
Manni est un petit malfrat qui accepte de se mouiller pour un gros coup : en revendant des diamants volés, il obtient cent mille marks, qu'il doit remettre à midi à un trafiquant. Mais il perd le sac contenant l'argent dans le métro berlinois.
En dernier recours, il appelle sa copine, Lola, vingt ans, les cheveux rouges, fragile mais déterminée. Manni lui résume la situation. Il est onze heures quarante. Si dans vingt minutes, Manni ne récupère pas l'argent, c'est un homme mort. Désespérée, la jeune femme s'élance dans la capitale. Elle a vingt minutes pour trouver cent mille marks, rejoindre Manni et ainsi sauver l'homme de sa vie...
Après avoir découvert le réalisateur à travers son film The International, je me suis intéressé à son début de carrière et pour commencer par ce film, culte pour certains.
Film épileptique par excellence, intéressant pour découvrir l'éclosion de nouveaux talents. La mise en scène de Tom Tykwer est impressionnante. Pour orchestrer cette course contre la montre il emploie une multitude de trouvailles, qu'elles soient au niveau de l'image (on retrouve par moment l'aspect docu des films de Greengrass), de la musique (techno qui accompagne la frénésie du personnage et qui rythme les pas de course), du son (des tic-tac très fréquents et presque irritants) ou du montage (quelques flash-backs explicatifs et des flash-forwards qui font écho au sujet principal), rien de mieux pour démontrer son savoir faire technique: des insertions de cartoons, des plans venus d'ailleurs, une caméra toujours en mouvement, proche de ses acteurs. Et pour ajouter à cela, des symboles permanents, ou la couleur rouge représente la passion, ou des personnages quasi-mythologiques (l'aveugle est l'oracle, le clochard) accompagnent le métrage.
Et c'est sur ce rythme effréné que l'on découvre une actrice incroyable: Franka Potente, d'une grande beauté, à la fois forte et fragile, toujours en mouvement (le titre n'est pas un mensonge, elle court tout le temps !) et parfois proche de l'hystérie.
Le film se découpe en trois parties bien distinctes, toutes construites de la même façon et remplies de gimmicks que l'on retrouve systématiquement, où comment une petite variation dans sa vie peut avoir une énorme conséquence pour son futur et celui des autres. Les réflexions suivent le spectateur après la séance: laquelle de ces trois histoires est la vraie ? J'ai ma petite idée sur la question, libre à chacun d'avoir son propre point de vue...