Alba l’espagnole, vient de rencontrer Natasha la russe, dans un bar de Rome. Les deux jeunes femmes se connaissent à peine, et la première invite la seconde à la raccompagner jusqu’à sa chambre d’hôtel…
Mon premier contact avec le cinéma de l’espagnol Julio Medem. Trois choses m’ont attiré prioritairement dans cette Habitation en Roma, demeurée à ce jour inédite en salles chez nous : le cadre italien du film, la contribution musicale de la compositrice Jocelyn Pook au projet et – pour être foncièrement honnête - la présence de 2 actrices à la plastique plutôt avantageuse dans des rôles apparents fort dénudés. Toutefois je demeurais quand même sur la réserve en entamant le film, redoutant un eurotrip arty gentiment provoc et méchamment barbant.
Et ben je m’étais trompé parce qu’en fait, c’est pas mal du tout. Déjà, le film est un plaisir constant des yeux. Et je ne parle pas seulement là de la remarquable mise en valeur des 2 interprètes féminines par le cinéaste, mais aussi et surtout de l’allure générale de ce film pensé comme une œuvre d’art, ou plus exactement comme une série de tableaux. Bref, visuellement, c’est clairement une belle réussite, qui me donne envie de découvrir les travaux précédents de ce cinéaste.
C’est donc très beau, tout ça, mais jamais d’une beauté froide inaccessible. Car Medem n’oublie pas de donner vie à ses personnages dans le même temps. Et pourtant, là encore j’avoue avoir eu peur au départ que l’on tourne vite en rond. Mais il se trouve que ça fonctionne, et que cette improbable relation d’une nuit s’étoffe au fur et à mesure des révélations faites par l’une et l’autre. Avec en joker, entre les 2 héroïnes, un savoureux (et tout aussi improbable) personnage masculin de réceptionniste complice, tenor d’occasion.
Une œuvre aérienne, raffinée et sensuelle, stimulante et chaleureuse, sortie pour le moment en DVD chez nos voisins anglais et apparemment programmée pour une distribution française chez Wild Side à partir de mai prochain.
Bon, et puis le score hispanisant de Jocelyn Pook est pas mal du tout. Faut que je me dégote le CD au plus vite …