[Cannon] Ordeal by Innocence - Desmond Davis (1984)

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Superwonderscope
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[Cannon] Ordeal by Innocence - Desmond Davis (1984)

Message par Superwonderscope »

Une cannonerie oubliée, timidement connue chez nous sous le titre Témoin Indésirable, avec un casting as usual hors pair : Donald Sutherland, Christopher Plummer, Faye Dunaway, Ian McShane, Sarah Miles et une pléthore e jeunes acteurs anglais qui feront leur preuves par la suite chez James Ivory ou encore Michael Radford...

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adapté d'un roman d'Agatha Christie : Dartmouth, 1953 : le Dr Calgary (Donald Sutherland) rentre d'une expédition an Antarctique et vient rendre un carnet d'adresse à un jeune homme nommé Argyle qu'il avait pris en stop deux ans auparavant juste avant de partir. Le père, Leo Argyle, (C.PLummer) lui apprend que le jeune homme en question a été pendu pour le meurtre de Mme Argyle (F. Dunaway). Le Dr Calgary se rend compte que c'est impossible, le jeune homme étant avec lui en voiture au moment où le crime a été commis. La police étant peu encline à rouvrir le dossier, il commence son enquête et se rend compte que tout le monde dans la famille semble content du sort réservé au jeune homme.

Tout d'abord, il faut oublier les adaptations classieuses d'Agatha Christie, du style Crime de l'orient Express, Mort sur le Nil... le propos est ailleurs. Le cadre du Devon n'est pas propice à la débauche de costumes et de décor. D'autant qu'il y a un choix assez curieux : celui de Dave Brubeck à la musique :shock: . La partition jazzy rythmée donne un décalage permanent au film, presque dérangeant. Je me suis dit à plusieurs reprises que la partition n'avait rien à faire avec le film mais qu'en même temps, ça lui donnait une personnalité autre. Comme si Davis faisait un mystère anglais avec une ambiance de film noir US. Très bizarre.

La réputation du film était assez mauvaise et je suis étonné du résultat. Desmond Davis ( Le Choc des Titans) n'est pas connu pour avoir un style particulier, mais il imprime ici quelques touches bienvenues. Les flash back en noir et blanc, le soin sur la reconstitution d'époque, un montage vif, mélangeant habilement passé et présent. Il y a également quelques trouvailles, où des sons de scènes passées se mélangent au visuel de scènes se déroulant dans le présent. Un cadre serré, peut-être trop parfois, ce qui donne assez peu d'ampleur à sa mise en scène qui demeure trop sage.

Côté interprétation, ça reste d'un niveau acceptable. Sutherland promène sa dégaine mi-amusée/mi-ironique (avec quelques regards inquiétants), Dunaway n'a que quelques scènes mais elle refait son numéro de femme à répliques venimeuses, Plummer est parfait en gentleman amateur d'armes ambigu...

en fait, à y regarder de plus près, la structure du film ressemble (un peu) à Mort sur le Nil. Je ne sais si l'adaptation est fidèle au bouquin (que je ne crois pas avoir lu...) mais quant à l'enquête et au suspens, il est plutôt adéquat. Il faut dire que je suis toujours client d'un bon film à mystère/whodunit. Rien de révolutionnaire ici, surtout sur la révélation finale qu'on aura un peu deviné au fur et à mesure du film, mais le final laisse un gout assez curieux :
Spoiler : :
chacun ne regrette en rien la mort par exécution du jeune homme, même s'il est innocent. ce qui se révèle à moitié faux au final vue la révélation, même s'il n'a pas tué en soi
. Très ambigu, avec une représentation de la nature humaine (et de l'esprit anglais) finalement assez amère.

Ceci dit, malgré tout ce que peux essayer de trouver de bien, le film est indéniablement raté. Les personnages manquent d'épaisseur, sont présentés parfois à gros traits. Quelque part, le scénario ne développe pas assez les pistes qu'il présente à l'ouverture. Sur 86 mn, on se dit qu'il aurait pu etre plus long. Mais il se dégage tout de même une atmosphère différente, quelques scènes adroitement filmées (l'exécution, l'arrivée à l'échafaud, etc.) qui donnent un sentiment mitigé. Mais vu sans ennui, en tous cas.

Amusant de voir Cassie Stuart dans un role d'ouvreuse de cinéma peu avare de ses charmes : pour les plus fantasticophiles, elle était une des deux néo-punkettes de Dolls de Stuart Gordon.

Vus sur le dvd hongrois Z2 de chez Fantasy Film.
1.85:1 et 16/9, vo anglaise avec st hongrois amovibles. 86 mn.
Une copie avec générique "Paramount" qui doit détenir les droits européens. Un son anglais 2.0 d'une clarté remarquable! La musique de Dave Brubeck est clairement mise en avant : précise, claire. Tous comme les dialogues et autres effets sonores. Assez étonnant. pareil pour la copie elle-même, qui met bien en avant les efforts effectués sur la photographie des scènes de nuit, les décors naturel du port de Dartmouth, des scènes sur la falaise. Belle lumière.

Verdict :

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Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
manuma
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Re: [Cannon] Ordeal by Innocence - Desmond Davis (1984)

Message par manuma »

Concernant la musique de ce Témoin indésirable, il convient de signaler qu’une première partition avait été écrite par Pino Donaggio, compositeur ayant souvent œuvré sous les couleurs de la Cannon. Au terme d’une post-production apparemment agitée, celle-ci s’est vu rejetée au profit du score de Brubeck.

N’ayant pas vu le film de Davis, Je ne sais pas ce que donne la partoche de Brubeck, mais le travail de Donaggio n’est pas vilain. Il en existe une trace sur CD, une suite d’un peu plus d’un quart d’heure couplée avec 2 autres cannoneries mises en musiques par le maestro, Déjà vu et Going bananas. Cette pièce musicale intitulée Suite for a dying Venice rappelle fortement le premier score de Donaggio, pour le Don’t look know de Nicolas Roeg.
manuma
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Re: [Cannon] Ordeal by Innocence - Desmond Davis (1984)

Message par manuma »

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Sortie, chez Kritzerland, du score rejeté de Pino Donaggio pour cette adaptation d'Agatha Christie.
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