Invitation to Hell / Invitation pour l'enfer (1984) Wes Craven

[Romain]

Ce vilain téléfilm de 1984 est de loin ce qui a de pire dans la filmographie de l'ami Craven.
Malgré un pitch plutôt sympathique (Une famille intègre une petite communauté californienne dont le country club local semble être dirigé par Satan), le film sombre rapidement dans le nanar abyssale...
Dôté d' une belle brochette d' acteurs (mention spéciale à Soleil Moon Frye, notre Punky Brewster) et d'une sympathique BO, INVITATION TO HELL rame sévèrement pour créer une quelconque tension. Par contre, pour ce qui est de faire fonctionner les zygomatiques , on peut compter sur lui!
Alors si vous voulez voir un héros portant une combinaison spatiale (muni d'un lance flamme et d'un laser) pour aller affronter la chaleur de l'enfer et récupérer les âmes de sa petite famille, procurez vous le DVD zone 2 (1.33/ VO-VF) sorti récemment.

(bien évidemment, si vous avez un background comme le mien, ces 90 minutes passeront comme une lettre à la poste... C'est mauvais mais très agréable) .

[Manolito]

Dans la filmographie chaotique de Wes Craven, "Invitation en enfer" fait partie de ces téléfilms clairement alimentaires, faits dans un cadre contraignant et très calibré. Ici, le sujet évoque une petite ville sous la coupe d'un Country Club littéralement dirigé par Satan. Et là, c'est le grand mélange qui part dans tous les sens, entre L'invasion des profanateurs de sépultures, Les femmes de Stepford, La malédiction... et que sais-je encore, le tout tourné avec un budget dérisoire et une histoire qui part dans tous les sens. Le sujet principal reste la fidélité à soi-même et ses principes dans un cadre éminemment corrupteur. Mais le tout est ponctué de passages bien Z, la palme allant à la scène pré-générique ridicule (et inutile !). La scène où le héros est attaqué par les membres de sa famille ne manque pas de sel non plus ! Bref, divertissant, mais aussi complètement nawak, seules quelques scènes en enfer laissent deviner (vraiment en filigranes !) le réalisateur de L'emprise des ténèbres ou Les griffes de la nuit ! A conseiller aux complétistes ou amateurs d'ambiance 80s désuète !

Vu sur le dvd français elephant, avec une copie 1.33 4/3 médiocre (gros lissage, moirage très fréquents) et en vo mono, avec vf et stf. Un disque très passable avec une jaquette sans grand rapport avec les images du métrage...

[Sophie Schweitzer]

Le film sera diffusé à la cinémathèque parisienne le 13 juillet (dans une rare copie vidéo) à l'occasion de la rétrospective Wes Craven.

[antropophagus]

Les plus :
- Je ne sais pas si c’est voulu, mais on dirait une métaphore sur la scientologie ou une secte du même genre.
- Pour un téléfilm, c’est carré. Il ne faut pas s’attendre à du grand spectacle, mais Craven et Dean Cundey font le job, comme toujours.
- Je me répète, mais j’aime bien les histoires où le héros devient parano suite au changement de ses proches. Dans ce cas, j’ai pensé à Halloween 3 pour le côté familial (le collègue) et à They Live (super idée de la combinaison qui distingue les humains...).
- Les acteurs font eux aussi l’affaire, avec des gueules connues des années 80. J’aurais préféré Tom Atkins dans le rôle principal (il aurait été parfait), mais on fait avec. À noter : le gamin de The NeverEnding Story en geek avant l'heure.
- Musique électronique (ces nappes !) qui s’oriente vers la synthwave tant appréciée aujourd’hui par les nostalgiques dont je suis. C'est pas du Howarth/Carpenter mais ça fait un peu bander quand même.
- Les années 80 : pas de ceinture au volant, un gars déguisé en Nazi pour Halloween. Oui.

Les moins :
- C’est un téléfilm, donc monté pour la télévision, avec une absence de violence... et encore moins de nudité (alors que l'histoire s'y prêtait).
- Le rythme est assez mou, et le dernier acte prête un peu à sourire, même si ça ne m’a pas dérangé plus que ça.

Je sais que certains ne supportent pas les films qui font l’apologie de la famille. Ici, c’est clairement le cas, où le bon père de famille bien sous tous rapports fait ce qu’il peut pour sauver les siens. Oui, c’est niais, plein de bons sentiments, et le happy end est un peu ridicule. Perso, j’ai trouvé ça bien sympathoche. Bon, peut-être pas à classer dans les meilleurs films de Wes Craven tout de même !