur en chef? Jeff Hunter : amoureux transi manipulé ou lui aussi avide de pouvoir? D'une histoire banale d'adultère, on glisse vers un triangle amoureux à la Facteur sonne toujours deux fois, matiné de psychanalyse .Le rôle de la psychanalyste joué par Viveca Lindfors est assez pivotal au milieu du film, puisque c'est avec elle qu'on comprend peu à peu que
Spoiler : :
Jim Grayam est vraiment un schizophrène paranoïaque qui s'ignore, et qu'il joue la comédie d'un homme faussement fou... alors qu'il l'est déjà vraiment
Pour enfin temriner dans un dernier tiers se déroulant dans les murs d'un hopital psychiatrique.

Mélange assez curieux, construction inhabituelle qui ne fonctionne cependant pas suffisamment pour le placer au-dessus du lot d'un suspenser calibré. Ca reste quand meme largment recommandable, d'autant plus qu'au final, on reste sur une surprise de voir
Spoiler : :
la femme complice non seulement échapper à la justice, mais qui abandonne son complice aux affres de la psychiatrie et s'enfuir avec un nouvel amant!
Très surprenant pour l'époque (et même encore aujourd'hui).

Jeff Hunter, dont la carrière bascula méchamment l'année suivante, donne une performance assez hors du commun qui va crescendo. Ses accès de simulation de folie sont assez réussis, dont une scène particulièrement forte (lorsqu'il retourne à son bureau pour voir que sa place a été prise).

Vu sur le dvd Warner Archive.
Panavision 2.35:1 et 16/9, noir et blanc, avec un dolby digital mono sur deux canaux d'honnête facture. La copie est plutot lisse, sans trop de défaut d'image apparent (quelques rayures blanches ça et là, mais rien de dramatique), avec des contrastes pas trop désagréables. Version anglaise only, pas de st ni d'accès chapitré (hormis un toutes les dix minutes), as usual avec ce format Warner.
1h45.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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