Tête de Turc - Pascal Elbé (2009)

Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team

Répondre
mallox
Messages : 922
Enregistré le : mer. avr. 25, 2007 9:47 pm
Localisation : chez moi
Contact :

Tête de Turc - Pascal Elbé (2009)

Message par mallox »

Image

Tête de Turc - 2009

Réalisé par Pascal Elbé
Avec Roschdy Zem, Samir Makhlouf, Pascal Elbé, Ronit Elkabetz...

Après une intervention de police dans une cité "chaude", un urgentiste est pris lui aussi pour cible, se prenant alors qu'il repart en voiture un objet qui traverse le pare-brise et l'assomme. Un cocktail molotov est lancé, la voiture prend feu, les lascars se sauvent à l'exception du coupable qui sort l'urgentiste de la voiture en train de prendre feu et avant de prendre lui aussi la poudre d'escampette.
L'urgentiste se retrouve dans le coma puis un temps paralysé. Le grand frère s'en mêle, aimerait trouver le coupable, tout comme les politiques récupère l'évènement de toutes parts. D'un côté, c'est l'insécurité qui prône : il faut faire un exemple, prendre une sanction dissuasive, de l'autre, on veut retrouver le "héros" (instrumentalisé lui aussi par l'opposition de gauche) qui a sorti in-extremis l'urgentiste arménien de la voiture.
Entre tout cela, il y bien entendu le jeune turc dont les comparses ont été arrêtés et qui va bientôt passer pour un héros, ce qu'il tentera d'éviter à tout prix pour ne pas se faire démolir dans sa cité, y a aussi, un homme dont la femme est morte d'avoir attendu le médecin qui n'est donc jamais arrivé.
Il y aura aussi des secrets cachés qui remonteront à la surface, des rencontres entre arméniens et turcs, des destins croisés tragiques mais dont pascal Elbé évite les écueils avec une maturité étonnante en donnant à tous ses personnages et de l'humanité, et de l'épaisseur, captant parfaitement que les choses, qui parfois, ne se jouent à rien du tout.
Les acteurs sont excellents. Rochdy Zem très convaincant (contrairement à son interprétation dans "Go Fast") en flic "droitiste".
Le film évite la caricature ou plus précisément le folklore et s'impose comme un anti "La Haine". Ici, personne n'est ni bon ni mauvais, chacun a ses raisons et les raisons de sa condition. Il fait avec.
On frôle par moment le manichéisme et même l'humanisme et pourtant, le film de Elbé ne franchit jamais la frontière.
On nage entre polar traditionnel, avec mise en exergue des motivations personnelles, et drame (ou comédie dramatique, selon) intimiste, avec intelligence et finesse.
Le film n'est soit, pas parfait, la fin, sans doute vite expédiée, mais j'ai trouvé ça vraiment pas mal. Voilà qui est donc dit ! :mrgreen:
Image
Répondre