
Narsingh, un chauffeur de taxi, perd sa licence dans une grande cité après avoir conduit imprudemment. Il trouve refuge dans une région rurale où un homme d'affaires un peu louche lui propose du travail. Narsingh retrouve sur place un ami de sa famille, chrétien...
Dans les années 50, le réalisateur bengali Satyajit Ray est repéré dans les festivals internationaux, en particulier avec la trilogie d'Apu. Par certains aspects, son cinéma naturaliste, anti glamour, humaniste, rejoint celui d'un cinéma d'auteur alors en vogue en occident, celui de cinéastes comme Renoir et Rossellini.
Sa filmographie a assez bien été relayée en France par la suite - y compris en dvd chez Films Sans Frontières, certains titres comme "Le maître de musique" ou "Les joueurs d'échec" sont largement diffusés. Mais "L'expédition" est un film rare, jamais publié en France jusqu'à très récemment.
"L'expédition" est ici un drame mettant très en avant les problématiques sociales. Le héros est un déclassé, issu d'une aristocratie guerrière qui se retrouve à effectuer un travail mal considéré - mais néanmoins vecteur de modernité dans le Bengal où il évolue.
Son chemin va croiser celui d'une prostituée qu'il va d'abord rejeter par mépris. Les gens sont discriminés pour leur caste, leur rang social, leur appartenance à des minorités religieuses dans ce village qui semble sous la férule de quelques notables et hommes d'affaire corrompus. Le film est long - 2h30 - mais ce n'est certes pas pour donner un caractère épique au métrage. il s'agit plus ici d'approfondir les caractères et le parcours des personnages, leurs itinéraires sociaux, personnels, leur donnant une précision et une crédibilité peu communes.
Alors, "L'exploration", c'est relativement "hard", il faut quand même s'accrocher à ce cinéma beau, mais un peu anti-spectaculaire sur les bords. La récompense est quand même là, il s'agit d'un métrage exigeant, mais intelligent, touchant et d'une vraie richesse humaine.
Vu sur ciné cinéma classic où il passe en ce moment, copie 1.33 4/3, noir et blanc, moyenne, surtout à cause d'un télécinéma et d'une compression très moyens. Mais le film étant rare, ne faisons pas trop la fine bouche. VOSTF mono.
Il existe aussi en dvd français chez l'éditeur épicentre...