The Strange Case of Dr. Jeckyll and Mr. Hyde TV (1968) – Charles Jarrott
Le docteur Jeckyll, scientifique de haute moralite, dont les travaux visent a “liberer” l’homme de ses pires pulsions, ne rencontrent que rires, moqueries et dedain de la part de ses confreres. Il decidera de faire l’experience de son elexir, fruit de ses recherches sur lui-meme. Mal lui en prendra…
Base sur le (célèbre) roman de Robert Louis Stevenson, qui fut adapte quasiment lorsque le cinema fut invente (la premiere production “identifiee” fut Dr. Jeckyll and Mr. Hyde (1908) ), TSCoDJaMH quant a elle est une production pour la chaine ABC.
L’amateur notera que derriere TSCoDJaMH, l’on trouve aussi l’”ombre” de Dan Curtis (Dark Shadows TV (1966), The Invasion of Carol Enders TV (1973), Dead of Night TV (1977) ), célèbre producteur de “telefrights” Outre-Atlantique, tres connus dans l’univers de la television anglo-saxonne, mais assez peu connu hors de la sphere Anglophone.
Lorsqu’on parle de “films de trouille” US, il est impossible d’omettre de parler de Curtis, qui semble etre un pendant “telefright” d’Irwin Allen, le producteur-realisteur generalement identifie au genre “catastrophe” qui deferla sur les grands ecrans dans les annees 70s.
Cependant, plus que l’”arbre qui cache la foret” comme pourrait l’avoir ete Allen au film-catastrophe, le statut de Curtis parait par contre inattaquable.
Sa premiere production sera ainsi la serie Dark Shadows TV (1966), serie-fleuve fantastico-horrifique qui passionnera les kids americains pendant cinq annees.
Une fois lancee, la “machine” Curtis, et mis a part quelque productions moins “centrees”, restera fidele au genre jusqu’au bout, touchant au “classique” (Dracula TV (1974), The Picture of Dorian Gray TV (1973), The Turn of the Screw TV (1974) ), essayant de lancer des series TV (The Norliss Tapes TV (1973) ) ou y parvenant (Kolchak: The Night Stalker TV (1974) ) ou acessoirement produisant pami les telesuites les plus marquantes de la televisions US (The Winds of War TV (1983), War and Remembrance TV (1988) ).
Pour ses debuts a la production, il confiera la realisation de TSCoDJaMH a Charles Jarrott (Armchair Theater TV (1959), The Wednesday Play TV (1964), Theater 625 TV (1964) ), homme de theatre et de television.
Si le cote “theatral” de la production est tres marquee dans certains decors, et que les decors exterieurs paraissent tres imposants encore de nos jours, les performances sont de haute volee. Les “decors” interieurs mettent immediatement dans l’ambiance et sont pour certains tres atmopsheriques, tel ce “bauge” des quartiers pauvres de Londres ou Hyde aime a venir “s’amuser”.
Il flotte en fait un arriere-gout de “Hammer” sur la qualite de cette production televisuelle, tant au niveau des decors (qui manque quand meme un peu de “couleurs” par rapport a leur homologues britanniques), au niveau des interpretations parfois tres haute en couleurs quant a elle, mais aussi au niveau des dialogues et expressions utilisees qui sont bluffantes de naturel.
Bizarrement, la Hammer quant a elle, ne s’interessera que peu au recit de Stevenson (The Two Faces of Dr. Jeckyll (1960) et Dr. Jeckyll and Sister Hyde (1971) ).
L’experience en matiere de “theatre filme” de Jarrott ne l’empeche pas de savoir jouer de la mise en scene televisuelle et de faire resortir avec facilite le meilleur de son casting.
Au niveau du casting, le plus important sera bien sur le double role-titre, qui demandera un effort supplementaire pour faire passer le meme personnage du noir au blanc et inversement.
Etonnament, c’est Jack Palance (The Big Knife (1955), The Barbarians (1960), Dracula TV (1974) ), specialise dans les roles de “durs” ou de “mauvais” qui sera choisi. Si le choix parait assez incongru, il faut reconnaitre que Palance reussira une superbe performance, fesant ressortir la faiblesse (quasi-)physique du brave docteur pour ensuite jouer la jubilation et l’exhuberance (parfois tres marquee “sexuelle”) de son malefique alter-ego et l’evolution graduelle (la “corruption”) du scientifique dans son physique, ses propos et actions.
A travers Jeckyll, Palance fera ressortir une variation incroyable de sujets aborde par le livre de Stevenson, tels la fascination du mal, la faiblesse du bien, la moralite pouvant etre prise en porte-a-faux, mais aussi la dependance face a la drogue, l’Anglettre des remises en question evolutionnaires de Darwin, mais pourtant encore opposee aux remises en question psychologiques de la nature humaine, donnant un caractere riche car varie et instuctif a cette production.
Pour l’anecdote, notons aussi la participation a l’entreprise de Dick Smith (The Exorcist (1973), Taxi Driver (1976), The Sentinel (1977) ), en responsable des maquillage de Palance, qui tout en etant efficace, restera tres sobre, laissant surtout le “champ libre” a la performance de l’acteur.
Aux cote de Palance, se distinguera notamment Denholm Elliott (Maroc (1967), ITV Saturday Night’s Theater TV (1967), A Bridge too Far (1977) ) dans le role du bienfaiteur de Jeckyll et temoin indirect de la “chute” de ce dernier.
Dans l’ensemble, le casting du metrage est bien “meuble” et aucun role ne demerite a aucun niveau, tel un casting de theatre, ou la moindre sous-performance sur scene se reflete immanquablement sur l’ensemble des acteurs (aucun artifice de realisation pouvant permettre de “sauver la face”).
L’on voit donc que TSCoDJaMH est une oeuvre bien pensee et executee et qui tout comme le recit original, parvient encore a fasciner de nos jours.
Une variation donc des plus interessantes sur l’etrange cas du bon docteur qui voulant sauver l’humanite, fut perdu, car ne pouvant supporter ce qu’il vit dans le miroir…
The Strange Case of Dr. Jeckyll and Mr. Hyde: 4.5 / 5
The Strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde (1968)
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The Strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde (1968)
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