L'ordre et la loi règnent à Progress, une paisible bourgade du Far-West. Lorsque le shérif, James Flagg, annonce qu'une bande de hors-la-loi s'apprête à attaquer un train transportant une forte somme d'argent, personne ne prête attention à ses mises en garde. C'est d'ailleurs ce moment que choisit le maire pour lui retirer son étoile et le mettre à la retraite. Désabusé, Flagg tente de neutraliser seul la bande, bien entendu sans succès. Lors de l'opération, il reconnaît parmi les bandits un certain McKay, qu'il a connu autrefois et qui semble désapprouver le comportement de ses camarades. Il parvient à le convaincre de faire cause commune avec lui pour stopper les criminels ...

J’aime bien le cinéma de Burt Kennedy, dynamique, coloré, bon enfant, sans grande prétention, bref divertissant et pas prise de tête pour un rond. Et puis ça me rappelle mes jeunes années de cinéphage, lorsque je magnétoscopais ses films à la Dernière Séance. The Good guys and the bad guys, son dixième long métrage, je l’ai découvert un peu plus tard sur câble et je me le suis refais cette semaine, à l’occasion d’une diffusion en VM sur TCM.
Se situant à mi-chemin entre approche traditionnelle du genre et quasi parodie de celui-ci, le film a parfois du mal à gérer ce statut quelque peu bâtard. Globalement le ton demeure un peu trop light, trop nonchalant pour donner du poids et de la tension à son récit lorsque celui-ci s’aventure hors du registre de la pure comédie. En outre j’avoue émettre quelques réserves sur le discours pataud et un brin réac du film, qui oppose une jeunesse décadente, ne respectant rien, aux vieux de la vieille du Far-West, sages et plein de principes (à l’exception du personnage du maire). Tout cela manque pour le moins de finesse et fait même légèrement grincer des dents dans le contexte d’une époque alors marquée par une rébellion générale de la jeunesse contre l’establishment.
Plus convaincante finalement est la partie comédie, certes pas toujours très fine, mais pouvant s’appuyer sur de solides performances d’acteurs se laissant pour l’occasion légèrement aller au cabotinage (le terme flegmatique serait toutefois plus adapté à la prestation de Robert Mitchum). Et, à ce petit concours, c’est probablement Martin Balsam qui tire le mieux son épingle du jeu, nous régalant d’une très amusante prestation de politicien roublard coureur de jupon. On appréciera enfin ce sympathique final rendant hommage aux comédies course-poursuites burlesques de l’époque des Buster Keaton et Harold Lloyd.
Mineur donc, mais sympathique, comme la plupart des westerns de Burt Kennedy.